Dernière modification: 25/04/2014
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Mercredi 18 décembre 2013. Savannakhet – Mukdahan ( Thaïlande ).
Le soleil est revenu, et il nous donne une meilleure opinion de cette ville hésitant entre son passé et son présent. Je vais au Vat Sainyaphum, car on y fabrique des bouddhas en ciment grandeur nature, pour les temples, puis on les couvre d’une couche de peinture dorée, et c’est très joli ! Nous admirons la dextérité des artisans. Des bonzes aux robes orange, éclatantes jettent une note de gaîté dans ce lieu de recueillement.
Nous allons manger des grillades de poulet et de poisson dans un de ces petits restaurants ouverts sur la rue, je récupère mon passeport à deux heures, et nous prenons le bus-navette entre le Laos et la Thaïlande. Premier arrêt au poste de police laotien, juste le temps de laisser vérifier nos passeports, et nous comptons remonter dans le bus-navette, mais voilà qu’il démarre sous mon nez, car il est complet ! Nous ne comprenons pas très bien : mon sac est dans la soute, et je n’aime pas beaucoup ça ! Je vois le car emprunter le long pont suspendu et disparaître vers l’autre rive, du côté de la Thaïlande… plus je réfléchis à ce qui est dans mon sac, plus cela m’inquiète. Il y a, avec nous des passagers qui ont laissé leur bagage à main sur le siège, d’autres qui semblent avoir une fortune dans leur sac tant ils paniquent. Nous attendons. Un car arrive, ce n’est pas le nôtre, un autre apparaît là-bas, au milieu du pont ; il approche ; il s’arrête devant nous. Ce n’est pas notre car non plus, et les bagages ne sont pas dans la soute. On nous fait monter en nous disant que nous récupèrerons nos sacs en Thaïlande. Ah bon ? Amnoay est un peu inquiète pour ses produits de maquillage et sa savonnette, moi pour ma caméra, mon appareil photo, mon ordinateur, mon téléphone… Nous arrivons à la frontière thaïe. Le car s’arrête, je descends et que vois-je sur le trottoir : une petite pile de bagages dans laquelle trône, debout, mon grand sac qui m’attendait fidèlement. J’ai bien raison de ne jamais trop m’inquiéter, n’est-ce pas que tout s’arrange ! D’habitude, quand nous égarons nos bagages, ils arrivent après nous, entre le Laos et la Thaïlande, ils nous devancent. C’est fabuleux ! Le passage de la frontière est rapide : poum ! poum ! tampon dans les passeports, yim krap ! sourire à la caméra biométrique, et nous revoilà dans le bus jusqu’à la gare routière de Mukdahan, puis à l’hôtel Sangthai, à deux pas du marché de nuit. À la tombée de la nuit, je fais le tour du quartier. Il y a peu de touristes ici, et les passants sont étonnés de me voir en chemisette et en short. Ils sont frigorifiés. Il ne fait que seize degrés, mais le vent semble glacial. Au marché, on trouve l’abondance des étalages thaïs : mangues et papayes, belles bananes et jolies pommes, des grillades de poisson, de calmars, de saucisses, des omelettes aux moules… Après la disette du Laos, on se sent revivre.
Le fleuve Mékong, et en face : la Thaïlande.
Jeudi 19 décembre 2013. Mukdahan - Surin. Nous quittons l’hôtel au lever du jour, et nous nous trouvons frigorifiés dans le touk-touk qui nous mène à la gare routière. Nous prenons le car de sept heures qui doit nous mener directement à Surin. Six heures de trajet confortable sur une route large, souvent dédoublée. Dans l’ensemble, les routes sont meilleures en Thaïlande qu’en France. Si les usagers étaient un peu plus respectueux des règles du code de la route, il n’y aurait pas trop de soucis, mais les motocyclistes n’ont pas souvent de casque, ils remontent les autoroutes à contresens, on double aussi bien à gauche qu’à droite, sans prendre la peine d’utiliser le clignotant qui semble être considéré par les Thaïs comme un gadget. On roule en ville comme on marche sur le trottoir : en évitant tout ce qui arrive en face, et cette technique de l’évitement, paradoxalement, provoque moins d’accidents que chez nous, car tout conducteur reste vigilant, s’attendant à trouver quelqu’un en face à tout instant. L’inconscience des motocyclistes est effrayante. Ils vont à quatre et même davantage sur une moto, sans casque, avec des enfants pris en sandwich entre le père et la mère, des bébés dans les bras… Un jour, à Sangkhlaburi, j’ai vu une mère de famille conduire sa moto serrant de son bras gauche un bébé sur sa hanche, portant une cuvette pleine de fruits sur sa tête avec une fillette de quatre ou cinq ans sur le siège derrière elle. Cela n’étonnait personne. La police sanctionne de plus en plus ceux qui ne portent pas de casque, sauf si ce sont des enfants avec les parents ! Jusqu’à présent le casque n’était pas obligatoire pour le passager. Je n’ai jamais vu d’auto-école : on apprend à conduire avec son voisin ou ses parents et ensuite, si l’on veut aller seul, il faut acheter un permis, comme on achète un passeport. Cela revient beaucoup moins cher que chez nous où tout le monde finit par obtenir son permis après avoir déboursé plus ou moins d’argent ! Nous avons pris place à l’avant, juste derrière la cloison qui nous sépare du chauffeur. Celui-ci s’arrête de temps en temps pour faire ses courses. Il achète des brochettes de poulet, puis plus loin du melon qu’il mange tout en conduisant. Je le surveille par la fenêtre de la porte fermée au verrou qui me sépare du « poste de pilotage ». Je peux aussi surveiller la route et les bornes kilométriques indiquant la distance restant jusqu’à Surin. Devant un grand temple situé à l’orée d’un bois, j’ai vu un gros singe traverser devant une voiture arrivant en face. Si le chauffeur avait blessé ou tué l’animal, il aurait été désolé, car les singes sont des animaux sacrés dans la mythologie asiatique puisqu’ils sont la réincarnation d’Hanuman. Leur faire du mal peut attirer sur soi les pires malheurs. Nous arrivons à Surin avant midi. Si les trains accusent souvent de nombreuses minutes de retard, les cars eux sont relativement ponctuels. Nous montons dans un touk-touk pour parcourir les quatre kilomètres nous séparant de notre maison, et même en plein midi, nous avons froid. L’appellation de « redou nao » ( saison froide ) est vraiment justifiée cette année !
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