Dernière modification: 01/08/2016

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Du lundi 25 novembre au jeudi 5 décembre 2013.

Surin.

Rien à raconter, car mes journées se suivent et se ressemblent : je me lève tantôt à six heures, tantôt à cinq, pour profiter de la fraîcheur du matin, je lis, je vais en ville parfois pour musarder sur les trottoirs et dans les magasins où je n’achète pas grand-chose, car je n’ai besoin de rien. Les gens finissent par me connaître, car il y a peu de touristes ici. Alors, c’est parfois un salut amusé, parfois un sourire et la sempiternelle question « pay naï krap » ( où vas-tu ?). Cela n’a rien d’inconvenant, au contraire. D’ailleurs, la réponse donnée n’a pas plus d’importance que la question posée, mais lorsque je réponds en thaï, avec mon accent béarnais, ça les amuse et ils en redemandent. Ils me proposent alors de m’asseoir à leur côté et si j’obtempère, ils me demandent de quel pays je viens, pourquoi je parle un peu le thaï, si j’aime la Thaïlande… Je peux leur répondre sans chercher à les flatter que je suis aussi bien accueilli ici que ma femme thaïlandaise l’est en France. Je ne sais pas si c’est cela « la discrimination positive », mais en tout cas, ça fait du bien !

 

Jeudi 5 décembre 2013-

Surin.

 

              

              

 

Aujourd’hui, c’est le quatre-vingt-sixième anniversaire du Roi de Thaïlande, le Roi Bhumibol. Depuis le matin, la foule se presse le long du trajet qu’il doit emprunter. Contrairement aux autres années, ce n’est pas près du monument de la démocratie devenu le point central de la contestation des manifestants de ces derniers jours, mais non loin du palais royal. Les fidèles, car je crois pouvoir utiliser ce terme pour nommer les gens qui sont venus adorer leur Roi, icône divine, père de leur nation et référence morale, sont vêtus de jaune et agitent de petits drapeaux jaunes ou tricolores. Le drapeau thaïlandais est rouge blanc bleu blanc rouge avec des bandes horizontales, et le jaune est la couleur de la royauté. On pourrait croire que la Thaïlande est en pleine révolution, et pourtant, Suthep, le chef de l’opposition qui est ultraroyaliste ne paraît pas et aucun slogan, aucune banderole n’apparaît. D'une part, la foule a été filtrée, et de plus, il serait très malvenu, même pour ceux qui souhaitent remplacer la royauté par une république, de profiter de cette célébration hiératique.

Le long convoi avance lentement : d’abord le minibus Wolkswagen dans lequel le Roi apparaît derrière la vitre latérale, regardant cette foule dorée sans la saluer, puis des Mercedes jaunes pour la suite royale et rouges pour la première ministre Madame Yingluck Shinawatra et les membres du gouvernement. Il en était ainsi l’an dernier alors que la situation était sereine, il ne faut pas voir là une provocation « chemises jaunes » contre « chemises rouges ». Les petits drapeaux s’agitent, des femmes, des hommes pleurent. Les gardes royaux aux tuniques vertes, rouges, bleues ou jaunes restent au garde-à-vous, leur œuf sur la tête comme Kaliméro ! Au fond d’une salle où sont réunis tous les dignitaires en tenue de parade blanche pour la plupart d’entre eux, le rideau doré s’ouvre et le Roi Bhumibol apparaît, assis sur un trône surmonté d’un parasol conique. Il est vêtu d’un habit de parade doré, et son visage inexpressif trahit une grande lassitude. Sans émotion apparente, il écoute le discours de son fils, le prince héritier et de Madame Yingluck Shinawatra la première ministre. Les allocutions assez brèves sont écoutées par les officiels sans broncher, sans un applaudissement. Le moment est venu pour le Roi, de prendre à son tour la parole. Il tient une feuille devant lui, ...

... !

En voyant cette cérémonie d’anniversaire, je garde l’image d’un homme certainement plongé dans une effroyable solitude parmi une foule qui l’adore ...

Je souhaite longue vie au Roi ; d'abord, car je crains qu’à sa mort le pays ne sombre dans le chaos, ensuite parce qu’avec Ramsès II et Louis XIV, il fait partie des rois qui auront gouverné le plus longtemps !

 

 

Le soir, comme dans tous les quartiers de toutes les villes, une fête est donnée et Amnoay a dansé entre deux bambous qui claquent… Vu qu’il y a longtemps qu’elle n’a plus fait ce genre d’acrobaties et qu’elle a un peu perdu la main, j’avais peur qu’elle y laisse les pieds !

 


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