Dernière modification:  16/10/2016

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Retour à "la vie au village"

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Lettre de Danielle

Bonjour,
Je ne sais comment exprimer mon émotion en découvrant votre site [ sur votre village ]. Que de beautés et comme il est précieux!!! J’ai vécu à Boast dans les années 60. En ce temps-là, certains paysans prenaient des enfants de l’Assistance. J’en suis une.
J’ai été accueillie par une dame, veuve de son état, qui vivaient avec trois fils : Adrien, Jean et Joseph. C’était une dame Cantounet. Adrien vit encore dans la ferme, à Boast.
Cette famille m’a redonné goût à la vie. C’est avec ces gens-là que j’ai appris le sens du mot aimer...
Je me souviens très bien de la "pélère"; ces moments, ces journées sont restés gravés dans ma mémoire à jamais. En regardant les photos de votre site, j’ai revécu des moments de ce que je nomme “mon enfance”, la vraie...
Peut-être avez-vous entendu parler d’un homme extraordinaire qui a œuvré dans une discrétion exemplaire mais qui a aidé tant d’enfants ! Ce curé s’occupait des trois villages : Coslédaà, Lube et Boast..
Le jeudi, il faisait la tournée des fermes et emmenait les enfants dans sa petites maison. Nous avions droit de jouer, de déguster de la chicorée et le curé nous passait des films. Croyez-moi, cet homme a fait beaucoup et c'est la raison pour laquelle j’ai pris la liberté de vous écrire car il fait vraiment partie de l’histoire du village.
En août 2008, je suis retournée sur les lieux de cette partie de mon enfance. Je suis tout d’abord allée à Paris car, le Père Etchemendy ancien curé de votre village y vit. Quelle émotion ! Que de pleurs lors de ces retrouvailles. Je dois tout à ce curé ! Puis, je suis allée à la ferme où vit encore Adrien. J’ai logé, à la Noyeraie. Je n’y suis restée que deux jours mais je compte y retourner très prochainement. Trop de choses me manquent... j’aime ce coin de pays.
Je vis au Québec depuis 48 ans et pas une journée ne se passe sans que mes souvenirs de Boast me reviennent en mémoire, d’autant que j’écris une trilogie dont l’une des partie parle de ces années de pur bonheur. Ce fut mon lieu de résidence.

Merci infiniment de m’avoir permis de revoir en images et en mot ce pays que j’aime tant.

Oui, se souvenir des gens qui sont entrés dans nos vies, être conscient de la chance que nous avons eu de croiser des êtres de lumière. Le curé Etchemendy était (est) de cette cuvée de l'humanité qui ont ce don de nous redonner espoir, de faire naître en nous nos potentialités. Alors, surgit de cette sauvagerie dont je me sentais captive après une enfance si cahoteuse, le désir d'être, d'aimer et de donner. Je ne suis pas une sainte mais, cet homme a fait de moi une personne meilleure. De moins, j'ose l'espérer.