La gare de
Simacourbe.
En montant d’Aurensan
vers Projan, à travers les vignes, le train perdait de la vitesse.
Au mois d'octobre, il arrivait souvent que le chauffeur saute
à terre, cueille une belle grappe de raisin et remonte dans le convoi en
marche.
Robert de Projan.
Les resquilleurs.
Pour gravir
la côte de Lembeye, le train allait effectuer un long détour vers
Escurès. Un resquilleur eut l’idée de sauter du train en marche lors de
la traversée des bois à un ou deux kilomètres de la gare pour ne pas
payer à l’arrivée. Par malheur pour lui, il calcula mal son coup et
resta pendu par le pantalon au crochet de la porte du wagon et entra en
gare de Lembeye dans cette fâcheuse posture. En plus des quolibets, il
dut supporter le prix du voyage.
Mr Bernadet de Lembeye.
C'est à la gare de Saint-Laurent-Bretagne
que que se trouvait la jonction des voies
vers Garlin et vers Lembeye.
Trois jeunes gens de
Saint-Laurent-Bretagne avaient trouvé moyen de voyager gratis. Ils
s’introduisaient dans un wagon de marchandises, et, arrivés à
destination, ils s’éclipsaient… sans payer. Le contrôleur découvrit la
supercherie. Un jour qu’ils se rendaient de Sévignacq à Garlin par ce
moyen peu onéreux, il les enferma à clé dans le wagon, et ils arrivèrent
au terminus à Aire !
L’histoire ne dit pas
s’ils durent payer le prix du voyage, mais ils durent rentrer à
Saint-Laurent à pied en suivant la voie ferrée.
Mr Jean-Marie Meilhane de Saint-Laurent.
Malheureusement, des accidents...
Jeannot
Palu-Castérot est né en 1926 et il ne se souvient pas d’avoir vu le
train mais on lui a toujours dit qu ’il avait un an, à la mort tragique
de son grand-père maternel Yantot Noulibos.
Ce jour de 1927,
Yantot remontait du Gabas avec ses bœufs et un tombereau chargé de
cailloux. Quand il arriva « à la ligne », il se plaça devant les bœufs
pour les stopper et laisser passer le train. En guise de salut, le
chauffeur fit siffler la vapeur car tout le monde se connaissait : les
bœufs surpris exécutèrent un mouvement en avant, poussant le charretier
sous le train. Une roue écrasa la jambe du malheureux ! Le grand-père de
Jeannot mourut de la gangrène quelques jours plus tard.
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Léopold
Cazaudehore va
sur ses 99ans en ce mois de juin 2011…
Je le mets « sur la
voie »…
« Bien sûr que je l’ai connu le tram. J’ai même vu construire la ligne…
»
Je lui fais remarquer que le premier tram est passé en 1904 et que lui,
est né en 1912…
Il reconnaît aussitôt son erreur :
« Eh oui, c’est sûr que je me trompe ! et je sais pourquoi : c’est
tellement loin et je vois encore ces ouvriers qui travaillaient sur la
voie. Ils devaient faire de l’entretien. D’ailleurs, je me souviens, ils
avaient un wagonnet qu’ils laissaient à la gare ; et nous, on était
jeunes ! Quand il n’y avait pas de témoins, on montait dans le wagonnet
et on le lançait vers Baliè, dans la descente. Et après, comme on était
incapables de le remonter vers
Paloumet, on
l’abandonnait au fond de la côte, et on disparaissait …
Le tram, on en avait
peur, surtout quand on voyageait avec un attelage sur la route parallèle
à la ligne. Quand mon père nous envoyait à Saint-Laurent avec les
boeufs, dès qu’on entendait arriver le tram, on cherchait vite une
entrée de champ pour y engager notre attelage et le calmer, car les
chauffeurs avaient la manie de siffler en passant et ça provoquait
parfois des accidents, quand les bêtes s’affolaient. »
On m’avait signalé
( peut-être Jean-Marie Meilhane aujourd’hui disparu ) un autre accident
tragique qui s’était produit du côté de Saint –Laurent : La voie ferrée
était, par endroits, bordée d’arbres qui l’ombrageaient. Un passager du
train était monté sur l’impériale pour une raison quelconque. Sa tête
heurta une branche basse de plein fouet et il fut tué sur le coup.
Vu le nombre
d’accidents dont le souvenir est venu jusqu’à nous,on peut penser que la
sécurité sur le tram était plus que sommaire !
Dossier sur "le petit train" réalisé par
Alain Cassagnau et ses élèves de l'école primaire de Sévignacq.
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