Page 17        pour un meilleur confort, appuie sur F11                   Page précédente


Lundi 6 décembre 2004.

Vientiane.

Ce matin, la soupe n'est pas terrible : de grosses nouilles blanches longues comme des spaghetti se mêlent à des morceaux de porc un peu élastiques, et par-dessus, des débris de plantes, citronnelle et tiges d'ail, ce qui fait un peu désordre... Heureusement, Amnoay, avec ses talents de préparatrice en pharmacie réussit à rendre le plat comestible.

Nous allons au musée national. Au rez-de-chaussée, des os de dinosaures fossilisés trouvés dans la région de Savannakhet et quelques pierres taillées par des habitants du Laos du temps de la préhistoire sont tristement présentés dans des vitrines vieillottes. Puis ce sont des poteries datant de quatre mille ans... Amnoay n'est pas plus intéressée par la vaisselle cassée que par les cailloux ! On monte un escalier repeint au Ripolin jusqu'au premier étage où des tenues poussiéreuses et des outils utilisés par les tribus du nord ne me captivent pas davantage. Les photos présentées sont de mauvaise qualité, ce qui n'arrange rien ! Dans les salles suivantes, c'est l'apologie du Pathet Lao et de sa lutte contre le méchant colonialiste français, puis américain. Des armes rouillées, des photos jaunies de Lénine, Staline et des Héros laotiens qui réussirent à prendre le pouvoir, des images de congrès du parti communiste... mais aucune photo de Vientiane du temps de la colonisation, comme si l'on ne voulait pas reconnaître que la ville, avant de devenir le cloaque lépreux qu'elle a été il y a dix ou vingt ans, avait tout de même connu des heures de gloire.

Le soir, comme tous les soirs, nous allons flâner au bord du Mékong, je vais boire ma bouteille de 65 cl de bière Lao bien fraîche. Le soleil décline sur le fleuve presque désert. Seules quelques rares barques de pêcheurs relevant leurs filets viennent s'inscrire en ombres chinoises dans cette féerie scintillante... Bon, voilà que je m'envole à nouveau dans un lyrisme effréné... Je ne sais pas si c'est la bière qui fait ça ? Mais peut-être que c'est parce que c'est beau, tout simplement !

Mardi 7 décembre 2004.

Vientiane. 

 

avec ta petite main blanche, nettoie les phares

 

Nous partons en expédition pour la journée à pied dans Vientiane. Je découvre même un luxueux magasin de vente de vins de Bordeaux, des murs couverts de bouteilles de Sauternes, Graves, Saint Emilion...

Nous allons manger du riz frit au porc, au marché : un régal pour les papilles ! La chaleur se fait un peu agressive vers le milieu de la journée, alors nous choisissons les trottoirs ombragés, pour aller jusqu'à l'ambassade du Cambodge, récupérer nos passeports.

Je vais changer cent vingt dollars dans une banque et on me donne un véritable dictionnaire : une liasse de trois cent soixante billets de cinq mille kips. Amnoay est si heureuse que je photographie son bonheur : la joie de se sentir riche avec une grosse liasse dans la main !

Le soir, c'est la promenade habituelle le long du Mékong. Ce n'est ni mieux ni moins bien que la veille, c'est la routine qui s'installe ; alors, il vaut mieux partir le plus vite possible. Demain nous irons à Paxane.

Page suivante