Carnet de voyage
Thaïlande et Laos
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Mercredi
28 février 2018.
Faux départ ! Levé à six
heures et presque fier de rendre la clé de l’hôtel à sept heures. Je
voudrais bien remettre un peu de pression au pneu de mon vélo, mais
voilà que ma chouette minipompe achetée au « Big-C » de Surin,
au lieu de gonfler, elle dégonfle ! Une pompe pour dégonfler les pneus ?
Il fallait y penser ! J’aurais dû m’en douter, car lorsqu’on dit « je
suis pompé », ça veut bien dire « je suis crevé » ou « je suis à
plat » ! Donc, plus d’air dans mon pneu, plus rien pour regonfler… Le
veilleur de nuit de l’hôtel essaye par tous les moyens de trouver une
solution et de ramener ma pompe à de meilleures intentions, mais rien à
faire. Il me faut attendre huit heures trente que le mécanicien de motos
dont l’atelier est juste en face ouvre sa boutique. Je reviens me
vautrer sur mon lit et à huit heures quinze, dès que mon pneu est
regonflé, je pars dans une nuée de motos pétaradantes et de grosses
voitures qui donnent l’impression de vouloir me bousculer. Cependant,
dès la sortie de Hua Hin, je trouve une charmante piste cyclable pendant
une quinzaine de kilomètres, ombragée, tranquille, à une vingtaine de
mètres de la
route N°4. C’est le
paradis ! Puis je quitte la R4, et je
m’engage dans une campagne verdoyante, sur une belle route presque
déserte, avec comme décor les pains de sucre boisés d’un relief
karstique. Je sens un air marin, mais je ne vois jamais la mer, sauf
parfois quelques instants entre deux bosquets ou deux petits
promontoires rocheux. Je prends un petit chemin et je me retrouve au
bord d'une plage
déserte, près d'un
hôtel de luxe pour "Robinsons fortunés". J'aimerais bien être riche et
pouvoir rester ici deux ou trois jours ! Un peu plus loin, je découvre
un charmant petit port de pêche caché au fond d'une étroite crique. Les
bateaux
aux couleurs vives attendent immobiles la tombée de la nuit pour
illuminer l'horizon de leurs lanternes vertes.
J’arrive au bord de la
mer, le long d’une plage
immense, où quelques
barques échouées sont la
seule preuve que les lieux sont habités. Puis voilà quelques « resorts »,
hôtels de luxe déserts aux prix prohibitifs pour ma bourse de
retraité-routard. (C’est trois fois le prix que je paye habituellement).
Je finis par trouver un petit bungalow sous les arbres, tout près de la
plage le « Pineapple bungalow » (390 bahts). C’est un coin agréable, et
les moustiques le savent. Ils ont le nez fin : ils m’ont senti venir !
Juste le temps de me doucher, je suis dévoré de toutes parts et c’est un
peu comme si je m’étais roulé dans les orties ! Petite précision
technique : on ne peut pas à la fois se doucher et s’enduire de lotion
répulsive ! Et ça, les moustiques ils le savent, et ils en profitent.
Mais ma vengeance est disproportionnée : je demande une bombe
insecticide à la patronne, et j’en pulvérise tellement dans ma chambre
que l’odeur incommode même les maléfiques petits insectes qui avaient
élu domicile dans les branches autour de mon bungalow ! Et je pars me
gratter sur la plage, car le secteur n’est plus habitable à cause de
l’odeur. Je suis seul sur la plage de plus de cinq kilomètres de
longueur ! Je
m’amuse à chantonner tous les anciens tubes de l’été des années
soixante, de cette époque où tout le monde chantait avec son transistor
sur la plage. Ma prestation ne doit être ni très bonne ni très juste,
car une myriade de petits crabes s’enfuient à mon approche pour aller se
réfugier dans de petits trous parmi les
coquillages !
Le soir je vais manger
dans un restaurant en plein air, je commande un poisson (un loup ou un
bar, c’est comme on veut, ici on dit « plaa kapong »). Et
j’attends, et la serveuse passe et repasse avec des plats qui ne sont
jamais pour moi, et j’ai faim, et je me dis que j’aurais mieux fait de
demander un simple riz frit. Alors, j’appelle la serveuse, et je lui
demande si le bateau est revenu. Elle me regarde avec des yeux en phares
d’auto, et elle me dit, comme quelqu’un qui n’est pas sûr d’avoir
compris : « quel bateau ? ». En fronçant les sourcils et avec un air
méchant, je lui dis : « le bateau qui est allé pêcher mon poisson ! »
Elle repart alors vers la cuisine écroulée de rire, et je me dis que ça
ne va pas arranger la situation, car maintenant ils vont tous rigoler au
lieu de faire frire mon poisson. Les Thaïs sont comme ça, ils croient
toujours que les « farangs » sont des gens sérieux, alors quand
on plaisante, ils s’amusent encore plus ! |
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