Dernière modification: 10/04/2013

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Jeudi 17 janvier 2013.

Bangkok - Yangon ( Myanmar ).

J’ai un mal fou à réduire le poids de mes bagages à vingt kilos. Il est certain que j’emporte à chaque fois tout un tas de choses qui ne me serviront pas, mais cela me rassure. Ce n’est pas dans mes habitudes de partir en avance, mais aujourd’hui, je vais faire une exception à la règle. Mon l’avion décolle à 16h30, mais je quitte l’hôtel à midi. Ainsi je ne serai pas stressé. Je prends le taxi jusqu’à la gare de Makassang. L’avenue Sukhumvit est toute bouchée, paralysée : rien ne bouge. C’est l’heure de pointe : Bangkok bouchonne ! Dans de telles situations, on peut très bien rester bloqué à un feu rouge une demi-heure ! Je fais passer le taxi par les petits soi ( les petites ruelles ), et on arrive à Makassang. Le chauffeur ne trouve pas l’entrée de la rampe d’accès de l’étage des départs, alors il me laisse dans le parking souterrain !

Le train rapide jusqu’à l’aéroport de Sawanabhumi file sur une voie perchée sur des piliers de béton, et nous dominons la banlieue de Bangkok. Curieux paysage que ces terrains vagues, véritables jungles, voisinant avec des immeubles aux façades de verre. Parfois, une villa cossue se retrouve étouffée entre deux usines, des bidonvilles aux toits de tôles rouillées cernent des bassins où l’eau stagnante et glauque doit apporter son lot quotidien de moustiques.

Arrivé à l’aéroport, j’apprends que mon avion ne décolle pas d’ici, mais de Don Muang, au nord de Bangkok. Heureusement que je suis arrivé avec trois heures d’avance ! Me voilà donc sur l’autoroute, dans un taxi se faufilant dans une circulation fluide. Bien que le chauffeur soit prudent, il double aussi bien à droite qu’à gauche... Il passe où il y a de la place. La police fait des contrôles radars ( j’en ai vu un ! ), mais ne sanctionne pas les autres fautes de conduite. Cela viendra, le jour où ils se rendront compte qu’il peut y avoir beaucoup d’argent à gagner !

L’avion AirAsia part à l’heure. Une heure dix de vol dans un ciel cotonneux, et nous entamons la descente sur Yangon, au soleil déclinant, au-dessus d’un damier de canaux et de rizières étincelants. À Yangon, c’est toujours le même accueil souriant et convivial. Le taxi qui m’amène au centre, à une vingtaine de kilomètres, passe par de petites rues sordides, encombrées de triporteurs, de piétons qui ne semblent pas vouloir s’écarter pour nous laisser passer. La nuit tombe, certaines voitures, en face, roulent pleins phares. Mon chauffeur de taxi semble vouloir économiser sa batterie, et roule en veilleuses. C’est du grand suspens, Hitchcock à côté, c’est de l’eau de rose ! On n’y voit plus rien, en plus le pare-brise est sale. Ici quelques ombres chinoises traversent juste devant nous, là, un groupe de piétons, groupés au milieu d’une route à quatre voies, attend de pouvoir finir de traverser. Nous reprenons de petites rues qui me semblent encore plus sinistres, plus sordides. Des boutiques ouvertes sur des trottoirs poussiéreux, défoncés, envahis de marchands de fruits ou de brochettes, éclairent d’une faible lueur orange une rue au revêtement irrégulier luisant et sale. Heureusement que je connais déjà Yangon, car j’aurais peur ! Nous n’en finissons pas de tourner à droite, à gauche, et cela dure plus d’une heure. Soudain, dans l’univers glauque de cette ville noire et sinistre, voici en face de nous le joyau d’or serti de lumières : Sule Pagoda. Yangon est ainsi : de l’or dans un écrin de pourriture, des parfums d’encens, dans des remugles d’égouts, le fumet d’un plat au curry dans une puanteur de crachats rouge sang des chiqueurs de bétel.

     

Je me rends à la guest house « Daddy’s home » où j’avais séjourné il y a deux ans. Le prix est passé de dix à vingt dollars pour une petite chambre à deux lits, sans fenêtre et sans salle de bains. Tout est complet, mais un Anglais occupant l’une de ces chambres voudrait la partager avec quelqu’un de façon à réduire ses frais. Comme il n’est pas là en ce moment, je vais boire une bière fraîche qui me redonne un peu le moral. Je commence à me demander si ce que j’ai pris pour des ragots au sujet des prix des hôtels n’est pas la triste réalité…

Pour dîner, je reviens au « Golden Duck », un restaurant où le canard est si savoureux que j’en demande une assiette qui déborde presque sur la table !

Vendredi 18 janvier 2013.

Yangon ( Myanmar )

Myanmar ou Birmanie ? Myanmar est le nom originel du pays en langue birmane. On trouve ce nom sur une pierre gravée à Pagan en l’an 597 de l’ère myanmare, soit en 1235 de notre ère. Les colons britanniques ont donné au pays le nom de l’ethnie dominante : les Bamars ou Birmans qui représentent 75% de la population. En 1989, le gouvernement décide de changer le nom de « Birmanie », donné au pays par les Anglais lors de la colonisation dans le milieu du XIX° siècle. Le pays s’appellera désormais Union du Myanmar, car il regroupe plusieurs ethnies et le nom de Birmanie ne concerne que les Bamars ou Birmans, soit 68% de la population. On continuera cependant à appeler les habitants les « Birmans », peut-être parce que les « Myanmarais », ça nous ferait trop rire ! Le nouveau nom « Myanmar » est reconnu par les Nations-unies. Seulement, voilà que l’opposante Aung San Suu Kyi conteste, prétendant que le nom du pays a été changé sans consulter le peuple. Alors, on trouve des situations un peu surprenantes : en janvier 2012, notre ministre des affaires étrangères se rendait au Myanmar et n’avait à la bouche que le nom de « Birmanie », alors que sur la plaque de cuivre de l’ambassade à Paris, il est écrit en toutes lettres « Ambassade du Myanmar ». J’ai parfois l’impression que l’on caresse dans le sens du poil l’opposition birmane, en supposant qu’elle ne devrait pas tarder à prendre le pouvoir. Et le Myanmar pourrait être un ami très intéressant, grâce à son sous-sol riche en gaz naturel, en or, en argent, en pierres précieuses… De plus, un pays riche où tout est à construire, cela fait un peu baver d’envie les Occidentaux…

On a pourtant accepté les nouveaux noms de l’Indochine, du Dahomey, du Siam, de la Haute-Volta… sans être sûrs que les changements ont été décrétés après avoir pris en compte la volonté du peuple.

Aujourd’hui, j’ai changé d’hôtel pour retrouver le Pyin Oo Lwin au même prix que l’an dernier : à dix dollars la chambre avec salle de bains. Tous les patrons d’hôtels n’ont pas pris les touristes pour des vaches à lait !

     

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