Dernière modification: 15/06/2015

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Dimanche 8 février 2015.

Nong Khaï - Phon Phisai ( 48 km )

 

     

 

Je déjeune copieusement et je fais une petite promenade digestive le long du fleuve. Il y a, non loin de l'hôtel, un de ces temples des Phis (esprits) que l'on trouve un peu partout. Les gens vont prier devant le petit temple, et si leurs vœux sont exaucés, ils reviennent déposer une petite figurine en terre cuite ou en plastique devant les maisonnettes où logent les esprits. Ces phis  peuvent être cruels ou méchants, ils peuvent se montrer espiègles, vous faire chuter dans les escaliers, vous faire tomber de vélo (et là, c'est surtout quand on a été méchant), et ils peuvent même vous harceler, surtout la nuit, et vous rendre malade. Devant leur maisonnette, on a placé une petite échelle pour qu'ils puissent grimper et venir fumer la cigarette qu'on leur a offert, ou boire le coca ou le jus d'orange déposé juste devant l'entrée de leur demeure. Si les phis vous un rendu un très grand service, vous pouvez leur offrir une coupe de fruits, un collier de jasmin ou une tête de porc laquée. Il ne faut pas avoir peur des phis, car ils ne sont pas incorruptibles : ils pardonnent tout si on leur fait un cadeau ! Moi, personnellement je ne crois pas à tout ça; je ne suis pas superstitieux car ça porte malheur !

 

     

 

Ce matin j'ai rencontré un Espagnol de Bilbao dans l'hôtel. Nous étions voisins de chambre. Il va à Chiang Khan en vélo. Je lui donne des renseignements puisque je viens de faire la route, et nous partons dans des directions opposées. Je sors de Nong Khaï sur une route presque déserte, car c'est dimanche, et à dix heures, les gens ne sont pas encore sur la route...

Je rencontre Joan, un Norvégien avec qui je fais la route jusqu'à Phon Phisai. Nous allons au même hôtel, et le soir, nous sortons dans la ville déserte pour dîner dans un restaurant désert. Il est 20 h 30, tout est fermé ! Les Thaïlandais travaillaient sept jours sur sept, il y a quelques années, et le dimanche, comme tous les autres jours, les magasins étaient ouverts. Peu à peu, ils ont obtenu quelques avantages sociaux et le droit d'avoir des loisirs. On leur octroie ce qu'on veut nous supprimer en France où le repos dominical a été fortement remis en question il y a quelques années !

 

Lundi 9 février 2015.

Phon Phisai - Pak Khat ( 44 km )

 

     

Pour se mettre à table, cliquer dans les bols !

 

J'ai un compagnon de route, car avec Joan nous allons au même endroit. Il est vrai qu’à deux, on est davantage motivé, et on roule un peu plus vite. Nous avons un léger vent de face, mais nous roulons tout de même à vingt de moyenne. Nous nous arrêtons en bord de route pour manger une délicieuse soupe pour moi, et un excellent riz frit au porc et aux légumes pour Joan. Nous roulons, nous ne voyons pas le Mékong de la matinée. Parfois nous traversons une sorte de bocage un peu desséché, puis nous longeons une rizière verdoyante avant de pénétrer dans une forêt d'hévéas dont les troncs s'ornent de petits pots de terre comme dans les Landes autrefois, quand on récoltait la résine des pins. Ici, c'est un lait blanc et collant qui coule des scarifications des troncs : on en fera du caoutchouc. Je suis soudain intrigué par un vaste espace dégagé : et que vois-je au fond de cette esplanade de terre jaune ? Un ovni ! Il est là, posé à l'orée d'une forêt de pins, dressé vers le ciel, large comme une soucoupe au niveau du sol, puis semblable à un bulbe pointu vers le haut... En m'approchant, je remarque qu'il est emprisonné dans des échafaudages. Me voilà rassuré : ce n'est qu'une fusée intersidérale ! Je me renseigne auprès d'un cosmonaute se trouvant sur place : il me détrompe en m'annonçant qu'il s'agit d'une énorme fleur de lotus dont on voit les pétales roses ouverts en corolle en bas, surmontés d'un énorme bouton en forme de dôme pointu. Ce sera un superbe temple. C'est décevant ! Il y a des fois où j'aurais préféré ne pas comprendre le thaï.

 

     

 

Nous arrivons à Pak Khat à la fin du marché qui occupait une grande place au bord du fleuve. Le sol est jonché de poches en plastique à tel point qu'on dirait qu'il a neigé ! Il faudra, un jour qu'on arrête de donner des poches en plastique à foison, car on en trouve partout : le long des routes, dans les rues, jusque dans les parcs et les temples. Nous allons à l'hôtel « Ruan Kéo resort » ( 300 B ) et nous nous installons chacun dans une chambre très correcte donnant sur une cour intérieure. Le soir nous allons manger dans un restaurant au cadre agréable avec vue sur le Mékong, mais c'est cher et ce n’est vraiment pas bon... Bah ! Il vaut mieux rester fidèle aux petites gargotes ouvertes aux quatre vents ! Joan a amené sa tablette, et le voilà en train de surfer sur Internet pendant le repas... C'est affligeant ! Ils sont tout à fait intoxiqués, pourris par cette dépendance au virtuel. Et moi, que fais-je pendant qu'il ne parle plus, qu'il n'écoute plus ce que je dis ? Je me dis que je serais mieux tout seul ! C'est curieux comme ces gens croient avoir de nombreux amis grâce à « facebook » ( J'ai horreur de ce nom anglais qui pourrait très bien se traduire par « fesses de bouc » ). En réalité, ils n'ont que des « amis » virtuels, du vent, de l'imaginaire, de l'impalpable... et ils ne sont plus capables d'avoir des relations normales avec les gens qu'ils rencontrent. Je les vois tous, autant les touristes que les Thaïs avec leurs tablettes : en moto, dans le bus, dans les rues... Ils descendent des escaliers les yeux rivés à leur mini écran, ils marchent dans l'obscurité, leur visage éclairé d'une lueur blafarde... Ils surfent aux toilettes, peut-être même sous la douche ?

 

Mardi 10 février 2015.

Pak Khat - Bueng Khan ( 51 km )

 

 

La température est tombée un peu en dessous de vingt degrés, cette nuit, et j'ai été réveillé par le froid, car la couverture de l'hôtel n'était pas plus chaude qu'un simple dessus de lit. Joan part avant moi : nous n'allons pas dans la même direction. Je ne prends la route qu'à dix heures. Je suis content, car le paysage est légèrement vallonné et la route ressemble à une succession de toboggans. J'avale les montées sur l'élan des descentes, et je maintiens une moyenne de vingt et un kilomètres par heure. La route est bordée d'arbres, un léger vent frais souffle de trois quarts face : C'est très agréable. J'arrive à Bueng Khan un peu après midi. Cette ville me fait mauvais effet au premier abord. On y arrive par une route à quatre voies bordée de divers dépôts, ateliers et entreprises, et j'ai du mal à trouver un hôtel dans le village. Je dis le village, car au milieu de cet urbanisme délirant laissant présager l'entrée dans une grande ville, il y a Bueng Khan, l'ancien gros village étouffé par les constructions anarchiques qui le cernent ou qui s'incrustent dès qu'un ancien bâtiment disparaît. Je finis par trouver un restaurant qui ne propose que des soupes de nouilles au poulet délicieuses. Pour l'hôtel, je m'installe au « Pen Neug Resort » à deux kilomètres du centre. Le problème, c'est que je suis un peu isolé le soir... Je commande un riz frit au poulet, et pour 40 bahts ( un euro ), j'ai une portion gargantuesque que je mange dans ma chambre en regardant « Tom and Jerry » à la télé.

 

     

 

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