Dernière modification: 24/04/2014

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Lundi 18 novembre 2013.

Surin - Ban Krouat.

En fin de matinée, nous partons en voiture avec Chulomphon ( le fils d’Amnoay ), à Ban Krouat, chez Mem ( la fille d’Amnoay ). La route est tranquille, peu fréquentée et Chulomphon est prudent. Cependant, il ne respecte aucune signalisation. Ici, on conduit à l’instinct, et les lignes continues, souvent injustifiées d’ailleurs, ne sont là que pour « faire joli » !

Arrivés chez Mem nous mangeons une délicieuse soupe achetée au marchand du quartier pendant que Chulomphon dort dans le canapé. Quand il se réveille, il ne lui reste rien, nous avons mangé même sa part. Je trouve que nous n’avons pas été très chics avec lui, mais Amnoay prétend que ce n’est pas grave… Les Thaïs ont parfois de singulières façons de voir les choses !

 

    

 

L’après-midi, avec la voiture de Mem, conduite par son employée. Nous allons au Prasat Meuang Tham. Il s’agit d’un ancien temple khmer certainement antérieur au X° siècle. Ce qui est certain, c’est qu’il s’agit d’un ancien sanctuaire dédié à Shiva. On peut y voir un splendide linteau figurant Shiva et son épouse Uma chevauchant leur taureau sacré Nandi. On n’y voit pas d’Apsaras comme à Angkor, mais le temple en lui-même, restauré par Jayavarman V ( roi khmer ) au début du XI° siècle rappelle le grand temple d’Angkor, avec ses cinq prang de même style. Ces prang ou tours, représentent le mont Méru qui était aux Dieux hindous ce que l’Olympe était aux Dieux grecs. On y trouve aussi le Barai Meuang Tham, un réservoir de cinq cents mètres de large sur un kilomètre de long et représentant l’océan. L’ensemble est entouré d’une muraille comme les temples d’Angkor. Le grès et la latérite alternent avec bonheur dans cet ensemble posé sur une pelouse verte comme un objet de collection. Ses proportions sont assez réduites, et l’absence de visiteurs nous permet de passer un agréable moment. Michel photographie tout ce qui se présente devant son objectif : la muraille de latérite rouge, les fleurs de lotus sur les petits bassins, les sculptures de grès doré, les statues… rien ne lui échappe. C’est bien, il s’intéresse à tout, Michel, il n’est pas venu pour rien !

 

     

Par de petites routes tranquilles dans une campagne verdoyante, nous nous rendons à Phanom Rung. Ce site est plus imposant que le Prasat Meuang Tham. Il domine de près de quatre cents mètres une plaine, véritable patchwork de rizières et de champs de canne à sucre. Cette colline n’est autre que le cratère d’un ancien volcan ; c’est ce qui explique que les blocs de latérite rouge sont abondamment utilisés. L’ensemble fut bâti entre le dixième et le douzième siècle, en plein apogée de l’architecture khmère. C’est surtout Suriyavarman II, roi de l’empire khmer s’étendant alors jusqu’à Lopburi qui édifia les principaux monuments durant la première moitié du XII° siècle. Il est seize heures, il fait chaud, et il n’y a presque personne. C’est donc un moment de sérénité qu’on a le privilège de vivre !. Du parking, tout d’abord, on ne voit rien, sauf des bouquets d’arbres nous dispensant une ombre bienfaisante. Nous grimpons une volée de marche au sommet desquelles une terrasse aux dimensions réduites nous permet de découvrir l’ensemble : une longue allée de cent soixante mètres de long, pavée de blocs de latérite, et bordée de lingams symbolisant le phallus de Shiva, ou de bornes coiffées d’un bouton de fleur de lotus. Personnellement, j’opterais pour la première interprétation, car l’on trouve ce genre de symbolique le long des allées des temples du Wat Phu au Laos ou du Bantei Srei au Cambodge. Michel a disparu : il court partout avec son appareil photo pour mettre le temple « en boîte ». Moi, je suis plus calme, car c’est la troisième fois que je viens, mais j’apprécie toujours autant. Je longe l’allée jusqu’aux escaliers monumentaux : cinq paliers, jusqu’au temple. De là-haut, on distingue les monts Dangrek derrière lesquels se trouvent les merveilles de Nakhon Vat au Cambodge ( c’est ainsi que les Thaï nomment Angkor ). Le soleil décline à l’horizon, la lumière devient rouge donnant des teintes chaudes aux grès sculptés et à la latérite brune. Les linteaux sont superbes, véritable dentelle de pierre. L’un d’entre eux avait été subtilisé par un commando de G.I venu ici en hélicoptère durant la guerre du Vietnam. Les Thaïlandais n’ont jamais cédé et au bout de plusieurs dizaines d’années, ils ont réussi à récupérer leur bien.

 

     

 

Nous revenons à Ban Kruat à la tombée de la nuit. Nous avons la surprise de trouver, devant chez Mem, un immense marché qui occupe deux rues. On y trouve de tout, de la clé à molette à l’insecte frit en passant par les calmars séchés et une profusion de vêtements et de chaussures… nous sommes les seuls Occidentaux, et les gens nous observent, nous sourient, voudraient bien que nous nous arrêtions devant leur étalage, mais en même temps, ils ont peur que nous ne nous comprenions pas, car la plupart ne parlent pas anglais. Ici, la langue vernaculaire est le khmer, et les autochtones se définissent comme appartenant à l’ethnie « Khmer-Surin ». On voit bien que leur histoire ne leur a pas laissé que des ruines !


...même la poubelle a un côté artistique (faite avec des pneus)


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