Dernière modification: 05/07/2012

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Mae Sai.

Samedi 4 février 2012.

Chiang Rai - Mae Sai.

Le ciel est redevenu clair, l'air un peu vif. Nous allons à Mae Sai en car non climatisé par une superbe route à travers un paysage de montagnes à la végétation tropicale. Mae Sai qui fut longtemps la ville de tous les trafics, de la contrebande en passant par la drogue, est devenue une ville aux immeubles luxueux et aux nombreuses banques. On y trouve du thé, des ustensiles en inox, des appareils électroniques provenant de Chine, des pierres souvent fausses et des petits bijoux de jade importés de Birmanie, mais aussi toute la production de vêtements et d’électroménager sortie des usines thaïlandaises. Mae Sai est le point le plus septentrional de Thaïlande.

Au pont international, les Birmans venant travailler en Thaïlande croisent les Thaïs allant vendre leurs marchandises. C’est un va-et-vient incessant de voitures, de charrettes, de tricycles, de minibus... Tout le quartier du pont est un immense marché le long de ruelles couvertes. J’aime bien mieux cette grande foire que les « Night Bazar » de Chiang Rai ou de Chiang Mai.

Nous logeons à « Mae Sai Riverside Resort ». Notre chambre très sommaire domine la rivière, face au Myanmar. Les enfants se baignent, traversent la rivière peu profonde et vont jouer avec les petits Birmans, ne faisant aucun cas de la frontière qui devrait les séparer. Pour eux, même la langue n’est pas une frontière.

 

     

 

Dimanche 5 février 2012.

Mae Sai.

La ville s’agite dès le matin. Le marché reste calme jusqu’à onze heures, puis les acheteurs déferlent comme une horde d’envahisseurs. Les motos, et même parfois un triporteur parviennent à se frayer un passage dans la foule. Alors que j’ai du mal à avancer sans bousculer personne, je suis en admiration devant cette marchande de fruits qui réussit à se faufiler avec son balancier et ses deux paniers. J’ai même vu un serveur, le plateau posé sur sa main bien à plat livrer des repas à domicile... en moto ! Il zigzaguait entre les chalands, tenant son guidon d’une seule main. Vu ses capacités d’acrobate, il aurait certainement sa place chez Medrano !

Je monte au Wat Phra Tat Doi Wao par un escalier, heureusement ombragé, qui n’en finit plus. Là haut, à côté d’un stupa doré, on trouve un temple bouddhiste chinois. Ce temple aurait été érigé en souvenir des deux mille soldats birmans morts en luttant contre le Guomingtang en 1965, mais personne ne semble au courant. Un scorpion colossal tend ses pinces vers le ciel et évoque pour moi l’araignée de bronze se trouvant devant le musée Guggenheim de Bilbao. De là-haut, la vue sur les collines ravagées par la déforestation et les deux villes jumelles de Mae Sai en Thaïlande et Tachileik au Myanmar serait vraiment panoramique si l’on n’avait pas laissé des bananiers pousser devant les belvédères aménagés. Je demande à un couple de personnes en admiration devant le panorama où se trouve la frontière parmi tous les immeubles et les maisons que l’on domine, et ils sont incapables de me répondre bien qu’étant de Mae Sai. Les Thaïlandais sont parfois difficiles à comprendre, car ils n’ont pas la même façon de lire un paysage que nous, ils ne savent pas utiliser un plan ou une carte, et de ce fait, ils sont déroutés dès que la perspective n’est plus celle que l’on a au ras du sol. D’ailleurs, les GPS se vendent très mal ici, car peu de gens sont capables de les utiliser.

 

     

 

     

 

Lundi 6 février 2012.

Mae Sai - Phitsanulok.

Ce qui est commode, dans ce pays, c’est que l’on veuille aller n’importe où, il y a toujours un car pour s’y rendre. Nous arrivons à la gare routière, et dix minutes plus tard, nous partons pour Phitsanulok en car climatisé VIP. Installés aux premiers sièges du premier étage d’un énorme bus Mercedes, nous avons tout loisir d’admirer le paysage. L’autoroute traverse une région boisée, montagneuse, alternant avec des plaines où l’on cultive le tabac, le maïs doux, les arachides. Nous sommes comme dans un salon, et le pare-brise devient un écran cinémascope. Voyager dans de telles conditions n’est pas plus fatigant que de rester chez soi dans un fauteuil. Les cinq heures de trajet ne sont donc pas pénibles. Nous abandonnons notre car à Uttaradit, car il va bien à Phitsanulok, mais en passant par le chemin des écoliers et il lui faut encore cinq heures pour parcourir les cent kilomètres restant. Nous montons dans un autre car climatisé qui ne mettra qu’une heure et demie. L’intérieur du bus fait penser à une boîte de nuit. Le plafond est tapissé d’une moquette à motifs rouges sur fond orange, les rideaux grenat sont tirés à cause du soleil, donnant à l’habitacle des couleurs chaudes.

À Phitsanulok, dans le quartier de la gare et du marché, à dix-huit heures, on se croirait à la fête foraine : des marchands de sucreries, de pâtisseries locales, de crêpes, de plats à emporter tous aussi appétissants les uns que les autres, mais attention, la cuisine thaï, et même parfois les sucreries, sont très relevées. On mange les ananas coupés en quartier en les saupoudrant d’un mélange de sel, sucre et piment. Les bonbons au poivre ne sont pas vendus en tant que farces et attrapes, et les plats au curry laissent la bouche comme un brasier si l’on ne mange pas du riz en même temps. On peut se régaler sur place, il suffit de s’asseoir sur la chaise boiteuse d’un petit restaurant de trottoir aux tables bancales. Nous achetons sept grosses gambas frites, et nous nous rendons au restaurant Patnang où nous commandons une portion de canard rôti. Ils nous donnent même une assiette pour nos gambas. Je n’ai jamais essayé, en France d’arriver dans un restaurant avec un plat à emporter acheté au marché. Je pense que cela poserait quelques problèmes.

     

 

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