Dernière modification: 30/05/2015

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Dimanche 8 mars 2015.

Thakhek - Nakhon Phanom ( Thaïlande ) ( 39 km )

 

    

 

Je suis content de partir vers la Thaïlande. Trois semaines au Laos, c'est bien, mais c'est suffisant. Et puis en Thaïlande je me sens presque chez moi. Je déjeune avec un énorme sandwich au pâté de foie de porc. La baguette et le pâté sont des héritages de cette colonisation française qui a pourtant très peu laissé de traces dans le domaine culinaire. Je roule le cœur en joie sur les seize kilomètres qui me séparent du pont. Le passage du poste laotien se fait en quelques minutes et on m'autorise à traverser le pont en vélo. Les Laotiens sont vraiment moins tatillons que les Thaïs. Quand j'arrive du côté thaïlandais, tout est aussi rapide.

 

ancienne maison de commerce française

église catholique

temple bouddhiste

 

Je me retrouve sur la route de Nakhon Phanom sur un revêtement si roulant que j'ai l'impression d'être poussé. La ville me plaît bien. C'est dimanche, alors elle est presque déserte. Je trouve un hôtel vraiment pas cher, le "First hotel". C'est un de ces établissements des années soixante qui laisse supposer qu'il était luxueux à l'époque, mais qui, par faute de rénovation et d'entretien a aujourd'hui un aspect un peu obsolète. Les bords du fleuve sont bien aménagés, avec de belles promenades, de petits jardins potagers bien entretenus sur les rives, et des bateaux promenades qui vont et viennent. On trouve aussi de beaux temples rutilants de dorures et de toitures rouges. Le soir je vais au marché de nuit où il n'y a pratiquement que des choses à manger : insectes frits, petites saucisses sucrées, grillades d'abats de volailles, mangues et salades de fruits...

 

poissons séchés et salés

tête de cochon !

tout un choix de plats à emporter...

 

Lundi 9 mars 2015.

Nakhon Phanom - That Phanom ( 58 km )  

 

 

Ce n'est plus la fraîcheur des petits matins printaniers quand je prends la route ce matin à sept heures, mais déjà la douceur de ces matinées estivales laissant présager des après-midi torrides. Je ne suis même pas sorti de la ville que déjà je m'arrête, alléché par des odeurs de grillades. Je dévore toute la patte d'un grand poulet avec du riz gluant. Le riz gluant n'est pas gluant du tout. Il est servi dans un petit panier rond en rotin. Je dirais plutôt que c'est du « riz compact ». Les grains sont collés, formant un bloc comme de la mie de pain bien ferme. On en détache des morceaux avec les doigts et on mange pour accompagner les plats. On peut même s'en servir pour saucer du jus. Je n'aime pas beaucoup, car c'est aussi bourratif que du pain insuffisamment cuit. Mais du poulet, je ne laisse que les os qu'un chien au regard suppliant convoite sans oser s'approcher de ma table. Me voilà en forme pour rouler jusqu'à la prochaine ville. La nationale 212 sur laquelle je roule depuis Nong Khaï est dédoublée avec un terre-plein central, donc je devrais être tranquille... Hé bien non, car il me faut sans arrêt surveiller les motos qui arrivent à contre-sens sur la bande d'urgence, m'obligeant à me déporter sur la chaussée où de gros 4x4 foncent dans le sifflement d'enfer des pneus sur l'asphalte et de leur moteur turbocompressé donnant à plein régime. Ah comme je regrette l'absence de radars et de gendarmes. Car il faut dire que les camions roulent souvent sur la voie de droite, car elle est moins bosselée. Alors, les fanas de la vitesse doublent à gauche, au ras de mes jambons ! ( je rappelle qu'en Thaïlande la circulation se fait à gauche ). Je retrouve donc les routes dangereuses où par ailleurs des touristes-cyclistes viennent de trouver la mort avant-hier. Il ne faut donc pas prendre ces risques à la légère, et c'est pour cette raison que je préfère être seul, car rouler de front est impensable, et quand on est deux, on est pourtant tenté de le faire.

Le paysage est toujours le même : rizières, champs de maïs ou de tabac. Par moment un parfum de jasmin provenant je ne sais d'où se mêle à l'odeur du tabac séchant dans les fermes. Je ne vois pas le Mékong, alors dès que je peux, je prends une petite route bétonnée qui suit le fleuve en passant dans les villages. Le revêtement est moins bon, il y a des chiens et des gens sur la route, mais au moins je ne vis plus avec cette épée de Damoclès au-dessus de moi. Tout est plus serein, et je m'arrête même pour regarder glisser le fleuve, dans un abri où je peux allumer le ventilateur se trouvant au plafond... À That Phanom, c'est le marché au bord du Mékong. De nombreuses Laotiennes traversent en barque pour acheter ou vendre et un policier vient vérifier leur identité en prélevant une petite commission par la même occasion. On échange, on achète, on vend, dans un brouhaha d'où des appels ou des cris fusent comme des hurlements de gens en détresse. On a ici une rencontre entre les campagnes retirées du Laos et celles de la Thaïlande.

Je vais dans un « resort » un peu cher ( 450 B ), mais pour une fois je vais profiter de l'air conditionné ( hôtel Toseng ).

 

Mardi 10 mars 2015.

That Phanom - Mukdahan ( 63 km )

Il est six heures trente, le soleil est levé, mais il reste tout timide, tout rouge, dans un ciel blanc, presque gris. Il ne sortira réellement qu'à neuf heures. Cela permet de profiter d'une température de 25° : j'ai une étonnante sensation de froid. Notre corps se souvient que tous les après-midi le thermomètre dépasse 34°, alors il s'habitue, et avec dix degrés de moins, il grelotte presque ! Je ne veux pas suivre la N.212 qui s'éloigne du fleuve et je cherche une petite route au bord du Mékong. Je finis plusieurs fois dans un cul de sac, mais ma persévérance finit par payer. Me voilà presque seul sur une route parfois bétonnée, parfois en réfection, souvent en très bon état. À ma gauche, le fleuve brille doucement sous les pâles rayons du soleil, à ma droite quelques rizières commencent à prendre cette couleur verte insolente, presque fluorescente. De temps en temps il me faut faire un crochet pour éviter un chien qui dort sur la route et qui ne daigne même pas lever la tête ni même ouvrir les yeux. J'arrive très vite à Mukdahan où je commence par m'arrêter à la terrasse d'un petit restaurant pour manger un bon « khao phad » ( riz frit avec un œuf par-dessus ) en observant la ville laotienne de Savannakhet, un peu estompée par la brume, là-bas, de l'autre côté du Mékong. Je trouve une chambre à deux cents bahts au « Huanum hotel », près du fleuve et pas loin du marché de nuit. Je pose mon sac, il est dix heures et je vais me promener un peu en vélo dans les environs avant que la chaleur ne me force à rester à l'ombre. J'étais déjà venu à Mukdahan il y a presque vingt ans, j'y suis revenu deux fois l'an passé et j'aime bien cette ville avec son énorme « Marché Indochine » le long du fleuve. Les Laotiens viennent se ravitailler ici car dans leur pays, il n'y a pratiquement aucune industrie et tous les produits de première nécessité ainsi que beaucoup de produits alimentaires viennent de Thaïlande. Il flotte un petit air de « ventas » telles qu'on les connaît dans les Pyrénées.

Le soir, je vais au marché de nuit comme on va à une exposition de produits diététiques. C'est le paradis de la papille gustative ! Les flans à la noix de coco et les sorbets au citron côtoient les grillades de porc ou de poulet, les poissons enrobés de gros sel et cuits sur le gril ; on y trouve aussi un grand choix d'insectes frits. En ce qui me concerne, je jette mon dévolu sur un plat de riz et de canard laqué, et c'est si bon que j'en redemande !

 

le Khao Phad

le pont de l'amitié

savoir déchiffrer le thaï peut rendre service !

 

 

Visiter Mukdahan et son marché  

 

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