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Le nord : Chiang Mai.
Mardi 31 janvier 2012. Phitsanulok - Chiang Mai. Toute la journée passée dans le train entre la chaleur, le bruit infernal dans le wagon et une fin de voyage avec des écoliers thaïs qui bien que disciplinés et calmes hurlaient pour communiquer entre eux... Nous arrivons à Chiang Mai plutôt fatigués. Amnoay n'est pas contente, car j'ai rembarré deux chauffeurs de taxi qui essayaient de profiter de notre état de fatigue pour nous proposer un tarif quatre fois trop élevé pour aller au centre-ville. Elle n'a pas compris qu'il n'y a aucune raison d'être aimable avec les gens malhonnêtes. Moi, je n'y arrive pas ! Nous allons au « Little Home G.H », un petit hôtel sympathique...
Mercredi 1° février 2012. Chiang Mai. Aujourd'hui, nous décidons d'aller au Doi Suthep. Nous prenons un premier Songtew qui nous mène à la gare des songtaew pour nous rendre au fameux temple situé à 1300 m d'altitude. Il n'y a pas d'autres clients, et que nous soyons dix ou deux, le prix est fixé à 500 bahts. Pour partager le véhicule, nous attendons d'autres touristes qui ne tardent pas à arriver : une Allemande et un couple de Français. Dès la sortie de Chiang Mai, la route en lacets commence à grimper sur une pente boisée. Nous sentons l'odeur des grillades avant même d'arriver sur le parking, au pied de l'escalier. Amnoay a du mal à monter les 300 marches qui mènent au sommet, mais comme elle n'a pas voulu prendre le funiculaire, elle tient à arriver au bout de ses efforts. C'est sans doute aussi sa façon de faire son pèlerinage au Doi Suthep. Il ne fait pas très chaud, mais l'air humide semble nous coller à la peau, et c'est très désagréable. Après avoir gravi les dernières marches sous un petit porche, en débouchant sur la plate-forme du zédi, nous sommes plongés dans l'odeur d'encens. Amnoay dépose un bouton de fleur de lotus, un petit cierge jaune et trois bâtonnets d'encens devant la statue dorée d'un vieux sage « qu'elle ne connaît ni de dents ni de lèvres » comme disait Béru. Elle fait ensuite trois fois le tour du zédi doré, en suivant le mouvement des pèlerins. Le soleil réussit à percer les nuages et tout devient étincelant : les toits de tuiles vernissées jaunes et rouges, l'ombrelle dorée à côté du stupa, les statues de Bouddha et surtout le stupa. Sophie et Lionel, les Français montés avec nous dans le songtaew sont émerveillés. C'est leur premier voyage en Thaïlande, et ils ont, par rapport à moi, la chance de tout découvrir. Je les envierais presque.
La brume nous empêche de profiter du panorama, alors nous redescendons, et allons à Borsang, à quelques kilomètres de Chiang Mai. Nous commençons par manger une soupe de nouilles au poulet à trente bahts ( 0,80 euros ) ce qui n'est vraiment pas onéreux ; c'est à peu près ce que l'on doit payer pour affranchir une lettre expédiée vers l’Europe. Il y a ainsi souvent une démesure entre le prix d'un repas dans un petit restaurant et les dépenses pour les choses de la vie courante. Nous allons voir la fabrique d'ombrelles, mais on sent bien que nous ne voyons que quelques artisans, le reste de la production étant certainement réalisé dans de grandes fabriques un peu moins folkloriques. Nous ne sommes pas acheteurs, nous nous rendons à la fabrique d'objets laqués. Des artisans déposent plusieurs couches d'une laque noire naturelle provenant de la sève d’un arbre, sur une petite boîte en bambou tressé très finement. Ils laissent sécher plusieurs jours, grattent, peignent, mettent de la dorure parfois. Ils obtiennent ainsi ces vases ou ces coffrets qu'on trouve partout dans les magasins exotiques. On peut aussi recouvrir de débris de coquilles d'oeuf, c'est un travail très minutieux, et au bout du compte, je ne trouve pas très beau. Nous allons voir l'atelier de marqueterie et de meubles en teck incrustés de bois de couleurs différentes ou de nacre. De véritables artistes sculptent aussi des panneaux en donnant un relief incroyable aux chevaux ou aux paysages représentés. C'est beau, mais trop cher pour nous ! Nous finissons par le magasin proposant des objets en argent repoussé. Malheureusement, on ne peut plus voir les artisans au travail, et c'était le plus spectaculaire. D'immenses panneaux tout en relief, avec de nombreux personnages, représentent la vie dans un village ou un combat entre Birmans et Siamois au XIV° siècle. Tout y est : du soldat armé de sa lance à l'éléphant royal caparaçonné de brocarts dont pas un seul détail ne manque. Certains panneaux sont proposés au modeste prix de trente mille euros. Ce n'est peut-être pas excessif, mais pour nous, ça représente combien de soupes ?
En fin d'après-midi nous revenons en ville, nous abandonnons nos compatriotes Sophie et Lionel rencontrés le matin. Le soir, nous allons au « night bazar ». Une longue rue où l'on trouve de tout, de la chemisette à la fausse pierre précieuse, en passant par toute sorte de bibelots exotiques. C'est une grande concentration de touristes, il faut se faufiler sur ce qui reste du trottoir, entre les étalages et les badauds. Ce n'est guère mieux que ce qu'on trouve à Bangkok.
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