bataille
de Monassut
Dernière modification:
08/04/2021
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Monassut
13 juillet 1944
Récits et témoignages
de la bataille.
Les témoignages de la bataille de Monassut, les photos et les lignes qui suivent sont extraites de la plaquette éditée par « l'ASSOCIATION POUR LE SOUVENIR DU 13 JUILLET 1944 ».
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Combats de MONASSUT ( B.P. ) .
- Le 13 juillet
1944, les sections BOUTIN et VILLARD qui étaient cantonnées à Burosse-Mendousse
( Basses Pyrénées ) reçoivent l'ordre de se rapprocher de Morlaàs en vue
d'un gros parachutage.
À 8 heures du matin, les 2 sections font leur mouvement. À midi, au
moment de traverser la route nationale Morlaàs-Lembeye l'adjudant-chef
SARRAZIN
s'aperçut qu'il manquait une voiture au convoi. Il fit arrêter les 2
sections et plaçât 2 guetteurs sur la route pour surveiller les
mouvements. |
Pertes de l'ennemi : 57 morts, 30 blessés. (affirmation invérifiable) |
le 13 juillet dans la matinée, un détachement formé par les sections BOUTIN et VILTARD de la Compagnie DU PONT, fait mouvement de Lalongue vers Espéchède, où doit être reçu, la nuit suivante, un parachutage. Il est commandé par l'Adjudant René SARRAZIN. Son itinéraire passe par Lussagnet, Monassut, Gerderest, Abère et Sedzère.
En tête est placé un groupe d'une vingtaine de cyclistes. Derrière suit un convoi de 3 V.L. et de 3 camionnettes transportant une quarantaine de maquisards.
Vers 9 h 45, le groupe cycliste parcourt sans encombre les trois cents mètres de la R.N. 643 qui séparent la route de Gerderest de celle de Monassut, et poursuit en direction d'Espéchède. Mais la colonne de véhicules s'arrête entre l'église et le cimetière de Monassut : une camionnette est en panne.
Une demi-heure plus tard, on repart. Au moment de déboucher sur la R.N. 643, SARRAZIN aperçoit une file de camions venant de la direction de Lembeye. On apprendra plus tard qu'il y en avait 57 transportant des Allemands et 2 des Miliciens.
Le chef de détachement estime que ses voitures à gazogène provenant de la réquisition ne lui permettent pas de tenter une fuite en avant. Par ailleurs, il est trop tard pour faire demi-tour. Une seule solution apparaît faire face, puis décrocher à la faveur d'un arrêt imposé à l'ennemi par le feu. Deux mitrailleuses sont mises en batterie, et les grenadiers voltigeurs, armés de mitraillettes, de quelques fusils et de grenades, s'abritent derrière un talus.
Trois assauts sont repoussés. Mais deux automitrailleuses interviennent. SARRAZIN donne alors l’ordre de repli. Courageux, le servant d'une mitrailleuse, Guy LAGRAVE, refuse d'obéir; on l'entraîne de force.
À l'issue de l'engagement, douze maquisards restent sur le terrain : Roger ABADIE, Jean BOUTIN, Pierre CAZAUBON, Jean-Marie CLOS-PUCHEU, CRISTOL, Gaston DECHAUD, Pierre GAILLOT, Marcel LAMARQUE, Gérard LANGELEZ, Jean-Louis LEBLEU, Émile LE MOLGAT, et Paul SALLES-AUBERT. Dix sont morts, dont huit au cours du décrochage ; deux ne sont que blessés, mais ils seront achevés par les Allemands.
Un monument portant leurs noms est adossé au mur du cimetière de Monassut, au bord de la route.
Récit officiel transmis par le Général Ceroni, Rédacteur de l'Historique du Corps Franc Pommiès
COMBAT DE RENCONTRE
à Monassut, le 13 juillet 1944
Le 12 juillet, les chefs Boutin et Viltard de la compagnie Dupont reçoivent l'ordre de se rendre dès le lendemain avec leurs hommes, au sud de Sedzère pour y réceptionner un important parachutage.
À cette date, la section Boutin après avoir quitté le secteur de Moncaup, se trouve depuis 48 heures au P.C. de la compagnie, à Crouseilles, tandis que la section Viltard cantonne assez loin au nord-ouest dans la région de Castetpugnon. Pour cette mission, le détachement est placé sous les ordres de l'adjudant Sarrazin et doit se regrouper dès que possible au village de Lalongue à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest du P.C. L'itinéraire prévu passe intentionnellement par des petites routes secondaires plus sûres ; il est jalonné par les localités de Lussagnet, Monassut, Gerderest, Abère et Sedzère.
Il est sept heures ce 13 juillet, veille de notre fête nationale, la colonne se met en place à la sortie sud de Lalongue. Le détachement comprend un groupe d'une vingtaine de cyclistes. Placé en tête, il va être chargé de reconnaître la route. Il est suivi par la V.L. Peugeot 202 conduite par Verdier où ont pris place Sarrazin et Langeles puis viennent les deux sections transportées par trois camionnettes et deux V.L. Le chef René Sarrazin est en serre-file du convoi. Chaque section est dotée d'une mitrailleuse Browning provenant de parachutages ; les hommes sont pour la plupart, armés de mitraillettes Sten et de quelques fusils. Les véhicules, tous équipés pour fonctionner au gazogène, donnent quelques difficultés de mises en route. Néanmoins à huit heures, la colonne est prête à faire mouvement. Sarrazin après avoir donné ses dernières instructions, ordonne le départ.
Voici selon divers témoignages et en particulier celui de René Sarrazin, comment se sont déroulés les événements.
Vers 9 heures, le détachement précédé par le groupe de cyclistes, après avoir traversé Monassut, arrive au carrefour formé par la D. 211 et la D. 943 ( anciennement N. 643 ), à la sortie sud du village.
Le groupe de cyclistes après s'être assuré que la voie est libre, s'engage sur cette ancienne nationale qu'il doit rapidement franchir pour prendre à deux cents mètres, une petite route intercommunale menant à Gerderest. Aucune circulation ; tout se passe bien.
Sarrazin qui vient de voir disparaître la dernière bicyclette, s'engage à son tour sur la nationale. Il s'aperçoit alors que la colonne ne suit pas. Il fait ranger la V.L. sur le bas-côté de la route, revient à pied en arrière et se rend compte que les véhicules sont arrêtés à cinquante mètres, à hauteur du cimetière où la camionnette de tête est en panne. Sur ces entrefaites, Viltard rejoint Sarrazin et lui propose d'aller couper les fils téléphoniques à la cabine de la poste afin d'éviter que leur présence ne soit éventuellement signalée par quelques personnes mal intentionnées. Entre-temps, la camionnette est dépannée, il est près de 9 h 45, la colonne reprend sa marche. À cet instant Sarrazin aperçoit au loin sur la nationale à sa droite, des camions roulant dans sa direction. Pas de doute pense-t-il, ce sont des Allemands.
En quelques instants il se rend compte qu'il est impossible de franchir le carrefour, car il serait immédiatement sous le feu de l'ennemi, ni de faire demi-tour, car il n'en a pas le temps, sur cette route étroite.
La décision est prise d'engager le combat afin, pense Sarrazin, de stopper l'ennemi et l'obliger à se replier, supputant que les Allemands ne sont pas en forces.
Verdier et Lengeles qui attendaient dans la voiture, se replient rapidement laissant la voiture sur la nationale. Les dispositions de combat sont immédiatement prises, les deux mitrailleuses sont mises en batterie sur le talus de part et d'autre de la D. 211 battant convenablement le carrefour et la nationale. L'une est servie par Dechau, l'autre par Lagrave. Les autres chasseurs avec Boutin, prennent position un peu en arrière à hauteur du cimetière tandis que Viltard et ses hommes, s'abritent derrière des sapins. Tous s'apprêtent à faire face.
Sarrazin et ses amis ignorent que l'adversaire est composé d'une forte colonne de 57 camions de troupe allemande, de deux camions chargés de miliciens, le tout appuyé par deux automitrailleuses.
En tête de la colonne ennemie se trouve une V.L. où les passagers donnent l'impression d'être intrigués par la présence de la voiture abandonnée par Sarrazin dont le capot est orné d'un drapeau tricolore.
Lorsqu'elle arrive à hauteur du carrefour, Sarrazin avec sa mitraillette ouvre le feu le premier. Les deux mitrailleuses en font autant à leur tour. Les passagers qui se trouvent seulement à une vingtaine de mètres sont anéantis. Puis le tir est dirigé sur les camions d'où sautent les soldats et les miliciens. Un groupe ennemi essaie à l'abri d'un talus de neutraliser nos armes automatiques, mais il est cloué au sol. Cependant, notre camarade Chourret est assez sérieusement blessé, il se replie.
Appuyés par le feu des deux automitrailleuses, les miliciens tentent à leur tour un assaut de la position tenue par nos éléments, mais ils sont également stoppés. C'est alors que les engins blindés ennemis se rendant compte de l'absence d'armes anti-chars, abordent le carrefour et prennent directement sous leurs feux nos tireurs. La position devient alors intenable ; Sarrazin donne l'ordre de repli. Mais le tir ennemi creuse nos rangs. René Cristol chargeur de la mitrailleuse servie par Lagrave et Gaston Dechaud tireur de l'autre pièce, sont mortellement blessés à leur poste de combat ainsi que quelques instants plus tard l'adjudant Émile Le Molgat qui de la camionnette approvisionnait en munitions les mitrailleuses.
Guy Lagrave qui, seul à sa pièce, tient toujours en respect les attaquants, ne se replie pas malgré les ordres, il faut l'intervention de Sarrazin pour qu'il décroche. Le chasseur Sarrazin, l'homonyme du chef de détachement est assez sérieusement touché, mais peut se replier aidé de ses camarades. Marcel Lamarque, immobilisé par une haie d'aubépines au moment de décrocher, est sérieusement blessé ainsi que son camarade Jean-Marie Clos-Pucheu. Tous deux dans l'impossibilité de bouger, vont être achevés par leurs odieux adversaires. De même, sept camarades vont trouver la mort au cours de cette phase du combat, ce sont : l'adjudant-chef Jean Boutin, le sergent Pierre Paillot, les chasseurs Pierre Cazaubon, Roger Abadie, Gérard Langeles, Jean-Louis Lebleu et Paul-Aubert Salles. Tous ces corps seront retrouvés défigurés par l'ennemi.
Une stèle portant le nom de nos courageux camarades de combat est adossée au mur du cimetière de Monassut, au bord de la route. Elle témoigne qu'en ces lieux, des patriotes n'ont pas hésité à faire le sacrifice de leur vie pour rendre à la France sa dignité et sa liberté.
À noter qu'un certain nombre d'habitations proches des lieux de combat ont subi quelques dégâts à la suite de l'éclatement des obus et de l'intensité des tirs tandis que la population apeurée se terrait dans les maisons.
Le restant du détachement réussit à se replier sans autre dommage en longeant le mur du cimetière tandis que René Sarrazin et Fischen soutenant les deux blessés Chourret et Sarrazin, empruntaient un petit chemin derrière l'église et se réfugiaient dans un petit bois. Chourret va être acheminé à l'aide d'un chariot à Morlaàs et confié au docteur Menjot qui lui donnera les premiers soins. Sarrazin sera évacué sur Pau.
Mais qu'est donc devenu le groupe cycliste au cours de ce combat ? Celui-ci avait continué sa route aussitôt franchie la nationale, pensant que le reste de la colonne allait suivre. Il était déjà loin lorsque les premiers coups de feu ont été échangés avec les Allemands et sur le moment le chef de détachement ne se rendit compte de rien.
Le général CERONI rédacteur de l'historique du Corps Franc Pommiès.
D'autres témoignages:
Récit de Monsieur CHOURRE Prosper
Dernier combat
Récit de Madame Françoise MOURA de
MONASSUT
Témoignage de Madame CLOUTÉ
Témoignage de Monsieur POUTOU Dominique
Témoignage de Monsieur Jean CAZABAN.
Récit de Monsieur Jean-Marie PALUE.
Le témoignage de Monsieur Abel BRUZOU
témoignage de l'abbé BORDENAVE.
Pourquoi une seconde guerre mondiale ?
"Accrochages à Higuères-Souye, Morlaàs et Monassut."
Résistance et Corps Franc Pommiès.
Découverte des cadavres de dix résistants fusillés
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