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Aujourd'hui, nous visitons le site Khmer de Phimaï qui connut ses heures de gloire aux XI° & XII° siècles. Phimaï, au centre du puissant empire Khmer, se trouvait alors sur la route d'Angkor. On accède au site par une longue allée. Dans une perspective d'alignement de couloirs, on distingue la statue du Bouddha sous la protection du Naga, sous le prang ( tour en forme d'épi de maïs ) du sanctuaire de grès clair. Les linteaux richement sculptés rivalisent de beauté avec ceux que l'on peut admirer sur le site d'Angkor. Tout autour, des arbres bien moins majestueux que ceux que l'on trouve dans le Ta Phrom d'Angkor, mais tout aussi beaux, apportent cette fraîcheur si appréciable. Un jeune bonze assis dans l'encoignure d'une porte, semble davantage s'intéresser au va-et-vient des touristes qu'à la méditation spirituelle. Sa robe orange jure avec la couleur du grès noirci par l'humidité. Un groupe de Français court de droite à gauche en essayant de tout voir. Ils sont pressés : le car repart dans vingt minutes ! Des Thaïs poussent des hurlements invraisemblables en chahutant entre eux. Leur bonne humeur est communicative. Il n'y a qu'Amnoay qui les considère en plissant le nez et en marmonnant « baba-bobos » ce qui signifie qu'elle les juge tout simplement fous.
Quand on voyage en train entre Saraburi et Khorat, on peut voir un immense Bouddha blanc assis à flanc de coteau parmi les arbres. C'est le but de notre excursion de la journée. Nous prenons le train jusqu'à Pak Chong, puis nous montons dans un de ces camions aménagés en car avec des banquettes le long des ridelles. Ce n'est pas trop inconfortable, il y a de l'air puisqu'il n'y a ni portes ni fenêtres... Nous roulons sur une petite route tranquille, la région est boisée, montagneuse, des falaises de calcaire jaune apparaissent parmi les frondaisons. Nous sommes dans le parc national de Khao Yai. Comme on ne voit pas l'ombre d'un Bouddha, au bout de quinze kilomètres, Amnoay commence à s'inquiéter auprès de ses voisines de la véracité des renseignements qu'on lui a fournis. Elle est bien inspirée, car nous ne sommes pas du tout sur la bonne piste, nous partons dans la direction opposée. Bon... Alors, nous descendons du camion, nous mangeons dans un petit restaurant ce que les fourmis ont bien voulu nous laisser, car elles sont arrivées bien avant nous, et elles sont à table depuis un bon moment déjà. Elles ont jeté leur dévolu sur les boulettes de poisson et sur les nouilles transparentes. Il ne me reste plus qu'à manger des nouilles jaunes et du poulet. Pas terrible, le repas, c'est un peu insipide. Venir jusqu'ici pour une mauvaise soupe, ce n'est pas une bonne affaire !
Nous revenons donc à Pak Chong, et de là, nous prenons un vieux car bringuebalant jusqu'au grand Bouddha du Wat Khao Si Khan. Il est blanc, et blanc se dit Khao en thaï. Il est grand, et grand se dit yaï... La confusion avec Khao Yaï était donc possible. Le vieux car nous laisse au bord de l'autoroute, alors nous montons à trois sur une moto pour parcourir les deux kilomètres qui restent jusqu'au Bouddha. Il me faut ensuite grimper les trois cents marches d'un escalier bien raide, parmi les arbres, pour arriver au pied de l'impressionnante statue du Wat Tham Trairat. Amnoay préfère rester sur la terrasse au pied des escaliers. Il y a une copie du Bouddha, en plus petit, mais ça lui suffit : elle lui offre des bâtonnets d'encens pour se faire pardonner de ne pas faire l'effort de monter ! En ce qui me concerne, la récompense est à la hauteur de l'effort fourni pour arriver ici : personne pour troubler le silence, sauf quelques oiseaux invisibles parmi les branches. Au-dessus de moi, le sourire bienveillant de Bouddha, plus haut, la jungle, à ma droite et à ma gauche, des ravins abrupts se perdent parmi les arbres accrochés aux parois...
Le soir, nous allons manger un poisson cuit dans un jus de citron, au marché de nuit, à Khorat. Nous sommes vraiment des aventuriers !...Page suivante : le loi kratong (fête des chandelles)