Dernière modification: 30/05/2015

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Vendredi 6 mars 2015.

Gnomalat - Thakhek. ( 67 km )

 

 

J'attends six heures trente que la luminosité soit suffisante pour partir. Il fait bon, l'air est doux, le disque rouge du soleil ne tarde pas à apparaître, mais il ne parvient pas à percer le brouillard qui stagne au-dessus de la campagne. Ce n'est pas de la brume c'est la fumée de tous les feux que l'on allume partout : dans les champs pour fumer la terre, dans les haies pour nettoyer, autour des maisons pour brûler les déchets... Je suffoque presque par moments, car des odeurs d'herbe brûlée alternent avec la puanteur de plastique calciné. Et revoilà les montagnes aux formes de spectres comme vers Konglor ! Je pense d'ailleurs que c'est dans ce secteur que se trouvent les plus beaux paysages karstiques, mais ils sont un peu masqués par la fumée. Les falaises noires se rapprochent de la route et je passe entre deux pains de sucre. La route est plate : je suis content !

J'arrive à Thakhek vers neuf heures. Il n'y a plus de place au « Khammouane inter G.H », alors je pars à la recherche d'un logement bon marché. Je visite des hôtels trop chers pour mon budget. Je finis par trouver une guesthouse convenable à un kilomètre du centre. Peu importe : j'ai mon vélo. Je vais au bord du fleuve pour manger deux petits oiseaux et une cuisse de poulet cuits au barbecue. Il y a longtemps que je n'avais pas mangé de grillades !

Sur la place de la fontaine ( qui ne coule plus ), on installe un marché de nuit. On y trouve du riz de première qualité comme le « riz parfumé », le riz rouge ou noir, on peut y acheter des produits de vannerie bien finis, de la soie, et des meubles aux sculptures tellement extravagantes que même quand on est riche et qu'on veut que ça se sache, on n'a pas idée de faire de telles acquisitions !

Le soir je vais au bord de l'eau, en terrasse pour boire ma bouteille de bière en regardant les lumières de la ville thaïlandaise de Nakhon Phanom. Il me tarde de revenir en Thaïlande, car les marchés sont plus animés, il y a un plus grand choix de plats pour les repas, et il y a les supérettes « 7-eleven » où je trouve tout ce qu'il me faut pour boire ou pour manger.

 

Samedi 7 mars 2015.

Thakhek. ( 33 km )

 

 

Je change d'hôtel. Je trouve la guesthouse « Khammouane » plus agréable et mieux située, alors je m'y installe. Bien sûr, le prix n'est pas le même, mais ce n'est pas ruineux, je passe de cinq euros à huit euros...

Sur la place de la fontaine, un grand marché s'est installé, dans une ambiance de fête foraine. Je n'ai pas envie de rester à musarder toute la journée dans cette petite ville sans grand intérêt, alors je me décide à aller visiter « Tham Pha Pa » la grotte du Bouddha. Je reprends la même route qu'hier sur sept kilomètres, puis je m'engage sur une piste de latérite. La poussière rouge ne vole pas trop, il faut dire que je suis presque seul. Je suis sur l'ancienne voie ferrée. Hé oui, le Laos pays sans trains eut une gare et une voie ferrée. En 1920 les Français voulaient relier le Vietnam au Laos à Thakhek, mais la partie laotienne ne fut jamais terminée faute d'argent. Au Vietnam le train est toujours en service, et à Thakhek la gare est devenue un hôtel et la voie la piste sur laquelle je roule.

 

 

Au bout de neuf kilomètres de cahots, j'arrive à la grotte. Je monte par un escalier collé à la paroi et j'arrive devant un trou si petit que je me demande si je vais pouvoir m'y glisser. Et je me retrouve au niveau du plafond d'une salle féerique. Au fond, dans une lumière dorée, une statue de bronze noirci par plus de six siècles dans le secret de ce sanctuaire semble veiller sur 229 petits Bouddhas bien rangés dans les creux de roche scintillante. Partout les offrandes des fidèles jettent des notes de couleurs : fleurs jaunes, rouges ou blanches. Sur des nattes, au milieu de cette nef aux parois ornées de colonnades de stalactites, quatre ou cinq fidèles écoutent un « moban », sorte de médium, qui leur dévoile leur avenir. Cette grotte a été découverte il y a une dizaine d'années par un villageois qui recherchait des nids d'hirondelles avec lesquels on fait des soupes très recherchées par les Chinois. Il fut aussitôt considéré comme un personnage respectable et privilégié par les esprits. Cela ne l'a pas empêché de succomber à une crise cardiaque quelques années plus tard. Aujourd'hui, cette grotte est devenue un lieu de pèlerinage. J'ai eu la chance de m'y trouver presque seul et de pouvoir ressentir ainsi le côté presque onirique qui ne laisse pas indifférent. On est entre Ali Baba et Alice, dans un monde irréel.

Je reviens par la même piste et je trouve le retour étrangement court. Comme quoi quand on connaît la route, c'est tout à fait différent !

Le soir je vais boire ma bière au bord du Mékong, il y a le marché de nuit pour gens aisés qui n'attire pas grand monde et un spectacle de danses traditionnelles qui n'arrive pas à m'intéresser. Je crois que je m'ennuie !

 

 

... et pourquoi pas une petite promenade à Thakhek et ses environs ?

 

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