Dernière modification: 28/03/2013

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Jeudi 3 janvier 2013.

Don Det – Paksé ( Laos ).

Aujourd’hui nous revenons à Paksé, 144 kilomètres au nord. Nous sommes heureux de retrouver cette petite ville animée et calme à la fois. Acheter de délicieuses mangues au marché, sucer une glace, déguster un poisson frit à la terrasse d’un restaurant… avec un verre de vin rouge… Voilà des plaisirs de citadins dont nous étions privés dans la petite île de Don Det ! J’aime l’aventure, le calme de régions un peu « reculées », le paysage sans bus ni voitures, mais quand je reviens en ville, je retrouve des plaisirs dont j’ai du mal à me passer à long terme. Je suis intoxiqué par notre civilisation que j’abhorre parfois !

Vendredi 4 janvier 2013.

Paksé ( Laos ).

Ce matin, je me lève à cinq heures pour assister au « tak bat », cette cérémonie quotidienne au cours de laquelle les gens offrent la nourriture aux bonzes. Ceux-ci vont par groupes d’une vingtaine, égayant la rue de la tache orange et jaune de leur robe, et ils défilent lentement devant les personnes agenouillées sur le trottoir. Elles leur versent une cuillère de riz dans le bol à aumônes et agrémentent l’offrande avec quelques petits plats cuisinés. Les bonzes se regroupent alors, juste le temps de psalmodier sur un ton monocorde des textes religieux incompréhensibles. Je ne sais pas ce qu’ils expriment, mais je sais que ce ne sont pas des remerciements. Les moines bouddhistes ne mendient pas, au contraire, ils offrent. Ils offrent la possibilité à chacun de faire une bonne action en donnant. Ainsi, ce n’est pas le bonze, mais celui qui donne qui remercie. Chaque pratique a ses rites. Il serait ridicule de dire que le prêtre est anthropophage lorsqu’il dit avant la communion « buvez, ceci est mon sang, mangez, ceci est mon corps ». De la même façon, c’est lorsqu’on n’a pas compris le sens de la philosophie bouddhiste que l’on croit que les bonzes sont des mendiants !

 

    

     

 

Vers huit heures, nous nous installons à la terrasse du DaoLin pour prendre un petit déjeuner de rêve : œuf frit accompagné de petits morceaux de viande de porc frits avec des oignons et de pommes frites, et pour Amnoay, un délicieux petit pain fourré au pâté de porc ( les Français ont laissé des habitudes culinaires ) et à la salade de papaye verte. Le « café lao » qui suit ne fait que parfaire l’ensemble.

Situé à un endroit stratégique, au carrefour de deux rues, j’ai tout loisir d’observer le mouvement. C’est l’heure de partir à l’école, et les parents accompagnent leurs enfants en moto. Souvent, le père, la mère et trois enfants… un accroché au guidon, devant les genoux du conducteur, les deux autres derrière, en sandwich entre les deux parents.

La marchande de fruits, coiffée de son chapeau conique à larges bords, sa palanche à l’épaule, trottine, le corps rigide, la croupe ondulant légèrement pour ne pas donner de ballant aux deux paniers de bambou tressé suspendus de chaque côté.

On peut aussi croiser la marchande de thé, avec, d’un côté de sa palanche la grande caisse dans laquelle elle range les tasses et le thé, et de l’autre le bidon d’eau chaude. Dans l’ombre de son chapeau vietnamien, on ne distingue de son visage que le blanc de ses yeux et les dents éclatantes de son sourire.

Nous retrouvons Virginie et Stéphane qui rentrent en Thaïlande plus vite que prévu, car elle s’est brûlée avec un pot d’échappement de moto, et ils ont peur que la blessure ne s’infecte.

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