Dernière modification: 15/05/2014

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Samedi 24 et dimanche 25 novembre 2012

De Coslédaà à Bangkok.

Le ciel rougeoie, les Pyrénées barrent l'horizon de leurs crêtes blanches, il ne fera certainement pas beau demain, mais aujourd'hui, c'est le grand bonheur, du soleil dans le ciel et dans le cœur ! Nous partons à Toulouse avec Gilbert Cazenave. La route est presque déserte, l'aéroport de Blagnac aussi. Dès le décollage nous nous enfonçons dans une purée de pois qui me laisse à penser, avec le chauvinisme qui me caractérise, qu'il n'y a que dans notre Sud-Ouest qu'il fait beau ! Nous en avons la confirmation en arrivant à Amsterdam, dans un brouillard estompant les lointains et laissant les canaux se perdre dans la grisaille d'un paysage hivernal. L'aéroport est immense, et il nous faut parcourir plus de deux kilomètres avant d'atteindre la zone d'embarquement de Bangkok. Deux heures d'attente et nous décollons à bord d'un Airbus de la KLM. La compagnie veut rentabiliser au maximum ses vols et nous sommes encastrés dans des sièges trop étroits. Le confort n'est pas la priorité ! La nuit est longue dans ces conditions, et quand au bout de dix heures de vol nous survolons enfin la Thaïlande, je n'ai pas dormi, et j'ai l'impression qu'on m'a roué de coups. Nous survolons un miroir étincelant : un damier de rizières inondées entre la ville de Bangkok hérissée d’immeubles, le delta de la Chao Phraya et le Golfe de Siam.

       

Entre l’aéroport et le centre de Bangkok, nous prenons le « sky-train », un métro aérien qui permet d’éviter les embouteillages des avenues de la ville. Nous dominons des banlieues sordides, des cabanes couvertes de tôle ondulée, des barres d’immeubles aux couleurs sales, des chantiers abandonnés… nous arrivons à Khrung thep, nom thaïlandais de Bangkok qui signifie « Cité des Anges ». Cette ville est en réalité une capitale de plus de douze millions d’habitants, une mégapole où l’or de milliers de temples ruisselle dans la boue fétide et se reflète dans l’eau noire des rares canaux existants encore. Moi, j’aime Bangkok, je me sens bien dans cette ville où le luxe insolent des immeubles de verre domine la pauvreté des petits marchands installés à même le trottoir et proposant leurs soupes de nouilles ou leur riz frit.

Ici, l’urbanisme est tout à fait anarchique. Les grandes avenues qui quadrillent la ville sont, en général, bordées de grands immeubles étouffant de plus en plus les bâtisses traditionnelles à deux étages. Sur chaque avenue débouchent des sois ou ruelles ( le mot « soi » se prononce soï ) portant parfois simplement un numéro. Il est très difficile de se rendre à une adresse donnée dans un soi, la numérotation étant tout à fait incompréhensible, car l’on a parfois construit quelques villas entre deux maisons un peu éloignées et à d’autres endroits, on a remplacé cinq maisons par un seul immeuble. On peut donc sauter du numéro 12 au 18 ou avoir cinq numéros 12…

Dans l’après-midi, Claude, un Normand avec qui je devrais aller au Myanmar, nous rejoint au Crown Hôtel. Le soir, nous allons dîner au Restaurant Suda du Soi 14. Il y a cent vingt-six plats à la carte, et nous choisissons du foie de porc, des crevettes et des calamars sautés à l’ail, des légumes frits et une salade de vermicelles de riz très pimentée. Nous voici réintégrés en Asie, nous pouvons aller nous coucher.

 

Lundi 26 novembre 2012.

Bangkok.

Journée passée à faire des achats, à aller d’un centre commercial à un autre en métro ou en bateau. Peu de touristes utilisent le transport collectif sur les rares canaux qui subsistent dans cette « Venise d’Orient », pourtant c’est plus rapide et plus confortable que le bus. Les canaux de Bangkok ont pratiquement tous disparu sous l’asphalte des avenues, et les rares qui restent sont sillonnés par de longues vedettes rapides qui assurent le transport des passagers. Nous attendons sur le quai près du carrefour Phetchaburi-Asoke. Dès qu’un bateau passe, l’eau noire dégage des odeurs de vase, des miasmes pestilentiels ; la Venise d’Orient n’est plus séduisante ! Dans un rugissement de moteur, le bateau accoste au ponton métallique qui tangue. Un employé saute sur le quai, tel un singe, et enroule un cordage à une bitte d’amarrage. Nous avons juste le temps de sauter à bord et la barque redémarre. Les murs noirs bordant le klong ( canal ) cachent des arrières d’immeubles encombrés d’objets hétéroclites.

Nous allons à Panthip, l’immeuble de l’informatique. On y trouve toujours son bonheur, de la copie illicite vendue dans des boutiques qui affichent insolemment leur marchandise au petit matériel en passant par les appareils dernier cri en photo, vidéo ou informatique. Malheureusement, les prix augmentent d’année en année pour devenir de moins en moins attrayants.

                 

En revenant à l’hôtel, nous avons du mal à monter dans le métro tant la foule est compacte, mais je ne comprends pas pourquoi ni comment les Thaïs arrivent à se faufiler jusqu’au fond du wagon sans presque toucher les autres personnes. Ce sont des chats, des anguilles, des gens d’une telle discrétion qu’on ne les remarque même pas quand on est serrés comme des sardines.

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