Carnet de voyage
Thaïlande et Laos
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Jeudi 1er mars
2018.
J’avais programmé mon réveil à six heures, mais c’est un écureuil qui
m’a réveillé à cinq heures. Il faisait un raffut du diable en poussant
de petits cris aigus, juste devant mon bungalow. J’ai voulu sortir pour
lui tirer le portrait, mais ces bestioles-là sont très craintives. Il
s’est enfui dans un frou-frou de branches agitées, et je ne l’ai plus
entendu. Je prends encore aujourd’hui de petites routes
calmes et peu
fréquentées, et je me prends à rêver que je suis dans la
montagne, car
je suis toujours environné de pains de sucre et de pitons boisés.
Soudain, au détour du chemin,
tout rouge et or, comme plaqué sur la paroi de roche grise d’une
montagne abrupte, le temple de
Wat Khao Daeng
apparaît parmi les arbres. Les toits superposés se
soulèvent à leurs extrémités comme des queues de dragons, et, dans un
coin de l’esplanade, une tête de Bouddha doré me regarde avec son
sourire qui incite à la sérénité. Hé oui, le pays du sourire ! Dans ce
paysage un peu tourmenté, entouré de pitons rocheux, je crains parfois
que la route ne décide d’escalader quelque obstacle, mais non, elle
reste toujours bien horizontale, faisant quelques détours de temps en
temps ! Je suis presque seul dans le silence et l’air pur, avec un petit
vent qui vient de la mer qui n’est jamais bien loin. Soudain, à une
centaine de mètres, je remarque des petites bêtes noires qui courent sur
la chaussée… et puis quelque chose bouge dans les arbustes du bord de la
route, juste à côté de moi. Des
singes ! Il y en a partout : dans les
fourrés, dans le fossé, derrière moi. Je m’arrête pour prendre quelques
photos, et ils convergent vers moi, pensant que je leur apporte quelque
nourriture. Je me dépêche de fuir, car ces animaux sont farceurs et ils
pourraient bien me dérober mon bidon, mon bandana et même ma pompe qui
marche à l’envers. Et puis je n’ai pas envie qu’ils sautent sur mon sac
à dos et se fassent promener pendant quelques centaines de mètres ! Je
traverse le parc national de Sam Roy Yot, et ces animaux sont chez eux !
Vendredi
2 mars 2018. Je disais que j’allais aller faire un tour le long de la mer, je disais que j’allais monter au temple qui domine la ville, je disais que… Hé bien je ne fais rien ! Et c’est très bien comme ça ! Il y a une superbe plage le long du « Malecón », et personne ne se baigne. Peut-être que c’est parce que les eaux des égouts de la ville se déversent dans la baie ? De mon balcon, j’ai une vue panoramique sur la plage déserte. Je reste dans ma chambre pour faire une bonne sieste avec mon vélo et pour écrire mon carnet de bord. Le soir, je reviens manger en bord de plage, et je vais flâner sur la jetée... C'est la fin du voyage, et ce sont de vraies vacances !
Samedi
3 mars 2018. Je monte, par l’escalier abrupt, au temple « Khao Chong Krachok ». Des « familles nombreuses » de petits macaques se sont installées sur les marches, à l’ombre de la murette. Aucun de ces sympathiques animaux ne prête attention à moi. J’observe un gros male qui essaye de casser une noix avec une pierre. Et il tape fort, et il recommence, et il insiste… C’est incroyable l’intelligence de ces animaux… sauf que ce n’est pas une noix qu’il essaye de casser, mais une pierre plus petite ! Au sommet, presque toutes les tuiles des toits du temple ont disparu, arrachées par les singes. On a une vue superbe sur la ville et la baie de Prachuap Khiri Khan, et même sur la prison en contrebas. Je vois des détenus aller et venir dans le secteur réservé à la lessive. Ils n’ont aucune cour pour se promener à l’extérieur, aucun terrain de sport… Ils doivent voir les touristes gravir les marches, se promener, et ce doit être très dur pour eux !
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