Morlaàs
Dernière modification: 20/07/2022
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Morlaàs
Le nom "Morlaàs" a la même origine que Morlanne: "mor lana" en gascon qui se traduit par "sommet sur la lande".
Du Xe au XIIe siècle, Morlaàs a été la résidence des vicomtes de Béarn et capitale du Béarn en place de Lescar détruite au IXe siècle. Orthez suivra au XIIe siècle. La charte de Morlaàs date de 1101.
Paul Raymond note que la commune comptait une commanderie de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem de Caubin et Morlaàs. On y trouvait des couvents de Jacobins et de Cordeliers. La commune faisait partie de l'archidiaconé de Vic-Bilh, qui dépendait de l'évêché de Lescar et dont Lembeye était le chef-lieu.
Au début du XIIIe siècle, Morlaàs rassemblait le
prieuré de Sainte-Foi (ou Sainte-Foy), le bourg de Saint-Nicolas (nord-ouest) et
le Bourg-Neuf (est). En 1385, on y comptait trois cents feux. (soit environ 1500
personne si l'on se base sur une estimation de cinq personnes par "ostau"
ou "feu").
La Baque, construite dans les pousterles
(enceinte extérieure) du Bourg-neuf, appartient en 1613 aux Coudray, puis à
Fisson en 1676, au sieur Peyré d'Oloron et à la Dame de Minvielle sa femme en
1693, puis au sieur Cassou en 1761, par mariage aux Laterrade jusqu'en 1812 et
enfin aux Bergeret ! C'est donc un logis du XVII° siècle à deux pièces et un
escalier à vis dans la tour hors-œuvre comportant deux fenêtres à meneaux (montant ou traverse de pierre qui,
dans les anciennes fenêtres, divisaient la baie). L'ensemble a
été très remanié en 1910. À
quelques mètres de là se trouvait la porte de la Baque construite en briques
sous Gaston Fébus. elle avait un passage voûté et était couverte d'ardoises.
Elle fut démolie en 1714.
De nombreux cagots étaient relégués dans une maladrerie se trouvant vers Saint Jammes, dans un endroit qu'on ne peut situer précisément. Cependant leur fontaine existe encore.
Morlaàs battait monnaie au château de la Hourquie.
La Baque, et la fontaine des cagots, au-delà de la porte de la
Baque, hors des murs.
Pour les cagots, interdiction d'accès aux fontaines et des lavoirs publics de la ville. Cette interdiction est sans exception. Les cagots sont considérés comme des bêtes sordides et puantes. Il ne leur reste que le bénéfice de sources hors de la ville, non loin de leur "cagoterie". |
Le monument aux morts d'Ernest Gabard.
Ernest Gabard. Ernest Gabard est né le 19 mai 1879 à Pau, 11 rue Samonzet. Il perdit très vite sa mère emportée par la fièvre typhoïde, et, succombant de chagrin, son père la suivit dans sa tombe. Le petit Ernest ne connut donc ni l’affection d’une mère, ni la présence forte et rassurante d’un père. Il fut élevé, ainsi que ses deux sœurs et son frère par son oncle et sa tante, les époux Lalandes. Dès le plus jeune âge, il montra des prédispositions pour le dessin, et il s’amusait à sculpter des blocs de pierre trouvés ici ou là. Un jour d’hiver 1895 (il avait alors seize ans), il modela dans la neige une effigie grandeur nature du Maréchal Bosquet, réalisant ainsi la copie de la statue qui s’élevait place Gramont (aujourd’hui devant le musée). Cet extraordinaire bonhomme de neige fit l’admiration des gens du quartier jusqu’à ce que le redoux vienne effacer le chef-d'œuvre ! Le jeune Ernest ne montrait guère d’intérêt pour ses études, et les études artistiques n’ayant pas une image convenable à l’époque, son oncle préféra le placer comme commis chez un marchand de tissu. Mais le jeune homme, ne pensant qu’à sculpter, dessiner alla proposer ses services à Alexandre sculpteur de son état. Celui-ci l’employa surtout comme homme à tout faire. Ernest, insatisfait, eut l’autorisation de « monter » à Paris pour y suivre les cours de l’école des beaux-arts. Il avait dix-sept ans. Il n’était pas attiré par la vie de bohème que menaient à l’époque les artistes. Il étudiait sérieusement, fréquentait les milieux de la sculpture, et rencontra ainsi Rodin qui s’intéressa à lui sans pour autant le prendre comme élève. Son honnêteté l’empêchait de prêter au jeu des coteries, de la fausse fraternité et de l’arrivisme des « artistes » parisiens. Écoeuré par l’esprit de la capitale, il revint, sans le sou, dans sa ville natale de Pau. Fort des connaissances acquises, il se mit à travailler avec ardeur et sérieux et se fit remarquer par la beauté de ses œuvres. La Gazette Béarnaise de 1898 ne tarit pas d’éloge à son sujet. Son directeur, Jules Tertois demanda à la municipalité de lui accorder une pension afin de « s’assurer ainsi de belles œuvres futures pour le glorieux musée des beaux-arts de Pau ». S’il avait été écouté, cela aurait évité la dispersion de ses œuvres, mais cela aurait privé Morlaàs d’un monument ( que malheureusement peu de gens, prennent le temps d’admirer ! ). À vingt-deux ans, il épouse une Béarnaise qui lui donne deux filles et un garçon. À trente-cinq ans, en 1914, il est mobilisé avec le grade de caporal au 143° RIT. Il ne comprendra jamais cette insupportable sottise ni tous ces efforts faits pour tuer, alors qu’il ne demandait qu’à vouer sa vie à l’amour et à la beauté. Longtemps après la fin du conflit, il souffrira dans sa chair de séquelles de maladies contractées dans l’enfer du front. Il avait échappé à la mort par miracle : opéré d’une appendicite à la veille de son départ pour Verdun, il évita l’anéantissement total que subit son escouade. Il dessina d’abord Caddetou et sa femme Mariotte pour amuser sa fille aînée en lui dessinant de petites bandes dessinées béarnaises, et c’est ce personnage de Caddetou qui devait plus tard le rendre célèbre, d’abord sous la forme d’un album publié en 1907 : « las heytes de Caddetou », puis de cartes postales. Cette célébrité imprévue l’agaçait un peu, lui qui aurait préféré être reconnu en temps que sculpteur ! Ce n’est que beaucoup plus tard, en 1953, que les aventures de Caddetou trouvent leur place sous forme de bande dessinée dans le journal « l’Indépendant » sous le titre de « Caddetou n’ey pas u pec toutu ! » Ce qui est frappant, c’est la diversité de son œuvre. Rien que dans le domaine de la sculpture, il travailla la cire, l’argile, le marbre, le stuc, et il est le créateur de compositions ou de médailles de bronze, et même de la colossale statue de la vierge du sommet du clocher de l’église Notre Dame, montage de béton. Il est l’auteur de nombreuses statues, de fontaines, de monuments aux morts. Sa renommée dépassa le Béarn et s’étendit jusqu’à Bordeaux et Toulouse, et elle devait s’élargir vers la capitale où il fut le premier sculpteur à obtenir, en 1947, la médaille d’or de la Société des Arts, Sciences et Lettres de Paris. Ernest Gabard disparut en 1957, et son œuvre est injustement méconnue. Paradoxalement, c’est Caddetou à qui il n’a jamais accordé une très grande importance qui lui permit de ne pas tomber dans l’oubli.
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Gabard dans son atelier, et le Caddetou bien Béarnais "diou biban !" |
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On trouve toujours ces bandes dessinées de Caddetou dans les meilleures librairies !
La fontaine "la femme au puits", avenue Thiers à Pau.
D'autres photos et l'historique de l'église
Si vous voulez en savoir
davantage sur
les cagots.
Pour tout savoir sur l'église Saint-André du Bourg-neuf
L'historique de Morlaàs, par Hubert Dutech.
Une battue au loup qui finit mal
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