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Lundi 18 janvier 2016.

Mukdahan - Savannakhet 25 km.

Aujourd'hui c'est une étape courte et pas très difficile. Je quitte donc l'hôtel seulement à 11h. Je longe le fleuve Mékong, mais je ne peux pas dire que la vue soit très belle, car entre le fleuve et la route se trouvent des masures à moitié bancales, des petits restaurants peu esthétiques et ce qui est curieux, et que j'avais déjà remarqué lors de mon voyage l’an dernier le long du Mékong, c'est que lorsqu'on construit une maison en bord de fleuve on tourne la façade vers la route et l'arrière de la maison du côté du fleuve. Cela prouve que les Thaïlandais ne se soucient guère de la vue sur le fleuve.

J'arrive au poste frontalier pratiquement désert. Mon passeport est tamponné par une employée peu avenante, et qui ne me laisse pas traverser le pont à bicyclette. Il me faut donc trouver un pick-up, mais ils sont tous bien chargés, ou attendre le car. Dans le sens Thaïlande-Laos, les marchandises sont acheminées vers les marchés et les petites épiceries, car rien n’est fabriqué au Laos, tout vient de Thaïlande. Les vêtements, les ustensiles de cuisine, les produits alimentaires… jusqu’au sel et au poivre ! Alors, le coût de la vie est environ vingt pour cent plus cher au Laos. Les investisseurs ne se bousculent pas, les industries sont inexistantes.

Le car arrive, plein comme un œuf. Entre les passagers et les ballots ou les cartons, il ne reste plus de place pour caser ma bicyclette. Je sens que je vais rester ici un bon moment. Le prochain car arrivera dans une demi-heure. Alors, je parle avec les policiers, avec des gens qui semblent être employés ici à la frontière, je manifeste mon désir de traverser le pont en vélo ; j’explique que l’an dernier, j’ai ainsi traversé le pont de Nakhon Pathom à Thakek… Je deviens le genre collant, celui qui finit par déranger. Et puis je ne peux plus revenir en Thaïlande, mon passeport ayant été tamponné, alors que faire ? Je propose cent bahts ( 2,50 € ) pour traverser. Alors là, on s’intéresse à mon cas, et me voilà casé dans une vieille guimbarde à moitié rouillée : l’autobus qui fait la navette entre la Thaïlande et le casino se trouvant au Laos. En Thaïlande, théoriquement, les jeux de hasard sont interdits, alors les casinos se trouvent dans les pays voisins aux frontières : au Laos, au Myanmar, au Cambodge. Bon, me voilà de l’autre côté du pont ! Au bout de quelques kilomètres, je suis à Savannakhet. Attention, car contrairement à la Thaïlande, en théorie on roule à droite. En réalité, on roule là où il y a de la place ! La circulation est très lente, les véhicules s’arrêtent aux carrefours, on ne voit pas de motocyclistes kamikazes comme en Thaïlande. On sent que les Laotiens ont encore conservé leur flegme légendaire.

Je vais à l’hôtel « Savanbanhao » que je connaissais déjà. Je prends une chambre des moins chères et j’ai droit à un matelas trop mince posé sur un sommier en planche. Je sens que demain, je vais être mâché comme si j’avais dormi sur un tas de cailloux. Quand la nuit tombe, je vais dîner à un petit restaurant sur la place de l’église : le « Xok Xay ».

 

 

Mardi 19 janvier 2013

Savannakhet.

Je vais à l'ambassade de Thaïlande pour apporter mon passeport de façon à obtenir un visa. La foule des touristes qui attendent a l'air si morose qu'on se croit à un enterrement. Il n'y a aucun Français que des Anglais ou des Nordiques. Certains ont l'air tellement patibulaire que si c'était moi qui donnais les visas, je crois que je les expulserais directement. On repère facilement, dans cette population, les Occidentaux qui vivent de trafic en Thaïlande. La junte militaire thaïe a décidé de pourchasser toute une population qui jongle avec les visas, qui reste dans le pays en toute illégalité, et maintenant, malheur à celui qui est appréhendé avec un visa périmé ! Cela coûte très cher !

Comme j'ai très mal dormi à l'hôtel où je me trouvais la nuit dernière, à cause du ronflement de la climatisation des chambres voisines, j'ai décidé de changer. Je traverse la rue, je vais à « Savamimmith », un autre hôtel où la chambre est bien triste avec des cloisons en bois, toute petite, mais l'endroit a l'air plus calme que celui d'hier. Le prix est le même : 70.000 kips ( 7 € ). Je ne sais pas quoi faire de ma journée ; il n'y a rien à visiter dans cette ville et Savannakhet, de plus est un endroit qui ne me plaît guère. C'est une ville de passage vers le Vietnam ou alors un endroit où viennent les touristes uniquement pour renouveler leur visa thaïlandais. On ne trouve pas comme à Takhek une bonne ambiance avec des gens qui viennent visiter le pays. De plus, les autochtones ne sont pas particulièrement chaleureux ! Bref, il me tarde de revenir en Thaïlande. Heureusement que j'arrive à m'exprimer en thaï, car cela rend les gens un peu plus affables. Vraiment Savannakhet est une ville où je n’ai pas envie de m’attarder.

 

 

Le long du fleuve des restaurants se sont installés. Ils ont modernisé leur mobilier par rapport à ces dernières années, et maintenant, on est assis sur des chaises en plastique avec des tables un peu moins bancales. On a une vue splendide sur le fleuve et sur la rive thaïlandaise, surtout au coucher de soleil, mais les moustiques sont là et gâchent un peu le plaisir ! Je vais dîner au même restaurant qu'hier soir. On me donne une carte dont la couverture en plastique qui fut blanche dans le temps est devenue de couleur brune tant elle est couverte de crasse ! Personne n'aurait idée d’y donner un coup d'éponge ! C'est ce qui dépasse souvent notre entendement : ici, les gens ne se formalisent pas avec les détails !

 

Mercredi 20 janvier 2016.

Savannakhet. 22 km

J'ai encore une fois mal dormi, peut-être parce que même les yeux fermés, la chambre n'est pas très agréable à regarder ! Il y a juste la place pour le lit, pas de table, pas même une chaise, avec des cloisons en lambris. Je suis complètement déprimé ce matin : le ciel est gris, il a plu vers six heures, je m'ennuie ! Je quitte l'hôtel « Savamimmith », pour aller vers des lieux plus hospitaliers. En arrivant au bord du Mékong,  comme pour me narguer, la Thaïlande, sur l'autre rive, est en plein soleil. Je vais à la petite guesthouse « Nongsoda » juste au bord du fleuve. Je connaissais déjà ce petit hôtel pour y être déjà allé. J'ai une chambre plus agréable et surtout il y a la télé française TV5, et je peux donc regarder des documentaires français, en français ! Depuis un mois je n'ai pas parlé avec un seul Français, car je n'en ai pratiquement pas rencontré, alors je finis par me sentir isolé. Je déjeune à la terrasse de la petite guesthouse. Une gentille jeune fille me prépare un sandwich laotien. Le « sandwich laotien » est fait dans une baguette d'une longueur de vingt centimètres, dans laquelle on met du pâté comme le pâté de campagne de chez nous, des carottes râpées, des concombres, une feuille de salade et quelques ingrédients asiatiques qui donnent un goût exotique à ce sandwich qui pourrait fort bien être de chez nous ! Les Laotiens ne mangent du pain qu'au déjeuner. Il faut se lever de bonne heure pour trouver dans la rue des marchands de baguettes toutes identiques toutes de la même longueur, et l'on peut prendre un café au lait en trempant sa baguette ou en mettant de la confiture sur son pain. La seule chose qui manque, c'est le fromage introuvable au Laos. Eh bien tant pis je me contente du pâté !

À 14 h je vais à l'ambassade de Thaïlande pour récupérer mon passeport. Il n'y a presque personne et l'on me remet ma pièce d'identité dans les cinq minutes. Je vais déjeuner juste à côté, dans une petite gargote où j'ai pris une soupe hier. Le jeune couple qui tient cet établissement sommaire me reconnaît et m'accueille avec un sourire jusqu'aux oreilles. Curieux comme les Laotiens sont froids au premier abord, et finalement assez chaleureux quand ils voient qu'on revient chez eux. J'ai pris la précaution de prendre avec moi une de ces fameuses petites baguettes, alors je commande deux œufs sur le plat que l'on me sert avec de la viande de porc hachée un peu comme de la chair à saucisse. Donc, me voilà en train de saucer mes œufs frits avec ma baguette toute fraîche en mangeant presque des saucisses ! Le bonheur vient quelquefois de choses très simples, tout simplement de deux œufs frits dans une assiette !

 

 

Pour terminer mon après-midi, je pars en excursion avec mon vélo le long du fleuve. C'est tranquille, mais il n'y a rien d'extraordinaire. Il ne faut pas trop s'approcher du parapet et se pencher de l'autre côté, car on a alors une vue splendide sur toutes les poubelles et les détritus que viennent jeter les riverains. Ces détritus sont emportés par le fleuve lors des crues, mais il faudra donc attendre le mois d'août pour que le niveau de l'eau monte. D'ici là, les rives du Mékong seront de véritables décharges publiques ! La pollution est endémique. Les bords des routes, les villes, le moindre terrain vague entre deux maisons, tout est jonché de poches en plastique, de bouteilles en plastique, de détritus en tout genre. Les particuliers brûlent quotidiennement leurs déchets dans leurs jardins. Nous qui sommes si vigilants pour la couche d'ozone et pour les gaz à effet de serre, il faut se dire que dans la plus grande partie du monde, les habitants n'ont pas d'autre solution que de polluer !

Le soir je vais dîner au restaurant Xok Xay,  comme tous les soirs. Je vais en vélo ; pas besoin de lumière : les rues sont bien éclairées bien bétonnées.

 

 

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