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Samedi 20 novembre 2004.

Surin.

 

de quel côté est le spectacle ?

 

Il fait bien frais à sept heures, mais je ne me pose même pas la question de savoir s'il fera beau... Le temps est assurément au beau fixe en cette période. Nous montons tous dans la benne de la petite voiture et prenons la direction du stade où se déroule le spectacle des éléphants. Si l'on ne sait pas où se trouve l'entrée, ce n'est pas difficile, il suffit de suivre le mouvement de la foule. Le parking a été aménagé dans le lycée voisin, et ce sont les élèves qui font la circulation avec des gants blancs, la tenue de scout ( les tigres ) et le sifflet à roulette. Sur les côtés de la route qui mène à l'entrée du stade, on a installé des baraques de soupes et des échoppes de tee-shirts et de casquettes. La fumée des grillades de porc et de poulet pourrait surprendre à huit heures du matin, mais les Thaïs mangent de tout à toute heure. Je fais comme eux, d'ailleurs et je déjeune avec une brochette d'abats de poulet et de succulents petits gâteaux à la noix de coco. Amnoay achète les billets d'entrée à trente bahts pour la famille ( 0,60 euro ), et pour moi, une place aux tribunes à deux cents bahts ( 4 euros ) pour que je puisse filmer dans les meilleures conditions possible. Elle gère bien le budget Amnoay ! 

 

clique doucement sur l'éléphant

 

 Je grimpe tout en haut des gradins, et de là, je domine vraiment bien la situation. En dessous de moi, je ne vois plus les gens qui ont tous ouvert leur parapluie pour se protéger du soleil. Sur le terrain, on éparpille des tiges de canne à sucre et des ananas, certainement pour que les éléphants, dès leur entrée sur le stade se dispersent. Une majestueuse musique de cuivres résonne et les éléphants font leur entrée, à ma gauche, par une porte dans un décor de hautes murailles. Le spectacle est ahurissant : trois cents éléphants avancent lentement en ramassant des tiges de canne à sucre ou des ananas et en balançant leur trompe. Des bébés trottinent entre les pattes de leurs mères. Le stade est bientôt envahi par cette horde qui traverse d'un côté à l'autre du terrain sans s'arrêter, dans un nuage de poussière. C'est à la fois émouvant et impressionnant, car si ces animaux semblent très nombreux sous mes yeux aujourd'hui, ils sont aussi en voie de disparition, remplacés par la mécanisation et chassés par la déforestation. 

 

clique sur l'un des 300 éléphants

 

Lorsque l'espace se libère, quatre cents danseurs évoluent sur une musique traditionnelle avec des gestes gracieux et des déplacements lents. La danse thaïlandaise est à la fois érotique et langoureuse. Elle extériorise l'hédonisme de cette culture asiatique puisant ses origines dans les civilisations khmères et indiennes. Je ne peux jamais assister à un de ces spectacles sans me sentir ému jusqu'à en avoir la gorge serrée. Devant la grâce des danseurs qui rivalise avec la souplesse et la langueur des danseuses, le plaisir devient physique. Et comment ne pas être touché par la souplesse des poignets, des doigts et des mains qui papillonnent autour de visages aux sourires énigmatiques. C'est une danse de séduction : je suis séduit à chaque fois !

Le reste du spectacle est à la hauteur de mes espérances : des éléphants qui jouent au basket ou au relais quatre cents mètres, qui dansent en musique, cela apporte un côté comique à la représentation.

Une douzaine de personnes se couchent sur le sol, alignées à intervalles réguliers, et ce qui est rigolo, c'est que des éléphants se mettent à la queue leu leu pour les enjamber... Pas droit à l'erreur, ou alors, le bonhomme, il finit en descente de lit ! 

 

clique sur le danseur N°18   clique !

 

Autre démonstration moins risquée : cent personnes agrippées à une corde n'arrivent pas à retenir un éléphant qui tire si fort que son énorme corps s'arc-boute.

Soudain, des bombes éclatent de tous côtés, le public frémit, et dans un nuage de fumée grise, je devine des silhouettes d'éléphants harnachés de draps de couleurs vives et hérissés de hallebardes et de javelots. Tout autour d'eux, des soldats vêtus de tenues dorées, casqués de rouge et armés d'épées courent en hurlant. À l'opposée du terrain, c'est la même chose, et lorsque ces deux armées se rencontrent, la bataille fait rage. Les éléphants évoluent parmi tous ces figurants, sans piétiner ceux qui jouent le rôle ingrat des morts ou des blessés. Spectacle grandiose et majestueux ! 

 

soldats  clique dans les pattes  clique sur le casque  clique sur la lance  soldatesque

 

L'après-midi, je visite le musée de l'agriculture où tout le processus de fabrication de la soie est expliqué très clairement. Dans la « nursery », on peut voir les oeufs, les larves minuscules, puis de plus en plus grosses, puis les cocons, puis le dévidage des cocons et tressage du fil de soie. Les soieries thaïlandaises ont été sauvées par Sir Thomson, un Américain disparu mystérieusement en Malaisie après la seconde guerre mondiale. Il a relancé la culture et l'industrie de la soie. Surin et Chiang Mai sont d'importants centres de production, et si la soie thaïlandaise surprend par son aspect rêche, elle n'en est pas moins une des meilleures du monde de par sa qualité. Moi, je n'aime pas trop, mais comme je ne suis pas un connaisseur, il ne faut pas tenir compte de mon avis !  

 

on met la soie en écheveaux

 

cocons de bombix on fait bouillir cocon bouillu cocon foutu le métier à tisser qu'est-ce qui se trame? la navette


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                 caresse l'éléphant du fond pour le faire grossir  temple coco  détail du temple