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Jeudi 19 novembre 2015.

Bangkok - Surin.

Chaleur matinale, embouteillages… nous nous rendons à la gare Hualamphon. Dans le hall, des bonzes jettent une note de couleur vive, avec leur robe orange, dans cette foule traînant des valises et des paquets. L'un d'entre eux attache une petite corde blanche à mon poignet, ça devrait me protéger durant le voyage et donner un cœur pur et généreux! Il me faut attendre quelques jours pour voir si c'est vraiment efficace! Nous montons dans un train nous menant à Surin. Il compte seulement quatre wagons autotractés, c’est-à-dire qu’un moteur diesel est placé sous le plancher de chaque voiture. Dans la partie troisième classe, c’est infernal à cause du bruit, de la chaleur et parfois des relents de mazout. L’an passé, notre voyage fut vraiment pénible avec, en plus, la poussière venant des rizières récemment moissonnées. Alors, nous avons pris nos places en deuxième classe. On paye huit euros chacun pour couvrir quatre cents kilomètres en sept heures de voyage. Durant le trajet, nous ne voyons pas grand-chose, car les vitres sont couvertes d’une épaisse couche de poussière. Tant mieux, comme ça, cela m’évite d’avoir à décrire le paysage. Dans les rizières, on devine tout de même les paysans terminant les moissons ; ils vont faire sécher leur récolte sur les routes ou dans leur cour pendant un ou deux jours.

Arrivés à Surin, nous prenons un touk-touk jusqu’à la maison. Les chiens, Noï et Laola, me reconnaissent et me font la fête… La sœur et le beau-frère d’Amnoay qui habitent au fond de la cour, ne se déplacent même pas pour nous accueillir. C’est comme ça en Thaïlande ! Moi, je sifflote la chanson de Pierre Perret : « Tonton Cristobal est revenu. Des pesos, des lingots, il en a le cul cousu. La famille hypocrite crie : « Vive le barbu » … Je ne suis pas barbu et je ne suis pas Tonton Christobal !

 

Novembre 2015

Surin.

 

 

C’est le jour du déjeuner des éléphants… On peut rencontrer trois cents pachydermes dans les rues de Surin, et cela ne me surprend même plus, car durant plusieurs années, je suis allé assister au déjeuner de ces aimables animaux… alors je me contente de les croiser de temps en temps sans même me donner le temps d’aller assister à leur banquet. Quand l’exotisme devient « la routine », je me sens frustré, mon séjour ici n’y gagne pas en intérêt ; je devrais aller plus loin, quelque part où je trouverais des occasions de m’étonner, où je me sentirais excité par des découvertes quotidiennes. Mais au lieu de cela, je me suis intégré dans ce décor qui n’a plus l’attrait de la nouveauté !

Le matin, je sillonne les petites routes de la région en faisant en sorte de revenir à la maison avant que la chaleur ne me cuise comme un lardon. Les paysans sont encore occupés à moissonner leurs rizières et ils font sécher les grains sur la route. Heureusement, il n’y a pas beaucoup de voitures, alors une moitié de route reste suffisante pour moi !

 

 

 

 

 

Je suis passé par le temple chinois de Surin, on dirait une laverie avec une machine de chaque côté… c’est pas très beau ! Le temple chinois hindouiste est un peu plus photogénique avec son stupa de couleur brique. Quant au cimetière chinois, il ressemble à un dépôt de munitions militaires, avec des tombes à demi-enterrées. Ces tombes sont individuelles, parfois pour un couple, mais pas, comme chez nous pour une famille. Seuls les gens riches peuvent se permettre ces inhumations, les autres sont incinérés.

 

 

Un de ces radieux matins, je roule tranquillement lorsqu’une voiture vient se coller à moi, l’aile avant à vingt centimètres de mon guidon, roulant à la même vitesse que moi, c'est-à-dire un peu plus de vingt kilomètres par heure… Puis elle me serre vers le bas-côté sur lequel je ne peux pas me rabattre à cause de petits arbustes cachant un profond fossé. Je ralentis, je m’arrête, la voiture en fait de même, ne me laissant plus de place. Bien que gêné par les branches, je réussis à revenir sur la route, et quand je me dirige vers le chauffeur du véhicule, je le vois sortir en s’accrochant à la portière : il ne tient plus debout et il ne m’avait même pas vu tant il est ivre. Il me regarde en bafouillant comme s’il se demandait d’où je pouvais bien sortir ! Il remonte dans sa voiture et il redémarre sans se préoccuper d’une voiture arrivant derrière lui. Au bout de huit kilomètres, je le retrouve traversant la route devant une voiture qui réussit à l’éviter de justesse. Il sort d’un dépôt de recyclage de déchets, et une employée arrive en courant sur la route pour lui donner l’argent correspondant à la ferraille qu’il vient de déposer. Il a même oublié de récupérer son argent… C’est dire s’il est ivre ! Je fais remarquer à la dame que ce conducteur n’est pas apte à conduire : elle se contente de rire. Ici, le sourire et le rire sont l’extériorisation d’une certaine gêne. Quand nous prendrions un air catastrophé ou un visage grave, ici, eux, ils rient ! C’est comme ça le sourire thaï… au pays du sourire. Le chauffeur de pick-up repart en louvoyant d’un côté à l’autre de la route et la dame fait semblant de ne pas s’en apercevoir.

 

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