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Vendredi 26 février 2016. Rayong - Pattaya - Chachoengsao. 74 km. Ce matin encore je me lève de bonne heure, de façon à être plus tranquille sur la route. Je quitte Rayong en pleine effervescence. Il est 7h. Les uns partent au travail, les autres au marché, les écoliers à l'école, bref tout le monde est sur la route. J'emprunte une autoroute dont le bruit est assourdissant. Des voitures, des camions tirant des remorques, des motos... La plupart arrivent en face à contre sens sur la bande d'urgences. L'odeur des gaz d'échappement et la fumée des véhicules irritent ma gorge. Je suis ainsi en enfer, pendant trente kilomètres, jusqu'à ce que je prenne une route plus tranquille. Je m'arrête à un petit magasin de cycles pour faire nettoyer mon vélo dont la chaîne commence à sauter tellement elle est encrassée par la poussière qui s'est collée dessus. J'ai affaire à deux jeunes vraiment serviables et aimables. Nous passons un bon moment à parler et ils sont soucieux de me rendre service. En repartant, je me trompe de route, ce qui me fait faire une vingtaine de kilomètres en plus. Heureusement, je suis plus tranquille qu'au départ. En approchant de Pattaya, la circulation devient à nouveau trop importante. Il y a en plus des « farangs » qui ont loué de grosses motos et qui pensent ébahir « les minettes » en short sexy... Je viens de faire un peu plus de 70 km, je ne vais même pas vers la plage ni vers le quartier animé de Pattaya : je me réfugie à la gare. Il est bientôt l'heure de l'unique train quotidien. Je m'enfuis vers des lieux plus calmes ! J'ai un peu de mal à faire passer mon vélo dans le soufflet, sous le regard étonné des passagers. Vraiment, ces étrangers sont bien étranges ! Ils montent dans les trains avec des vélos !
Durant les deux heures de voyage, j'ai tout mon temps pour observer le paysage. Les élevages de poissons et les champs d'ignames ou de canne à sucre remplacent de plus en plus les rizières dans une plaine monotone où, par-ci par-là, un temple aux couleurs rouge et or jette une note de gaîté.
À Chachoengsao, j'ai bien failli ne plus arriver à sortir le vélo du train. Les gens me regardaient avec des yeux de bovidés sans avoir l'idée de me donner un petit coup de main. Heureusement, des étudiants sont venus m'aider, sans quoi j'aurais été obligé d'aller jusqu'à Bangkok ! À Chachoengsao, je vais au « Dji-pi resort » un hôtel que je connais déjà, et je dois vraiment insister pour avoir une chaise, devant le bureau se trouvant dans la chambre. Ici, il ne faut s'étonner de rien : il manque toujours le nécessaire dans les chambres !
Samedi 27 février 2016. Chachoengsao – Ongkarak 64 km.
Je pars comme d’habitude avant la chaleur. Je pensais être tranquille sur la route, mais je me suis trompé. J’en déduis que dans la région de Bangkok, où que j’aille, j’aurai droit à une circulation démentielle. La région de Bangkok est pratiquement impraticable à bicyclette ! Je prends une route qui devrait être plus tranquille vers le nord, mais en fait, elle est plus étroite et fréquentée de nombreux camions. La bande d’urgences est inexistante, et en plus, des branches d’arbustes poussant sur le bas-côté viennent jusque sur la route. Comme je suis obligé de serrer contre ces arbustes, j’ai sans arrêt mon bras gauche fouetté par des branches qui, heureusement, ne sont pas épineuses. Un vent léger souffle de côté, mais quand les camions me dépassent, en laissant juste un mètre entre eux et moi, je sens comme une aspiration qui remet mon équilibre en question… La plupart des routiers laissent un espace suffisant en me dépassant, mais lorsqu’un autre camion arrive en face, ils sont obligés de me frôler. De plus, les bas-côtés sont souvent complètement défoncés. Je roule sur des monticules de goudron, des plaques de sable, dans des trous. À un moment, devant moi, la route brille comme un arbre de Noël. Il s’agit de casiers de bouteilles de bière Chang ( ma préférée ) tombés d’un camion. Il y a des tessons partout et j’essaye de ne pas passer sur les plus gros ! Je ne sais pas comment ça se fait, mais je ne crève même pas ! Le problème, c’est que toutes les bouteilles ne devaient pas être cassées, donc, des automobilistes ont dû en récupérer, car pendant plus de dix kilomètres, j’ai droit à des bouteilles de bière cassées sur le bord de la route. Je pense qu’elles ont été bues dans les voitures et jetées par les fenêtres.
La région est une plaine plantée d’arbres fruitiers, de canne à sucre et les rizières se font de plus en plus rares. De grands canaux parfois couverts de feuilles de lotus tracent des sillons rectilignes dans ce paysage sans grand intérêt. Des étangs artificiels resplendissent au soleil : ce sont des élevages de poissons. Les rivières ne sont pas alevinées, elles sont souvent polluées et leur faune a été pillée au cours des années. J’arrive à Ongkarak avant que la chaleur ne m’écrase. On m’indique un hôtel à l’extérieur de la ville. J’y trouve un confort de rêve. Il ne manque rien dans la chambre, et il y a même à la fois le ventilateur et la climatisation. Pour moi c’est bien car je n’aime pas la climatisation qui me fait souffrir de la chaleur le lendemain. Le patron est certainement un ancien policier ou militaire, car il remplit la fiche consciencieusement alors que dans d’autres hôtels on ne me demande même pas le passeport. De chaque côté de la porte d’entrée, au lieu des nains que l’on trouve, chez nous, dans les jardins de retraités, lui, il a mis deux petits flics casqués faisant le salut militaire. Je pense être l’un des premiers clients à utiliser ma chambre, car il y a encore les feuilles de plastique protégeant les chaises et le réfrigérateur. Dans l’après-midi, je vais faire des emplettes au marché et je mange une soupe de nouilles… Ah non, je me trompe, je mange deux soupes de nouilles, car elle est tellement bonne que j’en redemande. Pour le soir, je fais des provisions au « 7-eleven » Dans ma chambre, je mangerai une cuisse de poulet pané, avec des pommes chips, avec une bonne bière et une mangue pour le dessert. Que peut-on avoir de plus ?
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