Dernière modification: 20/05/2015

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Dimanche 15 février 2015.

Ban Phaeng - Si Songkhram ( 55 km )

Je ne peux pas partir de bonne heure, car j'ai fait la lessive hier après-midi et rien n'a séché. Je suis obligé d'attendre que mon linge étendu au soleil sur le rebord de la fenêtre soit sec. Il fait une bonne température : vingt-quatre degrés, et je ne vois plus de menaces d'averses.

La route jusqu'à Si Songkhram est légèrement vallonnée, un peu monotone et peu fréquentée, souvent bordée de taillis ou d'épais fourrés. Le sol rouge ou jaune, sablonneux, ne se prête guère à l'agriculture. À voir ce paysage desséché, je devine qu'il doit faire très chaud par ici en avril et en mai. À Si Songkhram je vais dans un « resort » miteux, pas très propre, mais je n'ai pas le choix, je pense que c'est le seul hôtel de la ville. Ici, pas de touristes puisqu'il n'y a rien à voir. Les gens sont aimables, attentionnés et rien que pour ça, ça valait le déplacement !

 

Lundi 16 février 2015.

Si Songkram ( 75 km )

...un panneau qui ne pouvait qu'attirer mon attention...

Je trouve mon bonheur dans les 7/eleven.

Ce ne sont pas des trains de péniches,
ce sont des élevages de poissons !

Aujourd'hui, je vais à Akat Amnuai. Je ne pouvais pas faire autrement que d'aller dans la ville qui porte le nom de mon épouse ! Soixante-dix kilomètres, aller et retour, d'une bonne route tranquille dans un paysage de rizières toujours aussi monotone, pour aller voir une ville tout à fait banale, mais qui porte le nom d'Amnuai. Heureusement qu'il n'y avait rien à voir car j'avais oublié ma caméra ! Je reviens à l'hôtel à une heure, il fait 34°, le ciel noircit à l'horizon...

Je vais dans un « cybercafé », je travaille pendant une heure et demie sur mes photos et mon texte, et soudain : écran noir ! Panne d'électricité. Tout est perdu ! Voilà ce que c'est que de ne pas sauvegarder son travail sur une clé quand on travaille sur un ordinateur ! Un coup de tonnerre lointain, puis un plus rapproché... Je me dépêche de revenir à l'hôtel, car le ciel noircit comme une tache d'encre qui s'étale. Je ne suis pas plus tôt arrivé à l'hôtel qu'une trombe d'eau et de grêle s'abat sur la ville. Un ouragan secoue les arbres arrache des branches qui volent comme des fétus de paille, les grêlons rebondissent de tous côtés, un rideau d'argent semblant étinceler me cache les palmiers du jardin : on n'y voit pas à vingt mètres. Le bruit est infernal. Chacun s'est réfugié dans un coin et attend que la colère du ciel se calme. Je vois les éclairs, mais je n'entends même pas les roulements du tonnerre couverts par le vacarme du vent et de la pluie. Au bout d'une demi-heure, tout s'arrête : la pluie, la grêle, le vent, le tonnerre. L'air redevient transparent, des gens sortent timidement parmi les branches sectionnées et marchent sur un tapis de feuilles hachées jonchant le sol. Le plafond du bungalow voisin s'est effondré... j'ai eu de la chance ! Dans la rue les voitures et les motos font du slalom entre les flaques et quelques branches ou panneaux arrachés par le vent.

Le soir, toujours pas d'électricité ; le restaurant du coin ne peut me vendre qu'une bière que je bois tristement à la faible lueur de ma lampe frontale dans ma chambre. Quand le courant revient, à vingt heures, j'ai droit aux bêtises de la télé : ce n'est pas mieux !

 

     

Tempête tropicale : vent, pluie, grêle...

Mardi 17 février 2015.

Si Songkhram - Tha U-Then ( 45 km )

Je ne me sens pas très dynamique. Le ciel est gris, le marché dévasté : les marchands de vêtements ont vu les tentes abritant leur marchandise s'envoler, et les vêtements tomber dans la boue. Aujourd'hui, parmi les tubes tordus, les bâches déchirées, ils ont tendu des cordes et font sécher les marchandises qui n'ont été que mouillées. Le reste, il faudra le laver et le vendre à perte. Ils n'ont pas d'assurance : c'est un drame. Je n'ose même pas faire de photos. Je prends la route vers Nakhon Phanom : elle est jonchée de feuilles, de branches d'arbres, de gros arbres ont été débités et entassés sur le côté ; ils s'étaient abattus sur la route heureusement déserte à ce moment-là. Tous les grands panneaux publicitaires sont déchirés, et je peux voir le demi-sourire d'une charmante jeune femme vantant les bienfaits d'une crème Nivea partie en lambeaux dans la nature. Je ne peux pas rouler sur le bas-côté couvert de détritus, alors j'emprunte la partie relativement propre de la chaussée. Heureusement que tous les véhicules roulent lentement. Il en est ainsi sur une bonne vingtaine de kilomètres. Je remarque que les abris couverts de tôles ont, pour la plupart, perdu leur toiture, alors que ceux qui sont couverts de paille ont bien résisté. Cela met à mal l'histoire du loup et des trois petits cochons !

Avant d'arriver à U-Then, tout redevient normal : la tornade n'est pas passée par ici. Le soleil et la chaleur humide rendent les derniers kilomètres un peu pénibles. Il est treize heures, je me réfugie à l'hôtel « Nakaya ». L'accueil est chaleureux, la chambre propre et climatisée ( bien que la climatisation ne soit pas très utile ) et je commence par une douche froide et une sieste d'une heure. La faim faisant sortir le loup du trou, je vais manger un riz frit au marché, et me promener le long du Mékong. Je suis étonné de ne trouver en bordure de fleuve, aucun restaurant. Cela prouve que l'endroit n'est pas encore touristique.

En fin d'après-midi, je suis heureux de trouver un cybercafé, ces endroits se faisant de plus en plus rares avec la généralisation du « wi-fi ». Je recommence le même travail qu'hier : trier les photos et les réduire pour les envoyer par mail, préparer le texte... Au bout d'une heure, au moment de tout envoyer : ordinateur bloqué ! Comme hier ! Encore une fois : voilà ce que c'est que de ne pas sauvegarder son travail sur une clé quand on travaille sur un ordinateur ! Il pèse une drôle de malédiction sur mon travail... Tout à refaire encore une fois !

 

Mercredi 18 février 2015.

Tha U-Then - ( 0 km )

Le ciel est gris, l'air humide, je n'ai pas envie de sortir. En effet, à dix heures, il se met à pleuvoir : une pluie fine, comme chez nous, accompagnée d'un léger vent frais. Je reste sur la terrasse couverte de l'hôtel à boire un véritable « café expresso ». Les Thaïs deviennent amateurs de café !

Je vais ensuite au « 7-eleven », car c'est devenu un de mes endroits favoris en Thaïlande. J'y trouve mon croque-monsieur bien chaud et mon jus d'orange préféré. Il est peut-être temps que j'explique ce que sont les « 7-eleven ». Ce sont des supérettes, toutes sur le même modèle, où l'on trouve tous les produits de première nécessité. Les magasins sont conçus suivant le même plan, ce qui évite de chercher un produit, quand on va d'un magasin à l'autre. Tous les « 7/11 » sont ouverts vingt-quatre heures sur vingt-quatre. On en trouve parfois deux ou trois dans le même quartier en ville, dans certaines stations-service et au moins un dans les villes de moyenne importance. On ne peut y acheter des boissons alcoolisées qu'à certaines heures, sauf dans les boutiques situées dans les stations-service ou dans les abords d'un hôpital où la vente d'alcool est interdite (dans les magasins de cette chaîne uniquement). Ces boutiques emploient un personnel jeune, peu payé, mais toujours charmant et serviable. On y paye ses factures d'eau et d'électricité, on y recharge son téléphone, il y a toujours un distributeur de monnaie et un pèse-personne devant la vitrine. Pourquoi ce système de supérette n'est-il pas envisageable en France ? Je pense que chacun en connaît les raisons...

Moi qui me vantais il y a quelques jours de ne jamais me soucier du temps qu'il allait faire et de ne jamais interroger le ciel, me voilà le nez en l'air à longueur de journée avec la crainte de voir tomber une averse. J'aurais voulu aller reconnaître les lieux pour demain, car je ne sais pas si je vais pouvoir traverser le pont en vélo, si je dois passer en barque ou s'il me faut mettre ma bicyclette dans un bus, mais je n'ose pas aller jusqu'au pont, à une quinzaine de kilomètres, car j'ai peur que le temps se mette à la pluie. Je reste donc à Tha U-Then à tourner en rond tout l'après-midi. Je ne peux obtenir aucun renseignement fiable ici. Les Thaïs ne savent pas dire « je ne sais pas », ils préfèrent répondre n'importe quoi, car cela pourrait paraître très impoli de ne pas renseigner quelqu'un. Alors, je demande souvent des renseignements par acquit de conscience, mais je sais très bien que la réponse est à prendre avec beaucoup de prudence.

 

     

 

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