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Sommes-nous des rats ? Faut-il construire les villes à la campagne ? Nous nous en sommes rendu compte lors du « confinement », nous, les ruraux, nous étions des privilégiés ! Et le « rat des villes » se mit à jalouser le pauvre « rat des champs » que nous sommes, à tel point qu’il voudrait, maintenant, venir habiter dans nos paisibles campagnes ! Dans les « pays riches », les trois quarts des habitants vivent dans les villes… Favoriser l’urbanisation de nos paisibles villages revient comme le disait Alphonse Allais, à construire les villes à la campagne. C’est dommage, mais c’est inévitable. On coupe des bosquets ou des forêts pour en tirer de maigres profits, on change des prairies en terrains constructibles, on veut urbaniser notre bucolique campagne, nous serrer les uns contre les autres, en attendant de bâtir des blocs de « cages à lapins » pour nous mettre les uns sur les autres. Nous deviendrons des « rurbains » avec des « multicommerces » à deux pas de chez nous. Est-ce que ce sera mieux ? En tout cas, ce sera plus moderne ! Et puis, rien ne nous empêche de nous aimer… les uns sur les autres !
Relisons la fable d’Ésope : LE RAT DES CHAMPS ET LE RAT DE VILLE. Un rat des champs avait pour ami un rat de maison. Le rat de maison invité par son ami s’empressa d’aller dîner à la campagne. Mais comme il n’avait à manger que de l’herbe et du blé, il dit : « Sais-tu bien, mon ami, que tu mènes une vie de fourmi ? Moi, au contraire, j’ai des biens en abondance. Viens avec moi, je les mets tous à ta disposition. » Ils partirent aussitôt tous les deux. Le rat de maison fit voir à son camarade des légumes et du blé, et avec cela des figues, un fromage, du miel, des fruits. Et celui-ci émerveillé le bénissait de tout son cœur, et maudissait sa propre fortune. Comme ils s’apprêtaient à commencer le festin, soudain un homme ouvrit la porte. Effrayés du bruit, nos rats se précipitèrent peureusement dans les fentes. Puis comme ils revenaient pour prendre des figues sèches, une autre personne vint chercher quelque chose à l’intérieur de la chambre. À sa vue, ils se précipitèrent encore une fois dans un trou pour s’y cacher. Et alors le rat des champs, oubliant la faim, soupira et dit à l’autre : « Adieu, mon ami, tu manges à satiété et tu t’en donnes à cœur joie, mais au prix du danger et de mille craintes. Moi, pauvret, je vais vivre en grignotant de l’orge et du blé, mais sans craindre ni suspecter personne. » Par cette fable Ésope montre qu’il est préférable de mener une existence simple et paisible que de nager dans les délices en affrontant mille inconvénients. Il vaut mieux montrer son attachement à la vie simple de la campagne. Dans sa fable, La Fontaine a donné une moralité en quatre vers :
« Mais rien ne
vient m'interrompre : Comme disait l’autre un peu vulgairement : « à bon entendeur… »
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