Bangkok Surin

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Mercredi 26 janvier 2011

Bangkok.

Le matin, je vais à l'ambassade du Laos. Je suis le seul étranger. Maintenant, tout le monde fait son visa au point frontière, même si cela coûte parfois un peu plus cher. Moi, je continue à venir ici par habitude, et pour manger à l'un des petits restaurants situés autour d'une terrasse couverte juste à côté. Je commande du canard rôti presque aussi bon que celui de Yangon. L'après-midi, je flâne entre les deux gros centres commerciaux, l'Emporium et le Robinson, juste pour me remettre dans le bain de la société de consommation ! Sur l'avenue Sukhumvit, les tailleurs sont tous Indiens. Ils doivent me trouver peu présentable avec mon grand short, car ils veulent me tailler un costume. Moi, je ne les aime pas beaucoup, les résidents Indiens de Bangkok, avec leur pansement sur la tête. Ils se prennent pour des Rajahs, ne daignent même pas parler thaï et communiquent entre eux en hindi et parlent anglais avec les Thaïlandais. C'est l'exemple même de la non-intégration. Les Chinois ne sont pas mieux, et comme ils détiennent une partie du capital et sont propriétaires d'affaires « qui marchent », ils ne sont pas très aimés des Thaïlandais.

Le soir, je vais, évidemment au « Suda » du soi 14, et comme les crevettes sautées au poivre et à l'ail m'ont ouvert l'appétit, je prends aussi des calamars. Avec des pommes frites, c'est un régal... Bien entendu, je n'ai pas oublié la bouteille de bière Chang.

 

Jeudi 27 janvier 2011.

Bangkok - Surin.

Le train pour Surin part à dix heures. Je vais à la gare Hualamphon en métro. Tant pis si je dois porter le sac sur quelques centaines de mètres jusqu'à la station Sukhumvit, mais la circulation bloquée devant l'hôtel me laisse supposer que je gagne du temps. Avant le départ, je mange une soupe, toujours au même endroit, car j'ai du mal à changer mes habitudes. La soupe de nouilles est tellement bonne que j'en reprends un deuxième bol, ce qui fait bien plaisir à la marchande. Elle est flattée, elle met un peu plus de soupe, un peu plus de nouilles et une boulette de viande de plus. Du fait, j'ai peur de ne pas pouvoir finir mon bol. Ce serait une catastrophe, si je passais pour le « farang » qui a les yeux plus gros que le ventre ! ( je dois dire en passant que ça me ferait des yeux très globuleux ) J’ai un billet pour le « Diesel rapide » : sept heures pour quatre-cents kilomètres, c'est tout de même mieux que les douze kilomètres à l'heure des trains du Myanmar. J'ai pris une place dans le wagon climatisé, et il y fait presque froid. Moi qui trouvais les trains thaïlandais inconfortables et lents, depuis mon expérience au Myanmar, je peux dire qu'il y a pire ! Je descends à la petite gare de Lamchi, juste avant Surin. Amnoay m'attend. Je retrouve notre maison avec plaisir. Elle a mis des rideaux et des moustiquaires aux fenêtres, elle est heureuse dans son « chez nous ».

 

Du vendredi 28 janvier au mardi 1er février 2011.

Surin.

           
La "maison des esprits" devant chaque maison.

J'ai besoin de m'arrêter de temps en temps, alors je reste « chez nous » à Surin. Malgré les constructions qui se rapprochent inexorablement, la maison se trouve dans un quartier encore calme, avec quelques voisins un peu éloignés, des zébus faméliques et des buffles placides essayant de brouter l'herbe desséchée de la rizière juste de l'autre côté de la route. Je ne sais pas pourquoi, en se nourrissant au même endroit, les vaches sont toujours maigres et les buffles gros et solides. Quant aux chiens, souvent pelés et craintifs, ils passent leur journée à chercher quelque pitance autour des habitations. S'ils ne se manifestent pas lors du passage de Thaïlandais, ils aboient tout en fuyant lorsque j'arrive. Ils me prennent peut-être pour un Auvergnat : ils sont racistes. Les voisins me saluent par un wai respectueux. Le wai consiste à joindre les mains au niveau du nez, sans parfois se donner la peine de lâcher l'objet qu'on tient dans les mains. Les mains jointes au niveau du front, c'est réservé au Roi ou au Bouddha. On n'utilise pas le wai pour saluer un employé de restaurant ou d'hôtel, ni une personne quelconque se trouvant à notre service. On ne répond pas au salut d'un enfant par un wai, mais tout simplement par quelques mots, gentils de préférence. On ne lui touche pas la tête, même pour une caresse. On peut aussi remercier en joignant ainsi ses mains devant son visage. On ne serre jamais la main, et on ne fait surtout pas la bise, notamment aux femmes, car on les ferait fuir. La maman elle-même n'embrasse pas ses enfants, elle renifle dans leur cou en agitant la tête. Au téléphone, les Thaïlandais parlent directement, sans saluer auparavant.

À mon passage, j’entends les voisins dire entre eux « farang ». Cela signifie « étranger », de préférence blanc. Ce n’est pas utilisé dans un sens péjoratif. Ce terme vient du mot «Français», à une époque lointaine où les premiers occidentaux à venir ici furent des Français, durant le règne de Louis XIV principalement, quand notre Roi Soleil échangeait des ambassades avec le Roi de Siam, lequel fut même reçu dans la galerie des glaces avec tous les honneurs dus à son rang.

 

Mercredi 2 février 2011.

Surin - Paksé.

Il faut bien se décider à bouger sans quoi je pourrais rester honteusement à attendre l'heure de siroter ma bière en regardant le soleil descendre à l'horizon. Nous partons à la petite gare de Lamchi, à côté de chez « nous » avec Youthasat. Le train ne s'y arrête pas, et cette année, on ne fait pas arrêter un train spécialement pour moi, comme l'an dernier. Nous partons donc à la gare de Surin, à quatre kilomètres. Je suis un peu inquiet, car Youthasat ( mon beau-frère ) conduit un peu vite, et comme il était mourant et donné pour « irrécupérable » il y a encore trois semaines à l'hôpital, j'ai peur qu'il fasse une fausse manœuvre. Je suis prêt à me jeter sur le volant et sur le frein à main, d'autant plus qu'il bâille à se décrocher la mâchoire.

Le train n'a que dix minutes de retard. C'est un « rapide » composé de quatre wagons, et il roule parfois à plus de cent kilomètres à l'heure, ce qui est un exploit, vu l'état des voies par endroits. Je n'aime pas beaucoup cet express, car je m'y ennuie. Il me manque les vendeuses de poulet ou de fruits montant à chaque arrêt. Dès la sortie de la gare, nous trouvons une petite place dans un songtaew pour nous rendre à l’hôtel que nous connaissons, dans le quartier du marché à Ubon. Nous oublions de descendre au bon endroit, alors nous nous retrouvons à la gare routière des bus pour le Laos. Le car de Paksé semblait nous attendre, car nous avons juste le temps d'acheter deux billets et quelques minutes après, il démarre. Nous en déduisons que notre erreur vient de nous aider, car nous serons ainsi à Paksé dès ce soir. Il fait un peu froid dans le bus climatisé, mais c'est peut-être pour calmer les moustiques qui vont et viennent inlassablement devant mon nez. La route est bonne, meilleure qu'il y a quelques années, quand on faisait le trajet avec trois moyens de transport différents. À la frontière, à Chon Mek, nous passons les contrôles thaïlandais, puis laotien sans encombre. Le policier laotien veut tout de même qu'on lui donne cent bahts sous prétexte que nous passons en dehors des horaires officiels. Il est dix-sept heures trente. Je lui donne deux dollars pour Amnoay et moi, et il me remet un reçu. Rien n'est officiel dans cette requête du fonctionnaire, mais le gouvernement ferme les yeux. Les policiers sont mal payés, ils ont le droit de rançonner le passant.

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Au Laos, on roule à droite. La route n'est pas encombrée de charrettes et de piétons comme il y a encore quelques années. Elle est plus large et bien asphaltée, et nous sommes vite arrivés à Paksé. Un tricycle nous mène à la Guest House « Sabaidy 2 ». La chaîne de la moto saute, le pilote descend, la remet et repart. C'est un incident qui doit se produire très souvent, car il n'a pas l'air de s'en préoccuper. Au lieu de retendre la chaîne ce soir, il la remettra quand elle sautera encore demain et les jours suivants. C'est comme ça ici !

À la Guest House, Mr Vong nous accueille toujours aussi gentiment. Il parle couramment français, car il tenait un restaurant à Marseille. Il nous donne la dernière chambre disponible. C'est une pièce un peu sombre, au rez-de-chaussée, mais pour dormir, cela n'est pas gênant.

Le soir nous allons manger au Nazim restaurant, qui est passé de l'autre côté de la rue. Je trouve que par rapport à mon dernier passage, il y a deux ans, la qualité s'est détériorée. Nos plats sont trop épicés, le service est si lent qu'on craint à un moment de ne pas être servi... Pas terrible ! Pourtant, la terrasse est pleine de touristes. C'est toujours le même problème : quand un établissement est reconnu de qualité dans les guides touristiques, il se sent sauvé et ne se donne plus la peine de « s'appliquer ».

Dans la soirée, les pétards et les explosions se succèdent frénétiquement : c'est le Nouvel An chinois qui commence. La fête doit durer une semaine.
 


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Dernière modification:  22/11/2012