Dernière modification: 14/04/2015

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Carnet de voyage

2011_2012 Asie du Sud-Est .

 

Premier jour... le départ !

Mardi 6 décembre 2011.

Pau - Francfort.

Il m'a fallu presque toute la nuit pour « faire les bagages ». Aussi, quand le réveil sonne, à 5h30, je n'ai dormi que trois heures. Avec l'excitation due au départ, je n'ai pas sommeil. Amédée nous conduit à la gare, la route brille, il pleut, et ce serait une triste matinée d'hiver si nous n'allions pas vers le soleil ! Dans le train, pas grand monde... et nous arrivons à Toulouse. La navette pour Blagnac, c'est toutes les vingt minutes ; nous n'avons pas à attendre. L'aéroport s'est considérablement agrandi et amélioré depuis mon dernier passage, il y a quatre ans. L'avion de Lufthansa a une heure de retard. La compagnie fière de sa renommée de ponctualité doit être morte de honte ! Deux heures de vol, on nous donne une salade de nouilles avec du maïs, des brocolis, du chou-fleur, des morceaux de tomates, des boulettes de fromage de chèvre... On pourrait croire que ça fait un peu désordre, dans l'assiette, hé bien c'est drôlement bon ! avec une bière du pays en plus...

Nous attendons cinq heures dans le luxueux aéroport de Frankfurt. Heureusement que nous avions des provisions car tout, jusqu’au moindre sandwich, est hors de prix. Même la petite bouteille d'eau à 3,30 euros, je trouve un peu exagéré. Deux énormes Airbus A380 sont collés au satellite où nous attendons, semblables à deux gros bébés en train de téter. Je ne me rends compte de leur taille colossale que lorsque notre 747 vient s’intercaler. Il semble bien fluet à côté des deux monstres.

Les dix heures de vol entre Francfort et Bangkok me semblent interminables, car je ne dors pas beaucoup.

 

Mercredi 7 décembre 2011.

Francfort - Bangkok

Nous entamons la descente. L'avion s'enfonce dans la couche de nuages étincelants, et je découvre alors un miroir tout aussi éblouissant : le sol est liquide. Habituellement, nous survolons un damier de rizières, aujourd'hui, c'est un lac à perte de vue. Le problème des inondations n'est pas tout à fait résolu. Sur quelques îlots noirâtres, je devine de petites maisons qui n’ont même pas réussi à garder les pieds au sec lorsque le niveau était au plus haut, il y a deux mois. Des routes disparaissent sous les eaux, et pourtant tout semble normal : je distingue quelques fumées, des files de véhicules sur une autoroute.

À Suvarnabhumi, le Bus assurant la liaison entre l’aéroport et la ville a été supprimé. Nous sommes donc contraints de prendre un taxi. Évidemment, les prix sont un peu « arrangés ». On doit payer un petit supplément de 50 Bahts par bagage... Il y a bien le « sky train », mais il ne nous laisse pas devant l’hôtel, alors s’il faut prendre un taxi en plus, cela ne fait pas gagner de temps.

Je trouve l’Hôtel Crown 29 bien triste. Il se trouve pris en étau dans un quartier de plus en plus grignoté par les immeubles, et la direction ne fait aucune réparation, car il est voué à la destruction. Il me faudra changer mes habitudes et trouver un autre quartier pour poser mes bagages. On trouve ainsi, à Bangkok, des bâtiments délabrés dans des quartiers résidentiels, des hôtels ou des maisons pourtant agréables il y a encore peu de temps, mais dont l’espérance de vie est menacée par la grosse vague de verre et de béton qui submerge la ville.

 

   

 

Le soir, nous allons dîner au restaurant Suda du soi 14. La patronne, une vieille Chinoise trottinant parmi les tables avec son carnet à souche nous accueille comme de véritables amis : il y a bien longtemps qu’on se voit vieillir mutuellement !

Avant de me coucher, je fais un petit essai pour vérifier si les programmes de la télévision sont toujours aussi nuls : j’ai le choix entre une mascarade de faux homosexuels se roulant par terre en proférant des inepties qui se voudraient humoristiques, un film où le gangster a pris une pauvre jeune fille en otage, une série à l’eau de rose où le pauvre laveur de carreaux et la fille de l’avocat voudraient se marier, mais le père s’oppose à cette union désastreuse... Finalement, je regarde la chaîne religieuse où un vieux bonze donne des conseils à de pauvres gens qui mettent des petits billets dans une grande vasque en argent martelé. Je ne comprends pas ce qui se dit, mais au moins, il n’y a ni couinements ni hurlements de terreur.

 

 

Jeudi 8 décembre 2012.

Bangkok.

C’est le haut-parleur du marchand de fruits qui nous réveille à huit heures. Avec le décalage horaire, il n’est pour nous que deux heures ; pourtant, nous nous levons sans trop de mal. Moi, je suis content de retrouver la Thaïlande, et Amnoay, même si elle ne l’avoue pas, elle est heureuse de revenir au pays. Le soleil promet de me soutirer quelques gouttes de sueur. J’ai toujours la possibilité de me réfugier dans des endroits climatisés ; d’ailleurs, je commence par la Banque. Les employés sont aussi nombreux que les clients, des écrans plats diffusent des images publicitaires, les fauteuils sont bien confortables... Je pense qu’en Thaïlande les banques ont de l’argent !

Bangkok ressemble à une ville en état de siège. Les trottoirs sont encombrés de sacs de sable entassés devant les entrées d’immeubles pour empêcher que l’eau ne rentre. Certains se sont percés : on se croirait presque au bord de la mer... peut-être à Beyrouth en 1977 ? Nous voulons prendre le bus 38 vers Pratunam, nous attendons plus d’une demi-heure : pénurie de bus, certains quartiers étant encore inondés. Nous allons au soi Asoke pour manger une soupe tellement relevée que je n’arrive pas à la terminer. Nous voulons prendre le bateau jusqu’au monument de la démocratie, mais il ne va pas plus loin que Pratunam car le niveau de l’eau dans le klong est trop haut, alors il ne peut pas passer sous les ponts. Je vais à Panthip, le supermarché de l’informatique. Les prix sont devenus peu attrayants. C’est toujours le sanctuaire de la copie illégale. Pour cent bahts ( deux euros ) on a le dernier DVD, et parfois même avant qu’il ne soit sorti en Europe. On a aussi un CD contenant une bonne douzaine de CD convertis en MP3... La technique est toujours la même : on choisit sur le catalogue, on revient dans dix minutes : la commande est arrivée, Dieu seul sait d’où. Pour des policiers qui voudraient agir, difficile de saisir le stock : il n’est pas sur place.

Tiens, voilà qu’il pleut. Ce n’est plus la saison, mais le ciel se montre bien désobéissant depuis quelque temps. Une pluie tiède qui ne parvient pas à rafraîchir l’atmosphère. Les passants n’en tiennent aucun compte. Seules quelques jeunes filles mettent leur main en éventail au-dessus de leur tête, bien dérisoire abri qui ne fait qu’ajouter à leur grâce féline. Autant les femmes sont pudiques dans les villes de province, autant à Bangkok elles veulent affirmer leur indépendance autant vis-à-vis des traditions que des hommes qu’elles dominent souvent. ( La polygamie n’a été abolie qu’en 1921 par le roi Rama VI. ) D’ailleurs, fait caractéristique, pour la première fois dans l’histoire du pays, le premier ministre est une femme : Yingluck Sinawatra. Si la jeune femme de province se drape encore bien souvent dans le sarong, celle de Bangkok arbore parfois un short aussi petit qu’un étui de téléphone. Les chaussures aux semelles et talons hauts sont peu adaptées aux trottoirs souvent défoncés, mais cela grandit la silhouette. Les Thaïlandaises ont de superbes cheveux fins, d’un noir intense qui dégoulinent dans leur dos... Elles les teignent en châtain clair et les frisent, ce qui leur donne un air vulgaire. Elles veulent un nez à l’européenne, alors la chirurgie esthétique a de beaux jours devant elle. Le résultat est souvent désastreux.

Je reviens à l’avenue Sukhumvit par le métro aérien, le « sky train » roulant sur une voie perchée sur des pilotis de béton au-dessus des avenues. À la station Silom, c’est l’affluence. Les passagers montent sans se bousculer, personne n’a l’air pressé. Dans le métro, l’adulte se lève pour laisser la place à un enfant qui remercie d’un waimains jointes au niveau du visage ). Rares sont ceux qui n’ont pas le téléphone collé à l’oreille ou qui ne pianotent pas sur quelque jeu électronique. Arrivé à la station Nana, je dois me frayer un passage dans une foule compacte pour sortir. Chacun s’écarte lentement, et j’atteins la porte sans avoir touché personne, sans avoir écrasé un seul orteil. Comme j’aime ces gens qui ne manifestent jamais leur mauvaise humeur, toujours prêts à répondre à un sourire ! Dans la station de métro alors que la foule des voyageurs sortis des wagons descendent les escaliers, trois coups de cloche venus je ne sais d’où résonnent brusquement. Aussitôt, la foule se pétrifie au garde-à-vous pendant quelques secondes, dans les escaliers : c’est dix-huit heures, « l’heure du drapeau ». On a même droit parfois à l’hymne national.

 

Vendredi 9 décembre 2011.

Bangkok.

Nous allons musarder devant les vitrines des boutiques et dans le supermarché de luxe de l’Emporium ou du Robinson. Les prix sont pratiquement les mêmes qu’en Europe, souvent plus chers. Je vais au Soi Nana me renseigner auprès des agences de voyages pour acheter un billet d’avion pour Djakarta ou pour Yangon... les prix me font reculer : je vais réfléchir. Nous empruntons le métro souterrain jusqu’à la gare. Il est moins utilisé que le métro aérien, les Thaïs sont un peu claustrophobes, ou alors ils ont peur que les inondations de certains quartiers de la capitale ne provoquent une vague mortelle qui viendrait nous noyer comme des rats. À la gare, en plus de la cohue des haut-parleurs annonçant les trains, il y a, dans le hall, un podium publicitaire qui assourdit tout le monde. Pas facile pour acheter un billet dans ces conditions ! Je hurle comme un malade à travers l’hygiaphone, et j’obtiens ce que je désire : deux billets pour Surin, pour demain. Certaines situations sont parfois miraculeuses !

Le soir, nous mangeons un grand bol de soupe de poulet et de nouilles à quarante bahts ( un euro ) au bord de l’avenue Sukhumvit. Des petits marchands installent leur cuisine roulante sur le trottoir, avec quelques tables et chaises pliantes, et ils font des soupes bien meilleures que celles que l’on peut manger dans les restaurants ayant pignon sur rue. Les ustensiles de cuisine sont récurés avec soin, l’eau provient de bidons capsulés, et bien que certains touristes craignent le manque d’hygiène, je peux dire que depuis trente-deux ans que je mange des soupes sur le trottoir, s’il y avait un problème, je le saurais !

 

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