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La soupe du marché pour déjeuner, le songtaew jusqu'au ferry-boat, la traversée vers l'île de Koh Chang, un nouveau songtaew rempli de touristes occidentaux ou Thaïs... C'est la routine, et je suis heureux de retrouver « mon » île, la mer bleue et le sable fin. Nous allons au Cookies, les bungalows à quatorze euros sont complets, alors nous nous installons dans un bungalow à trente euros, avec air conditionné et télévision. Bof ! Cela nous permet de regarder les vidéos que j'ai faites en cours de voyage ( j'ai pris 9 h de film ! ).
À dix-neuf heures, les restaurants, sur la plage, affichent complet. Les touristes n'ont jamais été aussi nombreux, car la population qui ne peut pas se rendre à Phuket se retrouve ici, en espérant qu'il n'y aura pas un autre tsunami.
Que fais-je de ma journée ? Le matin nous regardons des vidéos dans notre beau bungalow, puis vers midi, nous nous installons dans une chambre plus économique. Le reste de la journée, je lis et je m'adonne avec volupté à la sieste, bercé par le doux murmure des vagues ! Et à ceux qui me demanderaient : « Mais tu restes dans un bungalow au bord de la plage, et tu n'as pas peur ? » Je répondrais que bien sûr que non, car si j’avais peur, j'irais dans un bungalow en haut de la colline... Mais je dois avouer que je me surprends parfois à scruter l'horizon pour voir si la grosse vague n'arrive pas...
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Je reste fixé à mon ordinateur, j'ai du travail, et je ne vois pas passer le temps. Je me suis installé à une table en ciment sur le sable, sous l'ombre bienfaisante des cocotiers. La mer respire doucement juste devant moi, les vagues ne dépassent pas dix centimètres de hauteur. Les gens, assez nombreux sont assez silencieux, seuls quelques enfants rient et crient en s'éclaboussant... Chez moi, à 10 257 kilomètres d'ici, il y a peut-être du givre sur les vitres...
J'apprends, par un couple franco-suisse que la nuit du réveillon a été une nuit de liesse avec pétards et musique disco jusqu'à l'aube. Pas un mot pour les victimes de la catastrophe, pas une minute de silence ; les affaires sont florissantes, le malheur des uns fait le bonheur des autres : on a récupéré la clientèle de Phuket ; il faut que le touriste s'amuse ! Koh Chang est bien pourrie !
C'est l'invasion : tous les touristes qui ne peuvent plus aller à Phuket se retrouvent ici, sur la plage, et l'on se croirait presque sur la côte basque au mois d'août.
Toujours les mêmes images de destructions sur les plages de Phuket, mais elles alternent déjà avec celles de touristes revenus bronzer sur les plages sinistrées, alors que des corps flottent encore entre deux eaux… Je ne comprends plus rien.
Le 13 janvier… à six heures et demie, l'avion de Thaï Airway se pose sur la piste de l'aéroport Charles De Gaulle. Le ciel est clair, mais l'air vif me rappelle que le lainage est de rigueur et que les tropiques sont loin, là-bas vers le sud… Je suis rentré au pays, je trouve les gens gris et tristes, il me tarde déjà de repartir !
FIN