Amarapura Myanmar (Birmanie )

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Mardi 4 janvier 2011.

Mandalay.

Aujourd'hui, journée bien remplie. Au déjeuner, je rencontre deux Parisiennes, Julie et Nathalie, et nous décidons de partager les frais en louant un taxi à la journée ( 42 $ ). Nous commençons par visiter un atelier de sculpteurs de marbre. Évidemment, ils sculptent des Bouddhas, mais aussi des lions magnifiques. Chaque pièce est unique. Je n'achète rien, car je n'ai pas envie de mettre huit ou neuf cents kilos dans mon sac ! Un peu plus loin, nous nous arrêtons dans une boutique où des centaines de marionnettes sont présentées. Elles sont suspendues partout, on se croit chez Mangiafoco, bien que Pinocchio ne figure nulle part. Le patron nous fait une démonstration avec un cheval qu'il fait hennir, se cabrer, galoper avec virtuosité. Il me déguise en pantin, je suis très réussi !

     

Nous nous rendons à la pagode de Mahamuni pour assister au défilé des bonzes qui vont, en silence et en rang, tenant le bol de laque noir serré devant eux, déjeuner dans le monastère. Ils sont plus de cinq cents, tous vêtus de leur robe grenat, le crâne et les sourcils rasés. Des pèlerins assistent au défilé, les mains jointes, des femmes thaïlandaises leur donnent des petits papiers sur lesquels sont inscrits des vœux. Autant de monde et autant de silence, ce défilé, lent et unichrome, tout cela a quelque chose de surprenant, presque sinistre ! En principe, les bonzes quêtent leur nourriture le matin de très bonne heure, puis ils reviennent au monastère, mangent, ensuite, ils jeûnent jusqu'au soir. En Birmanie, les règles ont l'air moins strictes qu'en Thaïlande. En Thaïlande, un bonze ne doit avoir aucun contact avec une femme, même à travers un objet. S'il doit lui donner quelque chose, au lieu de le lui donner de la main à la main, il le lui lance ou le lui laisse tomber dans les mains. Ici, les bonzes peuvent très bien se promener en donnant le bras à une femme. Je pense que les règles ont évolué, ou alors elles se sont assouplies, car je me souviens que lors de ma première visite en 1981, il y avait même un endroit spécial pour les bonzes, fermé par un grillage au fond des bus.

     

Nous allons à Amarapura, au bord du lac Taungthaman. Un pont de teck de plus d'un kilomètre de long traverse le lac pour aller au petit village se trouvant de l'autre côté. Ce pont a été construit il y a deux siècles avec plus de mille piliers de teck. En ce moment, les eaux étant basses, il surplombe le lac, et de loin, les nombreuses personnes l'empruntant semblent une procession de fourmis. Nous le traversons. C'est plutôt une passerelle, car il n'est que piétonnier. Même les bicyclettes ne peuvent y rouler, car les planches de son tablier sont espacées et ne sont pas au même niveau. Nous surplombons des terrains fertiles, car ils se trouvent sous les eaux durant la saison des pluies. Des paysans travaillent avec des bœufs et des charrues ou des herses en bois ! Des femmes jacassent, accroupies dans un champ de petits pois. Je pense que la vie n'a pas changé depuis plusieurs siècles. Sur l'autre rive, il y a un village et... un temple. Le plus intéressant pour moi, c'est un bonze qui dort au soleil, sur une chaise longue, comme un chat.

           

     

                     

Nous reprenons la voiture et nous grimpons au sommet de la colline de Sagaing. Dommage, mais en cette saison les lointains sont brumeux et on ne voit pas très bien. Nous avons fait l'effort de monter à pied, nous visitons le temple. Il est différent de tous ceux que j'ai vus à ce jour. Il est peint de couleurs vives, carrelé de jaune de bleu et de vert pomme. Un alignement de Bouddhas, avec leurs auréoles de petites lampes LED clignotantes est du plus mauvais effet : on dirait un tir à la carabine de fête foraine.

  

Nous voilà au bord d'un bras de l'Irrawaddy ( Ayeyarwady, car le pays, la capitale, le fleuve, certaines villes, tout a changé de nom ces derniers temps ) que nous traversons en barque ( 1000 kyats aller et retour ). Nous accostons parmi une kyrielle de carrioles tirées par des chevaux. Nous ne choisissons pas la plus belle ni le plus beau cheval, mais le moins cher. Il faut se battre pour payer sept mille kyats. Le cocher est comme la jument, un peu pelé et au bout du rouleau. Nous empruntons un sentier poussiéreux sous deux rangées d'arbres, et nous allons de temple en temple. On pourrait croire que c'est monotone de visiter toujours des temples, hé bien non, car ici, ils ne ressemblent pas aux autres. Certains sont en ruine, d'autres le seront bientôt si l'on ne fait rien. Je ne visite pas la pagode Kyaung Bagaya, car je suis fatigué d'enlever mes chaussures et de les délacer et relacer. Alors, je vais en dessous, dans la forêt de pilotis. Elle est construite sur deux cent soixante-sept énormes piliers en teck. Elle date de 1834. De 1364 à 1841, ce territoire d'Ava fut capitale du Royaume birman. Cela explique les nombreuses ruines disséminées parmi les rizières ou les champs de maïs.

Nous passons sur le pont de fer routier et ferroviaire construit par les Anglais en 1934, nous revenons au pont de bois U Bein pour le coucher de soleil. C'est bien, les promeneurs sur le pont semblent des marionnettes en ombres chinoises.

Le soir quand nous rentrons à l'hôtel avec l'impression d'avoir visité toute la Birmanie !

    

   

Mercredi 5 janvier 2011.

Mandalay.

Après une journée comme celle d'hier, j'aspire au repos. Je fais ma lessive, je flâne dans les escaliers de l'hôtel, je parle avec Claude, un Normand voyageur solitaire comme moi. La journée se passe bien. Le soir, à sept heures, je vais acheter ma bouteille de bière « Myanmar » et mes pommes chips pour mon petit apéro. La marchande me rend des billets tellement sales et chiffonnés qu'on dirait des lingettes usagées ! À vingt heures je vais manger au restaurant Shan « Lashio Lay ». C'est bon, pas cher, j'y reviendrai ! Je fais un bon repas pour 2,5 $ ; ça, c'est un prix qui me plaît !

 

Jeudi 6 janvier 2011.

Mandalay.

Je suis dynamique, ce matin, je dois commencer à prendre le rythme... Je pars à la colline de Mandalay. J'y vais en cyclopousse, car sur le plan, ça semble tout près, mais en marchant, c'est interminable. Pour 1000 kyats ( 1,5 $ ), ce n'est pas la peine d'user ses forces, car je vais devoir grimper les escaliers. Le cyclo chantonne, son pédalier couine, ça fait un drôle de concert. Je dois laisser mes chaussures en bas de l'escalier, car il y a des sanctuaires tout au long de l'ascension. Ils sont d'ailleurs assez poussiéreux et souvent mal entretenus. Bah ! pas très beau ! Je monte, je monte : un chien aboie, un autre dort sur les marches, un chat miaule... j'allais justement dire qu'il n'y a pas un chat ! je suis presque seul. On ne me demande pas ma carte que j'ai payée dix dollars pour tout visiter dans le coin... Si j'avais su, je n'aurais pas fait cette dépense ! Quand je suis tout en haut, je suis déçu par le panorama, brumeux, pas très beau, il faut dire... Heureusement que je suis monté avant la chaleur. Pour m'occuper, pendant la descente, je compte les marches : il y en a exactement 961.

   

  

Pour retrouver des forces, je vais manger un savoureux canard rôti au Golden Duck. Un régal ! Je bois de l'eau à cause de la chaleur, mais je vais y revenir un soir, car accompagné d'une petite bière, qu'est-ce que ça doit être bon !

L'après-midi, je flemmarde sur mon lit, puis j'écris mon carnet de bord sur mon petit ordinateur de poche. Tiens ! il est sept heures et demie ! J'avais oublié ma bière... Je pars l'acheter à la petite épicerie du coin et je vais la boire tout seul, en Suisse, au petit salon sur palier devant ma chambre.

Ce soir, je vais aller m'énerver un peu sur Internet. Le débit est tellement lent que j'aurais presque aussi vite fait d'aller porter mes mails en France à bicyclette !

 

Vendredi 7 janvier 2011.

Mandalay.

Ce matin, je suis content parce qu'il pleut. Dès huit heures, le bruit des gouttes se fait entendre sur le toit. C'est bien, ça va coller la poussière, la rue sera moins sale. Je n'ai pas fait « mon programme de la journée », je vais essayer de ne pas me laisser aller à ma flemme. Le soleil et la chaleur reviennent, je vais dans le sud de la ville en cyclopousse. C'est à peine plus rapide que si j'allais à pied, mais ce n'est pas moi qui me fatigue. Nous avançons dans une cohue indescriptible : des vélos d'autres cyclopousses, des motos, des voitures... Ce sont les camions qui me font peur, car ce sont les plus gros, donc, les rois du macadam ! Pour traverser une rue ou même une avenue, c'est simple : le cyclo s'engage petit à petit, et quand il se trouve en plein milieu et que les véhicules arrivant sur l'autre axe n'ont plus que le choix entre nous écraser ou nous laisser passer, alors le gars se dresse sur les pédales, et nous voilà de l'autre côté ! Simple, n'est-ce pas ? Il suffit d'oser. Je vais visiter une fabrique de feuilles d'or. Des ouvriers martèlent des feuilles d'or pour les rendre plus fines que du papier à cigarettes. Ensuite, des jeunes filles les collent sur des supports en papier. Il suffira de les transférer comme de vulgaires autocollants sur la statue de Bouddha.

Le cyclopousse m'emmène à la gare pour acheter mon billet de train pour demain. Il n'y a pas beaucoup de monde, je pense que demain ce sera la cohue, car je pars à quatre heures et la plupart des trains partent le matin ou le soir.

 

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Dernière modification:  18/11/2012