dernière modification: 26/08/2017
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Lembeye dans les heures sombres de l'occupation
Le témoignage d'ALPHONSE MONGE, À SIMACOURBE
Marca, savant, écrivain et prélat français (1595 – 1662) dit en parlant du Vicbilh : « La petite ville de Lembeye est le chef-lieu de ce quartier, que les habitants disent par raillerie être la plus grande ville du monde, à cause que « Lembeye » signifie « Envie ». C'est le seul document historique qui m'est fourni, sur cette facétieuse capitale, par le vénérable historien du Béarn.
Cela vient, je le soupçonne, de ce qu'elle a plus d'ancienneté que d'étendue. Son passé n'est ni long ni chargé d'événements. Ce qu'elle offre de plus saillant se borne au rôle secondaire et passif qu'elle a joué dans les troubles religieux du XVI° siècle. ( M.Badé)
C’est aujourd'hui, le chef-lieu d'un canton composé de 31 communes, totalisant près de 5000 habitants. Il comptait 11 285 habitants en 1830. Il a la spécificité d'être le canton des Pyrénées Atlantiques regroupant le plus grand nombre de communes. Bien auparavant, Lembeye fut la capitale politique, commerciale et religieuse du Vic-BiIh (Vicus Vetullus c'est-à-dire le vieux pays, la vieille contrée). Au niveau de l'étymologie du nom, un consensus s'est dégagé pour en faire unanimement, un « lieu bien situé qui suscite l'envie ». Gaston VII lui-même l'appelait Invidia (l'enviée). De nombreux dictons jouent sur le jeu de mots entre Lembeye et l'enveja (l'envie). Le bourg érigé en bastide fut mentionné pour la première fois dans le testament de Gaston VII, vicomte de Béarn, en 1286. La création de la bastide permit peu à peu à la cité de supplanter les bourgs voisins groupés dans des enceintes défensives comme Escurès, Vauzé ou encore Anoye, mal placé stratégiquement, au pied de collines. Un siècle plus tard, le bourg totalise 159 ostaùs*. Lembeye finit par se diviser en 4 quartiers, chacun faisant partie d'un domaine seigneurial particulier : le quartier de l'Ouest, celui d'Arsaut et ceux de Menjobu et Heuga. La présence d'un espitaû pour le repos des jacquets** eut certainement un rôle attractif non négligeable. Ce relais de Sainte-Christine du Somport ne survécut pas à l'an 1845. Les aficionados ne se doutent pas que leurs idoles cornues qui les font frissonner en poussant leurs vigoureuses ruades et leurs charges musclées dans l'arène municipale foulent en fait ce qui fut l'emplacement de cet espitaù médiéval. Au XVll° siècle, Lembeye était la sixième ville du Béarn. Son importance passée perdura quelque peu et, au XVlll° siècle, Lembeye était encore le centre d’un archiprêtré regroupant 16 paroisses. Il y eut une abbaye laïque*** que possédèrent les moines barnabites de Lescar. Ce bourg eut à souffrir souvent de troubles et invasions, mais ce sont les « troubles religieux » qui vont le plus lui nuire. Lembeye, cité protestante est ravagée en 1569, pillée et brûlée en partie par les troupes catholiques de soigneurs précédant celles de Terride. L’historiographe officiel de Jeanne d'Albret. Bordenave, en dit ceci : « Le 3 avril 1569, Gerderest et [...], accompagnés de toute la noblesse et de toute la populace se saisirent de tout le Vic Vieil et firent prisonniers les « ministres » et saccagèrent tous ceux de la religion réformée ». Cet acte fut copié par les troupes protestantes qui en rajoutèrent une couche, entraînant de ce fait la décadence irréversible de la belle cité médiévale, qu'accentua un énorme incendie survenu, au début du XVlle siècle. Un couvent dit des Récollets, fut édifié on 1666 pour mettre bon ordre dans les aspirations huguenotes, plutôt élevées ici. Le temple protestant, dernier vestige d'un riche passé, fut démoli en 1684, sur ordre de l'intendant de Foucault. D'ailleurs, en moins de 6 semaines, il ne resta plus un temple en Béarn. Le bourg a le privilège (concernant la recherche historique) d'avoir eu un dénombrement complet des maisons, jardins, parcelles, fossés, par les censiers de 1675 et 1693, qui allèrent jusqu'à décrire la constitution des maisons couvertes de tuiles et bardeaux sur murailhe et paroy... La déchéance du bourg est relatée par l'intendant Lebret qui prononça cette phrase au XVlIIe siècle : « Lembeye serait la plus misérable ville du monde si Morlaàs ne lui disputait cette qualité ». Des temps glorieux, seule a survécu une porte de la bastide, dite « tour de l'Horloge » ou, comme à Gan, porte de la prison. La paternité en est attribuée à Sicard de Lordat, architecte de Gaston Fébus. Malgré de nombreuses retouches et réfections, elle demeure majestueuse. Il est dit que les 13 créneaux de sa corniche représentaient les 13 principales villes du Béarn dont faisait partie Lembeye. L’accompagnent de belles maisons de maître du XVIIe siècle, mais la plupart de leurs façades et toits furent modifiés au XVIIIe siècle. Deux moulins du XVIIIe siècle complètent l'ensemble des vestiges architecturaux. ostaùs* : ostau ou feu, c'est-à-dire maison habitée (il fallait compter environ 5 personnes par foyer). Jacquets** : pèlerins de st Jacques de Compostelle.
abbaye laïque***:
On entend par "abbé laïque" le seigneur qui possède la dîme
du village, et par abbaye laïque la maison noble et déchargée de taille,
généralement proche de l'église dont l'abbé laïque assurait l'entretien et la
protection. Il ne faut donc rien voir de religieux dans ces termes "abbé ou
abbaye".
Ils sont célèbres Le bourg compta des personnalités importantes comme Louis Lacaze, médecin de Louis XV s'étant en outre rendu célèbre en offrant au Louvre une importante collection de tableaux. Il préconisait comme universelle panacée, les vins béarnais dont la réputation se répandit dans la cour du roi à Versailles. Un autre disciple d'Hippocrate, Amédée Doléris (1852-1936), fut un gynécologue de renom, surnommé « l'accoucheur des Reines ». Il fut notamment celui de la dernière impératrice de Russie. Ce personnage créa le « Royal Béarn », adaptant la méthode champenoise à nos vignobles. Élaborée au pied de la côte de Lembeye, cette marque connut rapidement un succès international, ce qui donnera un coup de fouet à la production de Madiran et de Pacherenc. Un sportif de renom y est né : Gilbert Cuclos-Lassalle, dit « Gibus », champion cycliste de son état, combatif et courageux notamment sur les pavés de Paris-Roubaix.
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