Dernière modification: 15/06/2015

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Mercredi 25 février 2015.

Na Hin - Konglor ( 51 km )

 

     

 

     

 

Je sors de Na Hin à huit heures, avant la chaleur. Les montagnes découpent le ciel sans nuage en frises dentelées. Les falaises noires, verticales comme de mystérieux remparts se détachent sur le bleu vaporeux des pitons les plus lointains. Au sommet de ces remparts, je distingue parfois un donjon qui disparaît au fur et à mesure que je m'approche. La route est rectiligne sur plus de dix kilomètres, le revêtement est parfait, les pneus chantent, l'air frais me donne des forces. À part quelques tracteurs-motoculteurs et quelques motos, il n'y a pas grand monde sur le ruban brillant de la route. Je m'attendais à trouver des gorges, un décor spectaculaire, je suis plutôt dans une vaste vallée plate et cultivée. De petites vaches rousses broutent une herbe jaune, desséchée ; des poulets noirs s'enfuient à mon passage. À l'entrée d'un village, j'ai failli télescoper un porcelet qui a surgi hors du fossé. Les maisons de bois sont perchées sur de fins et hauts pilotis : je pense qu'elles se balancent quand il y a du vent.

Konglor n'est qu'un gros village de maisons disposées en dépit du bon sens dans un affreux désordre. Il n'y a ni rue ni place, on va sur des sentiers poussiéreux parmi les habitations sur pilotis. Je vais à « Happy Boy G.H ». J'ai une chambre classique et confortable pour 50.000 k ( 5 euros ). Le thermomètre annonce 34° au restaurant en plein air qui domine la rivière Hinboun dont les eaux vertes ne coulent plus en cette saison. Des enfants se baignent en piaillant. Au-dessus de la cime des arbres, je vois la crête des pitons calcaires. Tout est calme, les enfants ou les villageois me sourient comme s'ils me connaissaient. Je retrouve un couple de Portugais aperçus à Thakhek, nous passons la soirée ensemble sur la terrasse du petit restaurant qui domine la Hin Boun.

 

     

 

Jeudi 26 février 2015.

Konglor

Je vais visiter la grande grotte de Konglor avec Ofek, une Israélienne sympa rencontrée hier. Nous allons à pied à travers le petit village, qui pourrait paraître misérable, mais où les gens semblent heureux et paisibles. Quelques enfants jouent dans la poussière, des vieillards nous observent avec intérêt et leur visage s'éclaire dès qu'on les salue en lao. À l'entrée de la grotte, nous nous joignons à Mike, un Irlandais, car c'est mieux si nous sommes trois pour partager les frais de la barque. Nous suivons la rivière poissonneuse et atteignons l'entrée de la grotte, énorme trou noir dans la falaise où s'accrochent de rachitiques arbustes. Nous pénétrons dans une salle immense dont le fond se perd dans les ténèbres. Des pirogues sont rangées sur une petite plage sablonneuse. Elles ne semblent pas très stables. Quand le moteur démarre, je suis étonné de ne pas entendre d'écho, ni le boucan auquel je m'attendais. Il y a un bon silencieux : c'est appréciable. Nous nous enfonçons dans les ténèbres. À la lueur de ma lampe frontale, nous voyons la voûte à plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Le couloir est large, le piroguier balaye la surface de l'eau pour repérer les rochers qui affleurent. Par endroits le plafond est si haut que c'est à peine si l'on réussit à l'éclairer avec nos lampes. La rivière ne semble pas très profonde en cette saison. La traversée souterraine doit durer sept kilomètres... Vers le milieu on descend sur une berge caillouteuse et l'on grimpe parmi des stalactites et des stalagmites aux formes trapues. L'éclairage jaune permet d'évaluer les dimensions colossales des lieux. Nous retrouvons les ténèbres et la pirogue qu'il nous faut tirer en unissant nos forces pour passer un rapide peu profond. Soudain, une lueur blanche fait scintiller les parois, la surface de l'eau renvoie de pâles reflets et au détour d'une paroi rocheuse, nous arrivons dans la bouche géante et éblouissante de la sortie.

 

     

7 kilomètres à l'aller,
autant au retour...
un bon moyen de passer la matinée au frais !

     

 

 

Nous voilà sur une eau calme, verte dans laquelle plongent des falaises noires. La chaleur semble lourde, l'air humide, nous rejoignons la berge, et nous suivons une piste de terre jaune qui mène à un petit village. Les enfants sont à l'école, les habitants travaillent dans les champs, seuls quelques poulets hauts sur pattes et quelques petits cochons noirs vont de-ci de-là parmi les maisons de bois juchées sur des pilotis à l'aspect plutôt frêle, peu rassurant. Le retour à travers la grotte est plus rapide, car en suivant le courant, nous pouvons passer dans les endroits où le fond de la pirogue racle le gravier du fond sans avoir à nous mouiller les pieds.

 

     

 

Le soir je suis tout seul à la terrasse du restaurant. On ne fait pas plus calme... Je vais me coucher à neuf heures.

 

Vendredi 27 février 2015.

Konglor.

     

 

J'avais prévu de partir ce matin, mais comme je suis forcé de rester au Laos encore huit jours au moins, autant m'attarder ici où je suis dans le calme le plus total. Je ne fais rien de ma journée, il fait une chaleur écrasante. J'ai un bon 30° dans le bungalow, mais avec le ventilateur, c'est supportable. Les étapes vont devenir plus pénibles, il sera pratiquement impossible de rouler en fin de matinée, après onze heures.

Beaucoup de gens cultivent un peu de tabac. Ce sont les enfants qui enfilent les feuilles sur un fil de fer pour former les manoques qu'ils font sécher dans des petites tours de bambou couvert de torchis dans lesquelles ils font du feu. Les feuilles sèchent en vingt-quatre heures en dégageant une bonne odeur de tabac.

 

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