Dernière modification: 05/07/2012

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de Bangkok à Surin.

Jeudi 19 janvier 2012.

Bangkok.

Je me vautre dans le luxe des grands magasins : Robinson, Emporium, librairies Asia Books... finalement, il faut admettre que cela a dû me manquer un peu pendant un mois au Myanmar. Par contre pour mes repas, je reste au niveau de la rue et ne mange que des soupes sur le trottoir. Mais c'est si bon !

 

     

 

Vendredi 20 janvier 2012.

Bangkok - Ayutthaya.

Ayutthaya garde quelques rares traces des inondations. L'eau a laissé des marques sur les murs et il est toujours surprenant de constater que parfois elles sont à une telle hauteur que tout un quartier devait se trouver changé en lac d'où n'émergeaient que quelques toits. J'ai même vu, à un endroit, un toit échoué en haut d'un talus où il a été déposé comme une vulgaire épave de navire. Presque partout, les boutiques ont été nettoyées, les murs lessivés, et le quartier a retrouvé son animation. Certains rideaux de boutiques restent baissés : les commerces de ceux qui n'ont pas les moyens de surmonter et de « refaire surface ». L'aide gouvernementale étant insuffisante, pour ne pas dire inexistante, ils ne pourront compter que sur l'hypothétique aide de bénévoles. Au cours des inondations, la solidarité a été, encore une fois, exemplaire. Bangkok s'est en partie vidée, et des employés de bureaux, de restaurants, d'hôtels, sont partis en province pour aider à « sauver les meubles ». Il a fallu tout mettre en lieu sûr, au premier ou deuxième étage des maisons. Il n'est pas facile d'imaginer des villes entières dont chaque habitation est en train de déménager. Et d'après les photos que j'ai pu voir, cela se passait dans la bonne humeur, le sourire aux lèvres. Je pense que nous aurions beaucoup à apprendre ici. Là où le sourire a disparu, c'est quand l'eau est restée à son niveau le plus élevé, et que les habitants ont appris qu'on avait choisi d'ouvrir les écluses pour protéger la capitale. Le choix des autorités était discutable, mais peut-être pas condamnable.

Je pose mon sac au Jitwilai Place, un hôtel très confortable : air conditionné, réfrigérateur, et, cerise sur le gâteau, la télévision par satellite me permet d’écouter la chaîne francophone, « TV Cinq Monde » diffusant à l’étranger. J’ai droit à « questions pour un champion » et aux infos d’Antenne 2... Ce sont des choses qui ne me manquaient pas ! Le soir, je vais au bord du fleuve, au marché de nuit, et je mange un gros poisson frit. Avec une bière si fraîche que la bouteille en transpire. Pour le dessert, je jette mon dévolu sur de petits gâteaux au sucre préparés devant moi. Sur une plaque chaude ( sorte de plancha ), on étale de la pâte à crêpe, bien en rond, pas plus grand qu'un sous-verre ; on met dessus une cuillerée de pâte à meringue, puis une pincée de noix de coco colorée en jaune ou rouge pour faire plus joli, des miettes de fruits confits, et parfois, une petite pincée d'oignon frit. On décolle de la plaque et on le plie un peu comme pour faire un petit panier, et on le laisse durcir en refroidissant. C'est très sucré, mais c'est bon, très bon !

 

     

 

Samedi 21 janvier 2012.

Ayutthaya - Surin.

Dans la gare, à huit heures, les touristes sont presque aussi nombreux que les Thaïlandais. Le soleil matinal est déjà bien chaud. Mon train n'a que douze minutes de retard. J'ai pris un billet deuxième classe, car je suppose qu'en cette période de Nouvel An chinois et un samedi, il va y avoir affluence. J'ai ma place dans la dernière voiture, la numéro onze, tout au bout du train. L’intérieur du wagon est en bois, avec des sièges aux dossiers inclinables ; on peut ouvrir les fenêtres. En Thaïlande, dans les trains, c'est comme en Chine, on peut être soit « assis mou » soit « assis dur », c'est-à-dire sur un siège en Skaï ou en bois. Aujourd'hui, je suis « assis mou » à côté d'une dame qui ressemble étrangement à Amnoay ( une « Khmer-Surin » à n'en pas douter ). Je retrouve le paysage de rizières, puis de jungle, les grands trous des carrières de Saraburi... Je connais le trajet par coeur depuis le temps que je viens par ici. C'est toujours le même va-et-vient de marchands de café chaud de boissons glacées, de poulet rôti, de fruits... J'adore ces voyages en train où l'on peut grignoter et savourer des spécialités du pays. Ainsi, je vais toujours à Hua Hin en train plutôt qu'en bus uniquement pour avoir la possibilité, dans la région de Petchaburi, de déguster le typique « mokeng », un flan aux oeufs délicieux. Mangues, longanes, ramboutans, ananas, poulet frit, canard rôti ou brochettes de porc : on change de région, on change de menu ! Tous ces petits vendeurs montent dans le train jusqu'à la gare suivante. Ils payent un droit auprès du contrôleur... Ils reviendront par le train suivant pour se réapprovisionner.

Toutes les portes du train sont grandes ouvertes, et je vais parfois m'asseoir sur le marchepied pour avoir un peu plus d'air. Nous ne dépassons jamais le cent kilomètres-heure, et heureusement, car parfois le train est pris d'un inquiétant roulis. Par le soufflet, on voit alors l'autre wagon tanguer, sauter, s'incliner... Ne nous affolons pas, les accidents de chemin de fer sont vraiment rares, et ils sont plutôt dus à des collisions. Les voies uniques ne sont pas d'une parfaite planéité, mais elles sont entretenues régulièrement.

Dans les rizières de la région de Nakhon Rajasima ( Korat ), le tracteur a remplacé le motoculteur qui avait lui-même porté un coup fatal au travail du buffle. En dix ans, l'agriculture a rattrapé des siècles de retard, et cela n'a pas apporté le bonheur aux paysans, bien au contraire. Là où toute une famille travaillait, une seule personne suffit, et l'endettement inquiète de nombreux foyers, s'ajoutant à la précarité de l'emploi. La spéculation de traders occidentaux a fait baisser le prix du riz pour le cultivateur, et monter le prix sur les marchés. Les petites coopératives tentent de lutter contre ce fléau, mais ce n'est pas chose facile. Il n'est pourtant pas si loin le temps où Taksin avait bloqué le prix du riz, assurant ainsi au paysan, des revenus prévisibles.

Je descends du train à Lamchi, à cinq kilomètres de Surin. Comme « notre » maison n’est qu’à deux kilomètres et demi de la gare et qu’il n’y a aucun taxi, je pars à pied. Il est quinze heures trente, le soleil est vraiment méchant, mon sac pèse vingt et un kilos, mais je me lance dans l’aventure. Je longe un moment la grande route, puis je prends un chemin à travers les rizières desséchées. Il fait chaud et soif, mais j’arrive à destination au bout d’une demi-heure. Il me faut boire presque un litre d’eau pour assouvir ma soif. Amnoay n’est pas là, elle est en ville. Quand elle revient, à sept heures, elle me trouve bien installé sur la terrasse devant une bière fraîche.

 

Dimanche 22 janvier 2012.

Surin.

Bien que ce ne soit pas la saison, il a fait une petite averse hier soir qui a rendu l’air plus respirable, alors en fin de matinée, nous décidons d’aller faire quelques achats « en ville ». Le dimanche, la plupart des boutiques sont ouvertes.

 

 

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