Historique _ Historique par Anglade _ église _ les photos d'avant _ Lembeye _ le Tramway _ les CAGOTS _ historique complet _ le blason_ les voitures anciennes d'Escurès _  commerçants en 1745 _ deux arrêts de mort _ conseil municipal 1791 _ sous l'occupation _

L'orthographe de cette fin de XVIII° siècle a été respectée. Cependant, la ponctuation et l'emploi des majuscules et des minuscules ont étés « modernisés » pour faciliter la lecture.

De la part de MM. le maire et officiers municipaux de Lembeye, il est fait à sçavoir à touts les citoyens de la présente ville que, d'après le raport de MM. les comtes nommés par la Société des Amis de la Constitution de ladite ville pour aviser aux moyens d'ordre et de convenance qu'exige la solemnité du Service qu'a déterminé ladite Société par son arretté de ce Jour en faveur de feu M. de Mirabeau [Mirabeau mourut subitement le 2 avril 1791] la Municipalité, partageant les sentiments de religion, de zelle et de patriotisme que ladite Société fait éclater dans cette circonstance importante, fait deffences à toutes personnes de vaquer à des travaux, de vendre et d'achetter et de tenir les boutiques ouvertes jusqu'à ce que la cérémonie ait été consommée samedy prochain. Délibéré dans l'Hôtel de ville de Lembeye, le quatorze avril mil sept cens quatre-vingt-onse.

De la part de MM. les officiers municipaux de la ville de Lembeye.

Ce jourd'huy vingt-neuf juin mil sept cens quatre-vingt-onse [En 1791, le 29 juin était un mercredi ], dans l'Hôtel de ville de Lembeye, la Municipalité, de concert avec le procureur de la commune, applaudissant aux vues que se propose la Société des Amis de la Constitution de cette ville en désirant de consacrer par une réjouissance solemnelle l'issue heureuse de la disparition du Monarque et de donner à la nouvelle de son retour dans la capitalle du Royaume l'authanticité la plus formelle [La famille royale s'enfuit de Paris dans la nuit du 20 au 21 juin 1791 ; elle fut arrêtée à Varennes-en-Argonne (Meuse) dans la nuit du 21 au 22 ; elle fut ramenée à Paris le 25 juin. ] approuve que tous les bons citoyens assistent à la cérémonie qui aura lieu aujourd'huy après vêpres, qu'elle soit suivie d'un feu de joye préparé au bas des remparts le long de la mote, local élevé sur lequel sera renouvelle le serment dont les citoyens de Pau nous ont fourny le modèle, qui doit être à jamais gravé dans le cœur des vrais amis de la liberté ; que, pour observer l'ordre convenable, la Municipalité, qui se rendra en corps dans le lieu Indiqué en partant de l'Hôtel de ville en même temps que les Amis de la Constitution, invite la Garde nationale et tous les bons citoyens à se disposer aux arrengements de cette marche et, pour achever de caractériser la pompe de cette cérémonie auguste qui doit être le gage précieux de la nouvelle victoire que la Nation française vient de remporter sur ses ennemis, la Municipalité ordonne que la ville sera illuminée dès l'entrée de la nuit ; à ces fins, il est enjoint à touts les habitants sans exception de mettre des chandelles ou lempions allumés sur leurs fenêtres. A ces fins, la présente sera publiée et affichée aux formes ordinaires affin que personne n'en prétende cause d'ignorance et exécutée, nonobstant oppositions, réformations et autres empêchements quelconques, comme fait de police.

Dans ledit Hôtel de ville de Lembeye, les jour et an que dessus [Suivent les signatures ]

*

L'an mille sept cens quatre-vingts-douze et le vingt et six février, l'an 4me de la Liberté, en l'Hôtel de ville de Lembeye, ont été assemblés MM. Cazenave, maire, Duros, Colinet, Lafon et Sempé, officiers municipaux, à l'assistance du sieur Lasserre, procureur de la commune. Dans laquelle assemblée il a été dit par le maire que l'administration du District a déjà prévenu les Municipalités pour les engager à fournir un état pour servir à la fixation des charges locales, cela est d'ailleurs de l'intérêt de la commune, de sorte qu'il convient de délibérer là-dessus ; en conséquence, il a été reconnu, vérifié et délibéré que lesdites charges consistent :

1°.- Pour les gages du maître d'école, deux cens vingt livres, compris une

certaine quantité de châtaignes dont il a la jouissance.

2°.- Trente livres pour les gages du sonneur des cloches et la graisse pour

oindre les ressorts qui lui donne le mouvement.

3°.- Trente livres pour l'entretient des prisons, soit couverture et autrement.

4°.- Pareille somme de trente livres pour la poudre dont on fait usage le jour de la Fête-Dieu et buvette des fusilliers.

5°.- Trente-six livres pour le papier timbré et commun à l'usage du Corps de ville, ensemble le registre et port des décrets.

6°.- Trente livres pour le bois servant au chauffage et le luminaire de l'Hôtel de ville.

7°.- Cent cinquante livres pour l'entretient des nasses, pont et chemins du

moulin.

8°.- Soixante-quinze livres pour l'entretient de l'Hôtel de ville, soit couverture et autrement.

9°.- Vingt et quatre livres pour monter l'horloge, le décrasser et autres petites réparations.

10°.- Pour les habits (et entretient d'iceux) du valet de ville, trente livres.

11°.- Pareille somme de trente livres pour ses gages.

12°.- Pour l'entretient des puits, fontaines et chemins qui y conduisent : soixante livres.

13°.- Pour l'entretient des tambours et rétribution de ceux qui les battent,

trente livres.

14°.- Pour le flambeau qui sert à allumer le feu qui a lieu à l'occasion de la

fête de la Saint-Jean, six livres.

15°.- Pour les fraix de ce feu, douze livres.

16°.- Pour les gages du messager pour les ports de letres et autrement, dix livres.

17°.- Pour la rente annuelle payable au sieur Lagnestouse, créancier de la

Communauté, cent douze livres cinq sols.

18°.- Pour celle du sieur Lacaze, autre créancier, trente livres.

19°.- Pour les fraix des controlles de délibérations, (année commune), six

livres.

20°.- Pour le pain béni qu'on distribue dans les jours d'usage, six livres.

21°.- Pour l'honnoraire d'un prédicateur l'Avant et le Carême, soizante livres.

22°.- Enfin, cent cinquante livres pour les gages du secrétaire greffier, observant qu'il lui avoit été fixé cent livres provisoirement, mais n'ayant plus voulu servir à cette condition ni trouver d'autre sujet pour le remplacer, cela donne lieu à l'augmentation.

Revenant le tout à la somme de mille cent soixante-sept livres. En conséquence, il a été arrêté que MM. les administrateurs sont priés de vouloir authoriser la présente délibération afin de pourvoir à la levée de ladite somme, soit sur les revenus de la ville autant qu'ils abonderont, soit par des sols additionnels et autrement, ainsi qu'il appartiendra ; auquel effet, un collationné de la présente délibération leurs sera envoyé de suite, à la dilligence du procureur de la Commune.

Fait et délibéré en ledit Hautel de ville, ledit Jour et an que dessus.

Observant encore qu'il a été omis de raporter les charges qui sont imposées sur le moulin qui se lèvent annuellement à la somme de soixante-douze livres. Par cet ordre, le tout revient à la somme de mille deux cents trente-neuf livres.

Fait et arrêté audit Hôtel de ville ledit jour et an que dessus.

L'an troisième de la République française une et indivisible et le treize germinal audit an [2 avril 1795. ] nous, maire et officiers municipaux de la commune de Lembeye, assemblés extraordinairement dans le lieu de nos séances et considérant que nous avons des objets importants à remplir, ouï l'agent national, avons arrêté de procéder ainsi qu'il suit : [...]

4°.- Considérant que, d'après les ordres à nous donnés de fournir au Directoire du district une liste des officiers de santé, chirurgiens et apoticaires qui se trouvent dans notre commune, nous avons cru que nous ne saurions en différer davantage l'exécution et y avons procédé ainsi qu'il suit :

Etat des médecins, chirurgiens et apoticaires qui sont dans la commune de Lembeye.

Lasplagnes [II s'agit de Pierre Guilhemarnaud Lasplagnes. Né à Lembeye le 20 juin 1739, il était le fils de Jean Guilhemamaud, chirurgien major et de Catherine Lasplagnes. Il se maria à Maspie, en 1766, avec Bernarde Darré. Il fut maire de Lembeye avant le Révolution. Sous l'Empire, il fut membre correspondant de l'Académie de médecine. Il mourut à Lembeye le 14 avril 1820. ], médecin, âgé d'environ cinquante-six ans, marié, ayant neuf enfants dont trois mariés.

Nous observons, quant à Lasplagnes, qu'il travaille depuis une trentaine d'années tant dans notre commune qu'au dehors avec succès et qu'il est le plus ancien.

Pène [11 s'agit de Pierre Pêne. Né à Lembeye le 3 juin 1758, il était le fils de Pierre Pêne, apothicaire. Il épousa, à Séméacq, le 9 pluviôse an VI, Angélique-Monique Delom-Sorbé. Il mourut à Lembeye le 4 août 1832 ] médecin, âgé de trente-sept ans.

Nous observons, quant à Pène, qu'il est aussi fort employé, qu'il est médecin depuis environ huit ans et qu'il dirige, de plus, une boutique de pharmatie fort ancienne qui est dans sa famille.

Paissé [Il s'agit, très vraisemblablement, de Joseph Poissé, qui épousa, à Lembeye, le 26 janvier 1773, Marie Lafourcade, fille de Bertrand Lafourcade, me chirurgien.], apoticaire, âgé d'environ soixante ans, marié, sans enfants.

Bernard Lafourcade, 1er né [II s'agit, très vraisemblablement, de Bertrand Lafourcade (appelé Bernard dans quelques actes), fils de Jean Lafourcade, chirurgien juré, et de Catherine Lagarde. il épousa, en 1773, Marie Père. Il mourut le 21 pluviôse an XIII (10 février 1805), à l'âge de 58 ans ], apoticaire, âgé de quarante-cinq ans, marié, ayant quatre enfants.

Jean Lasserre [Bien que l'âge ne corresponde pas tout à fait, il s'agit, vraisemblablement, de Jean Lasserre, né à Lembeye le 20 février 1733, fils d'autre Jean Lasserre, chirurgien. Il s'embarqua, en 1762, en qualité de premier chirurgien, sur le corsaire "La Triomphante" armé à St-Sébastien sous pavillon espagnol. Il fut chirurgien major à Saint-Domingue. Epoux de Jeanne-Marie Laubadère, il mourut à Lembeye le 21 septembre 1814. ], chirurgien, âgé de cinquante-huit ans, marié, sans enfants. Le citoyen Lasserre a fait la chirurgie aux !s'es ; il est rentré à Lembeye depuis une douzaine d'années et il n'i travaille que dans une grande nécessité.

Brumont [II s'agit de Pierre Brumont, fils d'Arnaud Brumont, "bourgeois" de Lembeye, et de Marguerite Pène. 11 fut chirurgien à la Guadeloupe, où II se maria. Il semble qu'il soit effectivement reparti pour "les lies ], chirurgien, âgé de quarante-cinq ans, marié, ayant deux enfants.

Nous observons, quant au citoyen Brumont, qu'il a fait, comme le précédent, les chirurgie aux Isles, qu'il est rentré à Lembeye depuis trois ou quatre ans et qu'il a le projet de repasser aux Isles avec sa femme et ses enfants.

Sempé [Il s'agit de Jean Sempé, né à Lembeye le 7 juin 1743 et mort dans la même localité le 14 avril 1826. Il avait épousé, le 20 avril 1774, Marguerite Lafourcade Barré ], chirurgien, âgé de cinquante un an, marié, ayant deux enfants. On observe qu'au-delà des pratiques que Sempé soigne à Lembeye, il decert en seul la commune d'Armau, avec le secours de son enfant.

Bertrand Lafourcade, 2e né [11 s'agit, vraisemblablement, du frère de Bertrand (ou Bernard) Lafourcade de la note 13. Il épousa, en 1788, Marie Ducos ], chirurgien, âgé de quarante-deux ans, marié, ayant quatre enfants.

On observe que Bertrand Lafourcade, au-delà de plus des deux-tiers de Lembeye qu'il soigne, il decert aussi les communes d'Escurès, Abère, Corbères, Bassillon et Vauzé et que, conséquement, c'est celui qui travaille le plus.

Bertrand Lafourcade, 2° né [11 s'agit, vraisemblablement, du frère des deux Lafourcade précédents, mais nous n'avons pas réussi à l'identifier avec certitude ], chirurgien, âgé de quarante ans, marié, ayant deux enfants.

On observe que ledit Lafourcade est malade depuis près d'un mois. Au-delà de ses pratiques à Lembeye, il decert la commune de Peyrelongue.

Nous observons, sur l'état ci-dessus, que les citoyens Lasplagnes et Pêne, médecins, sont très employés, tant dans notre commune qu'au dehors, que chacun des deux apoticaires Païssé et Lafourcade, chacun des trois chirurgiens, Sempé, Bertrand Lafourcade 2e né et Bertrand Lafourcade troisième né, ayant tous des pratiques qui les fixent à leurs postes ainsi qu'il est dit à l'article qui regarde chacun d'eux, nous ne saurions disconvenir qu'ils n'l soient tous de la pluscrande utilité. Délibéré en la maison commune de Lembeye, les jour, mois et an susdits. [Suivent les signatures. ]

 Jacques STAES .Directeur des Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques

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