Dernière modification: 15/06/2015
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Du dimanche 29 mars au mercredi 1 avril 2015 Surin Les rizières commencent à reverdir, mais la chaleur devient insupportable. J’aimerais qu’il pleuve un peu chaque soir comme à la saison des pluies qui commencera très bientôt, mais le ciel reste sans nuages, d’un blanc d’acier. Je ne suis plus motivé pour faire du vélo, car même le matin, la chaleur me dissuade. Il est temps de revenir en France !
Jeudi 2 avril 2015. Surin – Bangkok. Je passe la journée à préparer mon sac : nous partons ce soir. Une amie d’Amnoay nous amène à la gare de Surin où nous laissons nos bagages en consigne de 19 à 22 heures pour prendre le temps d’aller dîner au marché de nuit. J’aime beaucoup cette rue devenue piétonne tous les soirs ; on se croirait à la fête foraine. Tout s’achète et tout se vend : des vêtements, des gadgets sans grande utilité, de la nourriture. On peut choisir entre différentes sortes de desserts, tous plus colorés les uns que les autres. Dans le train de nuit, un courant d’air glacial me tombe dessus par une fenêtre qui ferme mal. De plus, nous sommes au bout du wagon, et juste au-dessus des roues, ce qui rend le voyage infernal. Nous sommes secoués dans un tapage assourdissant. Je m’habitue à tout, je réussis à dormir.
Vendredi 3 avril 2015. Bangkok.
Nous arrivons à Bangkok avant que la chaleur n’étouffe la ville. Il est huit heures. Nous traversons une zone en chantier où les piliers de béton de futures voies ferrées ou de futures autoroutes font place à des zones ravagées par les bouldozeurs. Avant d'entrer en gare, nous frôlons des toits de tôles de baraquements installés juste contre la voie. Il vaut mieux ne pas se pencher au-dehors : on pourrait perdre la tête. Pour parcourir les deux ou trois derniers kilomètres avant d'entrer en gare, nous mettons une demi-heure à chaque fois. Impossible de trouver un taxi honnête devant la gare. Ils ne veulent pas mettre le compteur et ils proposent des tarifs fortement exagérés. Nous prenons donc un touk-touk jusqu’à l’hôtel. Il nous fait passer par un labyrinthe de petites rues, il se faufile dans la circulation et nous arrivons à Sukhumvit sans avoir de problèmes avec les embouteillages. Le prix des hôtels, comme dans la plupart des capitales est plus élevé que dans le reste du pays. Depuis que « mon » hôtel, le « Crown 29 » a été rénové, je ne trouve plus d’hôtels convenables à petit prix dans le quartier de Sukhumvit, alors je me rabats sur le « S.6 », l’ancien « Crown 8 ».
Nous faisons nos derniers achats dans le quartier de Pratunam. Nous nous y rendons en bateau. Cela permet d'éviter les bus puants et ferraillant, et les longs arrêts englués dans les embouteillages. Le seul inconvénient, ce sont les remugles du klong (canal) aux eaux brunâtres. Le bateau arrive et accoste dans un vrombissement de moteur. Il n'est même pas encore plaqué contre le quai que les passagers en sortent comme des rats fuyant le navire. Nous voilà assis sur un banc de bois, presque au niveau de l'eau. En cas de naufrage, le nombre de gilets de sauvetage est insuffisant, mais qui aurait le temps d'en enfiler un si le bateau se retournait ? Ceux qui ne savent pas nager s'accrocheraient à ceux qui parviennent à flotter. Pour ma part, je pense que rien que de "boire la tasse"... je serais déjà mort ! Dominant les rives couvertes de nauséabondes moisissures noires, de rutilants immeubles aux façades étincelantes découpent des morceaux de ciel turquoise. Avant de croiser un autre bateau, on relève une bâche bleue qui protège des embruns fétides. Les passagers mettent la main sur leur bouche et leur nez avant de renifler dans un petit tube diffusant une odeur de menthe et de camphre.
Samedi 4 avril 2015. Bangkok. Une journée entière à flâner dans cette ville en effervescence, parmi les embouteillages et l’odeur des gaz d’échappement… Je ne sais pas pourquoi je continue à aimer Bangkok ? Ici, les étrangers se nomment des « expatriés ». Je trouve le terme plutôt négatif. Cela signifie que dans leur esprit ils ont toujours la terre de leur patrie collée à la semelle de leurs souliers. Quand je travaillais à l’étranger, nous étions des « coopérants », des « implantés » ou des « résidents ». Ces termes avaient une autre signification. Il est évident qu’être un « résident » ou un « expatrié », ce n’est pas du tout la même chose. Mais aujourd’hui, l’esprit n’est plus le même. Dommage !
Dimanche 5 avril 2015. Bangkok – Londres – Toulouse. Dernier jour, départ de l’hôtel vers sept heures avec un chauffeur de taxi sympathique, ce qui devient de plus en plus rare à Bangkok. Nous allons à l'aéroport Suvarnabhumi (ça se prononce "sawanapoum") pour prendre un avion de la British Airways. Dans l'immense hall, des voyageurs courent en poussant leur chariot débordant de valises, d'autres s'interpellent, des groupes trottinent derrière un guide... Il monte de cette foule bigarrée et disparate, une rumeur de foire. Le voyage en avion ne me paraît pas trop long car nous voyageons de jour, les passagers sont plus ou moins actifs, il y a du mouvement, des gens qui se promènent dans les travées. Onze heures de voyage… Amnoay, elle dort, recroquevillée sur son siège. Je remarque que la plupart des Asiatiques dorment, alors que les Français se racontent leurs vacances. Cela m’amuse et me chagrine parfois, car ils reviennent d’un voyage organisé avec des préjugés et des idées fausses. Peu importe, quand ils disent « on a fait la Thaïlande », ils ont tout dit. Ils étaient, eux aussi, « expatriés » pendant quelques jours ! Quand l’avion arrive à Toulouse, il ne nous reste plus qu’à nous rendre à l’hôtel « Aerel », juste à côté de l’aéroport. Il est presque minuit, six heures du matin, pour nous, avec le décalage horaire.
Lundi 6 avril 2015. Toulouse – Pau. Navette jusqu’à la gare Matabiau, par une matinée presque glaciale. Le thermomètre a frôlé le zéro degré ce matin. Pour nous, c’est un froid de Sibérie. À la gare, je trouve un contrôleur arrangeant qui m’autorise à monter dans un train partant plus tôt, ce qui nous permet de ne pas avoir d’attente à Tarbes. Ça me fait plaisir : il n’y a pas qu’en Thaïlande que le personnel des chemins de fer est arrangeant ! Dans le train, tout le monde est triste et silencieux. Il n’y a pas les marchandes de poulet ou de boissons fraîches, je ne peux pas passer un moment sur le marchepied du wagon, je ne peux même pas ouvrir la fenêtre… je suis en France ! Amédée vient nous chercher à la gare et il nous ramène à Lube avec un beau soleil, mais un petit vent frais. "Bonjour Amédée, je te trouve bien pâle, on voit bien que tu ne viens pas de faire 5000 km en vélo sous le soleil tropical !" (En Béarn, ils viennent de passer plus de trois mois sous des pluies presque incessantes !)
FIN du voyage.
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Se promener dans Bangkok... pour terminer le voyage.