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Vendredi 19 février. 30 km.

Trat - Koh Chang.

 

 

Sur le bord de la route, entre Trat et Koh Chang, je trouve un village de Lilliputiens dont les maisons sont en bien piteux état ! Que s'est-il passé ? Tremblement de terre ? Attaque de géants ? Ne fantasmons pas, ce sont des maisons des esprits. Il y en a une devant presque toutes les habitations. Les esprits y sont abreuvés, nourris, choyés... On leur offre même des cigarettes, car ils fument parfois. Tous les matins, on y fait brûler des bâtonnets d'encens. Mais voilà, ces maisonnettes ne sont pas éternelles ! Alors, quand on les remplace, on ne les jette pas à la poubelle. On les dépose dans un « cimetière » spécial pour elles, souvent au bord d'une route. Et tous les automobilistes ou les motocyclistes klaxonnent en passant devant pour calmer les esprits et s'attirer leurs bonnes grâces !

 


sur le ferry

Sur le ferry

il faut gravir à flanc de montagne...

 

Il me faut parcourir vingt kilomètres, ce matin pour atteindre l'embarcadère où est amarré  le ferry qui permet de rejoindre Koh Chang. Il y a un bateau toutes les heures. Nous ne sommes que six personnes à bord, et quatre voitures. À l'horizon, les montagnes couvertes de jungle émergent d'une brume bleutée.

Me voilà sur la route qui fait le tour de l'île. Et ce sont des théories de minibus, de « songtaew », de motos. J'ai du mal à croire que c’est cette même île que j'ai connue avec un étroit chemin de terre, et quelques rares misérables papillotes ! Toutes ces îles thaïlandaises sont passées du moyen-âge à l'époque moderne en l'espace de vingt ans.

Pour atteindre la plage principale de Had Sai Khao, il faut franchir une barre montagneuse par une route qui grimpe comme un escalier. Je suis obligé de mettre pied-à-terre à plusieurs reprises car la pente est tellement raide que même les roues des voitures qui montent patinent par endroit. J'arrive enfin à la grande plage. C'est un gros village touristique avec une rue très animée. D'un côté des immeubles, la plupart sont des hôtels, de l'autre côté des commerces ou d’autres hôtels, et derrière, la plage. Au bord de la plage, il y a des restaurants. Ils affichent tous les mêmes prix, ils se sont mis d'accord. C'est à peu près trois fois plus cher que dans les restaurants du pays. J'ai horreur de ces endroits touristiques où le visiteur est pris pour une vache-à-lait et où le personnel est sous-payé et exploité. Ce qui me fait le plus râler, c'est de voir la naïveté des touristes, sous prétexte que c'est moins cher qu'à Biarritz ou qu'à Miami, s'extasier devant le bon marché des produits. En ce qui concerne le prix des hôtels il a été multiplié par 25 depuis les premières années où je venais. Bien sûr le confort n'est plus le même mais je regrette le côté rustique de ces petites paillotes de bambou couvertes de palmes de cocotier et dans lesquelles un petit air frais remplaçait facilement l'air conditionné. Ces petites paillotes étaient plantées juste au bord de la plage à quelques mètres de l'eau. Quand la marée montait, les bungalows avaient les pieds dans l'eau, et c'était bien mieux que ces grands hôtels où les chambres des étages dominent une piscine où barbotent quelques retraités.

Le soir, je mange sur la plage, à quelques mètres des vagues. C'est bien, j'ai choisi un endroit calme avec pour seule musique le souffle du ressac.

 

Samedi 20 février 2015. 

Koh Chang 15 km.

 


personne sur la plage à 9 heures du matin !

 

"Had sai Khao", plage principale

 

Ce matin, je décide de partir en excursion à vélo le long des plages du côté ouest de l'île. Je connais déjà la région pour l'avoir visitée, à vélo également il y a une quinzaine d'années. À l'époque la route n'était pas goudronnée. Encore une fois, inévitablement, le décor a bien changé. D'abord le petit village au bord de la grande plage de Had Sai Khao, c'est-à-dire « sable blanc » sur laquelle je me trouve, ce petit village s'est tellement agrandi qu'il longe la route sur plusieurs kilomètres. Ensuite on trouve partout des boutiques, même dans les endroits les plus incongrus ! Forcément les touristes passent et repassent en moto et chaque personne ayant une maison installe un magasin devant sa porte. Je vais au bord de la mer, sur une plage où je suis seul, les touristes étant en train de déjeuner avec leurs « pankakes » au miel ou au chocolat...

Au bout de sept kilomètres, je m'arrête à un petit restaurant où je mange une soupe de nouilles au prix normal de Thaïlande, c'est-à-dire trois fois moins cher que près de la plage. Quand je dis que je voudrais faire le tour de l’ile, la patronne me conseille de faire plutôt ce genre de promenade entre cinq et huit heures, le matin. Il est dix heures du matin, et en effet, je suis dérangé sans arrêt par les fourgons de livraisons et surtout par les touristes qui conduisent les motos comme en Europe c'est-à-dire à une vitesse excessive. Donc, je fais demi-tour et je reviens tout simplement me réfugier dans mon bungalow à l'hôtel « Touk-touk ».

 


 les fruits du jacquier

petits bungalows à flanc de montagne

ma chambre dans le bungalow

 

Dans l'après-midi, je vais le long de la plage. Il fait chaud, la mer est bleue, des vaguelettes blanches viennent mourir sur la plage de sable blanc. Je ne sais pas comment font ces gens-là pour rester allongés sous un soleil aussi agressif !  Le soir, je reviens manger sur la plage, au même restaurant qu'hier soir. Les poissons, les fruits de mer ou les "steaks de porc" sont présentés sur un lit de glace dans une barque installée à même la plage. Je me régale avec des moules et des coquilles Saint-Jacques et une bonne bière fraîche. C'est le moment de la journée que je préfère. Il fait nuit, les vagues scintillent dans l'obscurité, un petit vent presque frais vient rendre l'atmosphère plus respirable. De nombreux touristes trouvent les prix un peu trop élevés, sur la plage, alors il y a foule au « marché de nuit », le long de la route où les tarifs sont nettement moins élevés ! On peut aussi y acheter tout ce que l'on souhaite ramener comme souvenirs, dans des boutiques qui se touchent et qui vendent toutes les mêmes choses !  On y trouve tout ce qui se mange : grillades, poissons cuits sur le gril, omelettes de moules, nems, et tous les desserts à base de fruits. L'inconvénient, c'est qu'il n'y a pas de quoi s'asseoir, alors les touristes vont s'installer sur les marches des magasins voisins.

 


... il y a 20 ans, c'était une petite piste...

Les singes viennent visiter les poubelles...

... ou mendier quelques friandises aux touristes.

 

Dimanche 21 février. 

Koh Chang. 

En fin de matinée, je vais manger du canard avec des frites, je passe un moment au supermarché, juste pour me rafraîchir un peu, et je reste tout l'après-midi dans mon bungalow. J'ai besoin d'un peu de repos. Bien entendu, je vais manger sur la plage, les pieds dans le sable, le cœur dans les étoiles et je me laisse bercer par le chuchotement des vagues.

 

Pour vivre une soirée sur la plage 

 

 

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