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Jeudi 25 février

Klaeng - Rayong. 65 km.

 

 

Ce matin je pars vraiment à la fraîche, au lever du jour. Il fait vingt-quatre degrés la température idéale ! Je suis presque seul sur la route.

De temps en temps, comme si je suivais une bande dessinée, des fantômes sont reproduits sur l’asphalte, à la peinture blanche. À chaque accident mortel, pour les besoins de l’enquête, la police dessine le contour des véhicules ou même parfois des corps des victimes. Ce sont les pauvres usagers tués par des véhicules et que l’on a décalqués sur la route. Quand l’accident a eu lieu récemment, on peut même voir la tache sombre du sang ! C’est d’un réalisme impressionnant, et je pense que c’est un peu cruel pour les membres de la famille s’ils habitent dans le secteur… Les petits marchands de soupe ou de fruits installent leurs étalages dans le silence, sur le bord de la route. Un petit vent frais me pousse gentiment, et je fais les dix-sept premiers kilomètres sans m'en rendre compte, quand soudain, dans un virage, sur la droite, je vois en face de moi une mer étincelante sous un soleil levant. Je suis au bord de la mer !

 

 

Une plage déserte, bordée d'arbustes, s'étend sur plusieurs kilomètres. Le secteur n'est pas encore massacré par les promoteurs ! C'est curieux comme les touristes se ruent sur les îles et dédaignent les plages sur le bord de la côte. Cet endroit est pourtant bien agréable ! J'arrive dans une zone où le bord de la mer est agrémenté d'une jolie petite promenade ombragée, sur le bord de laquelle on a construit quelques hôtels assez discrets. Il n'y a pas foule. Le coin est tranquille. Quelques petits restaurants se sont installés sous les arbres, mais aucun ne me propose de soupe. C'est pourtant l'heure de mon déjeuner ! Ils ne vendent que des jus de fruit, des sorbets, des milk-shakes, bref des boissons rafraîchissantes. Moi, ce que je veux c'est une bonne soupe de nouilles avec des crevettes, des morceaux de calmars : une soupe aux fruits de mer !

 

 

La route traverse une forêt de pins, toujours en bord de mer. La lumière devient verte, ça fleure bon le sous-bois, d'autant plus qu'il a plu la nuit dernière. Entre les arbres, je vois scintiller des vagues frangées d'écume. Quelques barques, bleues comme le ciel, sont alignées sur le sable. À l'horizon, je distingue, dans une brume bleutée, le dos rond de la petite île de Koh Samet. C'est là que vont les touristes pour s'amalgamer sur la plage, s'entasser dans les restaurants, s'agglomérer devant les boutiques de souvenirs. Bien sûr, il y a aussi de petites criques isolées, plus tranquilles, mais les tarifs des « resorts » bâtis en bord de mer dans ces endroits ne sont pas pour les routards !

C'est en arrivant à Ban Phé que je trouve enfin ma bonne soupe. Une jeune fille a installé trois tables boiteuses sur le bord de la route. Les « farangs » dédaignent ces petits marchands de soupes ; c'est pourtant là que l'on trouve les meilleurs bols de nouilles ! La marchande, qui n'a guère l'occasion de causer avec des étrangers, me presse de questions. Elle veut tout savoir, à croire qu'elle veut éditer ma biographie ! Elle me laisse à peine le temps de manger mes nouilles qui glissent entre mes baguettes.

 


 

 

 

 

 

 
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Le gros village de Ban Phé est en effervescence. C'est d'ici que partent les bateaux pour Koh Samet. Magasins d'articles de plage, de ventes de coquillages, de chemisettes, agences de voyages, bars, boutiques... Je me retrouve au milieu d'une circulation anarchique de triporteurs, de minibus, de motos pétaradantes, de gros 4x4... Je suis à trois kilomètres, et à mille lieues de mon joli bois de pins de tout à l'heure !

Je file sur Rayong par une petite route tranquille, puis je retrouve l'autoroute, la poussière, la fumée des diesels, le rugissement des moteurs, le vrombissement des camions tractant leur remorque. À Rayong, un jeune mototaxi me guide jusqu'à un hôtel presque luxueux où je ne paye que 130 baths.

Vers sept heures, je vais dîner dans un petit restaurant populaire où j'ai failli m'enflammer ! Quand ils font frire du piment, tout le monde tousse, et moi, je deviens rouge comme un poivron !

 

 

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