lac Inle, Thazy Myanmar

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Samedi 22 janvier 2011.

Nyaungshwe - Thazi.

Le lever à cinq heures n'est pas trop pénible, le déjeuner avec nos tartines grillées, œufs frits et café est bon, mais ce qui est un peu pénible, c'est de partir tous les cinq dans le triporteur jusqu'à la gare, à onze kilomètres dans le brouillard. On n'y voit pas à trente mètres et l'air est glacial. Arrivés à la gare, on nous annonce que le train de sept heures n'arrivera qu'à dix heures. Il ne reste plus qu'à attendre sans nous impatienter. Nous prenons un café avec de délicieux beignets allongés, semblables à des "churros" espagnols, et nous avons tout notre temps pour observer le va-et-vient des passagers qui commencent à affluer. Eux savent que le train a du retard, puisqu’ils arrivent vers neuf heures. Je me demande comment font les nouvelles pour circuler si bien ! Une énorme truie se promène le long du quai à la recherche de détritus tombés entre les rails. Elle doit bien peser deux cents kilos. Je n'ai jamais vu de porc aussi gros !

     

Le train arrive, tout lentement, comme toujours, c'est la ruée des passagers vers les deux wagons de troisième classe, les paquets passent par les fenêtres, les petits enfants et les bébés aussi. Le train démarre tout lentement et commence à tanguer sur les rails à quinze kilomètres à l'heure. Je vérifie sur mon GPS, et je me désespère déjà de voir qu'à Kalaw, nous avons déjà une heure de retard. Il va falloir s'armer de patience, nous ne serons pas à Thazi avant neuf heures ce soir. On a tout le temps d'observer les paysans travaillant dans les champs, mais il n’est pas très aisé de les filmer, car le wagon danse sur la voie... Après Kalaw, nous entrons dans une zone montagneuse, mais il est un peu difficile de voir le paysage à cause des hautes herbes bordant le ballast. Par moments, on remarque la voie, juste en contrebas, et pour arriver à cet endroit, il nous faudra un temps infini. Nous descendons du plateau en longues courbes, en spirale, et quand ce n'est plus possible, le train fait des allers et retours le long du flanc de la montagne. C'est un peu long et lassant, car la vitesse est réduite à dix kilomètres heures, plus les temps d'arrêt à chaque fois que le convoi repart dans l'autre sens. La nuit tombe et nous sommes toujours dans la jungle, en train de descendre vers la plaine de Thazi. Maintenant, sur le plat, dans l'obscurité, avec pour seul repère la lune à l'horizon, nous fonçons à la vitesse folle de quarante-quatre kilomètres par heure. Les rails sont en meilleur état, nous ne sommes pas trop secoués, mais je ne suis pas très tranquille quand le train se met à danser, j'ai l'impression qu'il saute pour mieux voler !

Dans la gare de Thazi, c'est un amoncellement de personnes dormant sur les quais, enroulées dans des couvertures en attendant le train de demain matin. Nous allons jusqu'à Moon Light Rest House à pied, nos sacs sur le dos. Comme les conducteurs de calèches n'ont pas eu le plaisir de nous y conduire, ils viennent avec nous pour réclamer une commission que le patron, pas naïf, ne leur octroiera pas.

Nous allons dans un petit restaurant, il est dix heures, des clients regardent un match de foot à la télé, et on nous sert, avec une bière fraîche un riz frit tellement bon que nous engloutissons tout, malgré l'énorme quantité servie.

 

Dimanche 23 janvier 2011.

Thazi - Yangon

On nous annonce, à notre hôtel, qu'il n'y a pas de bus pour Yangon dans la journée, il faut attendre dix-neuf heures. D'abord, nous sommes déçus, puis nous décidons d'aller au marché, en attendant. Le marché est très intéressant, car les touristes n'y viennent jamais. Les gens sont extrêmement aimables et souriants. Les femmes sont flattées quand je les filme, et elles plaisantent gentiment. J'ai même eu trois propositions de mariage. Pour deux d'entre elles, il ne m'a pas été difficile de refuser, quant à la troisième, c'est surtout le problème lié à la polygamie qui m'a fait fuir en faisant comprendre à la prétendante qu'à mon âge, on ne convole plus en justes noces aussi facilement !

     

                 

Le marché est très coloré, on y vend de superbes légumes, des tomates bien rouges, du tabac et beaucoup d'objets fabriqués à partir de métal de récupération : des arrosoirs ou des seaux faits avec d'anciens bidons.

Nous allons à la gare routière en pickup, par une route un peu défoncée. Nous prenons un bus de nuit. La climatisation est si exagérée que tout le monde se couvre comme pour traverser le cercle polaire arctique en scooter des neiges. Je ne sais pas pourquoi, dans tous les cars que j'ai pris, les chauffeurs qui eux-mêmes portent des anoraks, de gros tricots et des bonnets de laine ne comprennent pas que trop d'air froid est plus désagréable que pas d'air du tout... d'autant plus que la température extérieure est fraîche. À cause de ce froid qui me glace les articulations, je ne parviens pas à dormir. Nous passons aux portes de Nay Pyi Taw  nouvelle capitale de l'état de Myanmar. De nuit, c'est vraiment édifiant : gaspillage ! Les farandoles de réverbères aux lampes orange se perdent dans un désert d'obscurité. Des hôtels de luxe, illuminés comme des arbres de Noël se succèdent le long d'avenues désertes, des lotissements inhabités, fenêtres noires, aveugles, bordent la route. C'est une ville fantôme issue de l'imagination de quelques fous mégalomanes. Cette explosion de néons pourrait donner un air de fête à cette contrée pratiquement désertique, mais au contraire, cela me semble sinistre, comme la manifestation d'un maléfice : le luxe inaccessible dans un pays exsangue. Cette capitale d'opérette est semblable à la prostituée couverte de bijoux et maquillée à outrance revenant dans son bidonville.

 

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Dernière modification:  21/11/2012