Dernière modification: 01/11/2015

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Le Mékong irrigue la Chine durant 2360 km, le Myanmar (Birmanie) durant 207 km, le Laos 1864 km, la Thaïlande 799 km, le Cambodge 454 km et le Vietnam 231 km.

 

Mardi 27 janvier 2015.

Surin - Nakhon Ratchasima.( Khorat ) ( 2 km )

Je vais à la petite gare de Lamchi à neuf heures. Amnuai me précède en moto. Le train pour Khorat arrive à l'heure. Je suis seul dans le wagon. C'est la première fois que ça m'arrive ! J'achète un café à un de ces petits marchands qui sillonnent les wagons. Il me donne un café au lait brûlant dans un verre en plastique si fin qu'il se tord dans tous les sens. Je suis obligé de le poser sur le plancher, car je ne peux pas le tenir. De plus, il m'a donné une paille pour le boire. C'est exactement ce qu'il faut pour se brûler directement la langue ! Les Thaïs sont très inventifs, mais ils ont parfois de drôles d'idées ! Quelques passagers montent à chaque arrêt, mais il n'y a pas grand monde quand on arrive à Khorat, à l'heure exacte, ce qui est étonnant également. Je vais à l'hôtel « Fartay » comme d'habitude. Pour 300 bahts, j'ai une chambre très correcte, récemment repeinte, mais le lit est dur comme une planche et les oreillers comme des bûches. Demain matin, je ne vais pas me réveiller mâché, je serai tout bonnement contusionné !

Le soir, je vais au marché de nuit pour manger ma soupe de nouilles « bami » avec des raviolis dedans... Il n'y a pas la foule habituelle sur le marché, et c'est un peu triste. Je crois avoir l'explication de ce « désert » partout où je vais : nous sommes à la fin d'un mois qui a commencé par une semaine de festivités avec le Nouvel An, et les gens n'ont plus d'argent !

 

     

Comme le 23 décembre, me revoilà au mémorial de Thao Suranari.

 

Mercredi 28 janvier 2015.

Khorat - Nong Khai. ( 6 km )

Je quitte l'hôtel à cinq heures trente, et je longe l'avenue sur deux kilomètres jusqu'à la gare. Pas besoin de lumière, c'est bien éclairé. À un feu rouge, un policier en moto s'arrête à côté de moi et me demande gentiment où je vais. Quand je lui dis que je vais à la gare, puis à Nong Khai en train, il arbore son plus beau sourire, lève le pouce et me souhaite un bon voyage. Il aurait pu me gronder parce que je n'ai pas de lumière, mais ici la police n'est pas mesquine ! Les rues sont bien calmes à cette heure matinale : je ne vois que quelques touk-touk se rendant au marché, chargés de victuailles, quelques cyclo-pousses qui sillonnent le quartier en quête de quelque client, et les chiens qui rôdent dans l'ombre noire.

 

     

  

 

Dans le train pour Nong Khai il n'y a pas de fourgon de marchandises, mais on me laisse installer mon vélo parmi les sièges. Pas grand monde aujourd'hui non plus. Le train démarre comme prévu à six heures vingt. Les premières lueurs du jour laissent voir un paysage bleuté, aux arbres lointains se perdant dans la fumée des brûlis. Puis, soudain, l'énorme disque rouge du soleil perçant la brume vient donner des teintes chaudes aux rizières moissonnées, et aux champs de canne à sucre. Nous sommes en pleine région d'Isan, c'est à dire le centre est de la Thaïlande. La seule et unique récolte de riz ne suffit plus pour nourrir une famille, alors on diversifie les cultures. Je remarque de nombreux petits jardins dont une partie de la production sera vendue au marché, de petits champs de maïs, de manioc, d'arachides et surtout de canne à sucre. On a planté aussi des eucalyptus au tronc blanc et lisse. Quelques buffles couverts de boue s'enfuient au passage du train, et de rares et faméliques zébus retenus par une longue corde tournent autour du piquet fiché en terre. Des paysans pataugent dans les mares de boue, harponnant quelques poissons ayant échappé aux hérons et aux cigognes. Ce décor est tout aussi monotone, bien que légèrement différent de celui que j'ai trouvé jusqu'à présent. Entre Udon et Nong Khai, on traverse une région boisée de taillis et d'arbustes rappelant un peu la savane. Les grands arbres, le tigre, l'éléphant, le rhinocéros ont disparu, les buffles ont été domestiqués, le secteur est devenu bien triste !

En descendant du train, je parcours les trois kilomètres me séparant de Nong Khai sous le soleil de midi, et je vais à « Mutmee G.H » un des plus agréables petits hôtels trouvés sur ma route. Les tables du restaurant sont soit parmi la verdure, soit sous des toits de paille, et les chambres dans des petits bungalows, le tout au bord du Mékong avec vue sur le Laos sur l'autre rive. Ma chambre ( 200 bahts ) est située dans un bâtiment aux couloirs partant dans tous les sens. Elle est toute petite, sans salle de bains, mais il y a tout de même la place de mettre mon vélo.

 

Jeudi 29 janvier 2015.

Nong Khai. ( 20 km ).

Je vais visiter le « Sala Kaew Koo » situé à sept kilomètres de l'hôtel. C'est un curieux parc peuplé de bouddhas et de personnages ou d’animaux issus du Ramayana, cette mythologie indienne qui se fond dans le bouddhisme populaire thaï. C'est curieux, comme les Thaïlandais côtoient sans pouvoir les nommer Ganesh, Shiva ou Vishnou qui ont « pignon sur rue » dans la plupart des temples. Un jour, un artiste laotien bien inspiré décida de créer un parc avec des sculptures grandioses en béton. Il mit plusieurs années à réaliser son projet, et le résultat est surprenant. On se promène parmi les géants, et à chaque détour du sentier on découvre une nouvelle scène dont les acteurs, figés semblent prêts à s'animer et à retrouver des couleurs. Je suis presque seul sur les lieux, et cela ajoute au côté mystérieux.

 

     

 

L'après-midi je flâne le long du fleuve, je traverse l'impressionnant marché couvert, je fais la sieste, je me vautre dans la sérénité des lieux. Quand le soleil décline, en fin de journée, je pars dans les ruelles où les petits restaurants alternent avec les bars ou les petites épiceries. J'aime bien cette ville calme et à la population chaleureuse.

En fin d'après-midi, je rencontre trois personnes qui essayent de photographier le soleil couchant au moment où il se glisse juste derrière le « pont de l'amitié » qui relie la Thaïlande au Laos. C'est normal cet engouement pour les ponts : ils sont d'Avignon ! Je reste avec eux toute la soirée.

 

Ne manquez pas de visiter le surprenant parc aux statues géantes.
Pour entrer, cliquer sur l'image.

 

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