Crown Bangkok

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Jeudi 10 février 2011.

Surin ( vers Bangkok )

Il a fait chaud, cette nuit : fini la fraîcheur bienfaisante du soir ou de la nuit, c’est la saison chaude qui commence.

Je vais à pied, à travers les rizières brûlées par le soleil, jusqu’à la fabrique « d’hôtels des esprits », pas très loin de chez Amnoay. Il y en a pour tous les goûts : des petits, des grands, des rouges, des jaunes, des verts, des bleus. Ces petites maisons de ciment sont placées sur une colonne, à environ un mètre et demi de hauteur. Elles représentent un petit temple, souvent peint de couleurs vives et dans lequel on place des figurines aussi diverses que surprenantes. On y trouve de petites poupées de porcelaine représentant des apsaras, parfois un couple figurant les propriétaires de la maison, des éléphants, mais on peut aussi y voir un tigre, un cheval, un cochon... On met devant, des petites assiettes contenant du riz ou des friandises, un verre d’eau, une bouteille de soda avec une paille. C’est ici que les esprits viennent se restaurer et se désaltérer. On peut aussi y voir des cigarettes, car les esprits fument parfois. Pour couronner le tout, on place des colliers de fleurs de jasmin, d’orchidées et de fleurs jaunes très belles. Tous les matins on change le menu, on remet une bouteille de soda, on place des bâtonnets d’encens, et on salue en joignant les mains. Souvent, il n’y a, dans cette maison des Phis ( esprits ), aucune représentation du Bouddha. La statuette du Bouddha, elle est dans la maison, sur un petit hôtel ou une étagère. Il ne faut pas rire de ces croyances : nous allons porter des fleurs sur une tombe, les Thaïlandais offrent des nourritures terrestres à leurs défunts. Il existe des hôtels des esprits dans les villes. Ils sont entretenus avec soin, et l’on peut y voir en offrande, une tête de cochon rôtie, bien dorée, que les pauvres du quartier viendront chercher le soir pour leur repas. L’hôtel des esprits le plus connu est celui qui fut dressé devant l’hôtel Erawan de Bangkok. Lors de la construction de l’hôtel, les avatars se succédaient, les accidents fréquents firent penser que les Phis étaient dérangés par la construction de ce nouveau bâtiment. On demanda conseil à un médium qui ordonna de construire un hôtel des esprits. Depuis lors, plus aucun incident ne vint perturber les travaux. Aujourd’hui, l’hôtel Erawan n’existe plus, mais personne n’a osé déplacer ou encore moins supprimer l’hôtel des esprits. On peut même y voir des danses traditionnelles offertes aux esprits. Les danseuses et les musiciens restent sur place en attendant que quelqu’un veuille bien payer pour qu’ils dansent. Suivant la somme que l’on donne ( en offrande aux esprits ), ils dansent plus ou moins longtemps. Chez nous c’est un peu pareil, suivant la somme que l’on donne, le cierge de Lourdes est plus ou moins gros. On peut aussi mettre une pièce dans une tirelire, dans certaines cathédrales, pour animer la crèche. Notre religion s’est automatisée !

Le soir, je vais à la gare de Surin avec Youthasat, Lam et Amnoay. Le train n’a que quelques minutes de retard. J’ai une place réservée dans un wagon-lit. J’économise une nuit d’hôtel, la couchette est confortable et à six heures du matin, je serai à Bangkok. J’évite les wagons air conditionné, car il y fait froid et on y attrape souvent des angines ou des bronchites tenaces. Les filtres ne sont jamais changés ! Amnoay reste dans sa maison neuve. C’est son domaine, sa résidence dans son pays… Je comprends qu’elle n’éprouve pas l’envie de courir le monde.

 

Vendredi 11 à dimanche 13 février 2011.

Bangkok.

Je suis très surpris : le train arrive à Bangkok à l’heure exacte. C’est la première fois que ça m’arrive ! Je prends le métro souterrain, et à Sukhumvit, je me retrouve dans la rue au lever du jour. Je respire à pleins poumons les gaz d’échappement, je suis à demi assourdi par le tumulte de la ville, et pourtant, je me sens bien. J’aime passer quelques jours ici, à « magasiner » comme disent les Canadiens. Les derniers fêtards sont collés au tabouret sur lequel ils ont passé la nuit à l’un des petits bars clandestins installés sur le trottoir. Ils regardent d’un œil bovin embué, leur face avinée penchée sur le verre de whisky qu’ils n’arrivent plus à vider, le dernier glaçon fondre. Une loi ayant interdit de garder les bars ouverts après deux heures, ces petites buvettes ont apparu tout le long de l’avenue Sukhumvit.

Le dimanche, je vais à Tchatuchak, le marché du week-end où l’on trouve tout ce que l’on cherche, et même ce qu’on ne pensait pas acheter !

 

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Dernière modification:  22/11/2012