Dernière modification: 25/04/2014

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Jeudi 12 décembre 2013.

Don Det.

Nous sommes à Si Phan Don cela signifie les quatre mille îles. Je me suis laissé bercer par le bourdonnement continu des chutes du Mékong pourtant distantes de huit kilomètres, toute la nuit. Je mets le nez dehors vers six heures, c’est l’heure où l’horizon bleuté se teinte de safran. L’eau scintille, étincelle, alors que le soleil monte à l’horizon. 4000 îles... ce n’est pas exagéré si l’on compte tous ces îlots de verdure, parfois simples buissons semblant à la dérive sur un lac qui glisse doucement, donnant à ce décor et à cette lassante immobilité, un incessant mouvement. Une pirogue effilée comme un tronc d’arbre dérive le long de la berge. Deux enfants silencieux relèvent une nasse dans laquelle aucun poisson n’a daigné se laisser prendre. Ils rentrent à la maison bredouille, juste à temps pour partir à l’école. Soudain, une pétarade infernale vient troubler ce havre de paix : une longue barque surgit de derrière la touffe verte d’un îlot. Son moteur est fixé au bout d’un long arbre d’hélice et l’ensemble fait office de gouvernail. Six femmes assises les unes derrière les autres ont mis sur leurs épaules et sur leur tête tout ce qui pourrait les abriter de la fraîcheur matinale : leur fichu coloré, une serviette de toilette, ou même le grand sac qui reviendra du marché rempli de pommes de terre.

Je suis le sentier sablonneux jusqu’au pont construit par les Français pour laisser passer la seule voie ferrée existant au Laos, destinée à transporter les marchandises des bateaux venant de Saigon et obligés de rester en aval des chutes, jusqu’à ceux attendant en amont et continuant leur voyage vers Vientiane, Luang Prabang, et même plus loin.

Quand je reviens au bungalow, mon petit chat m’attend et me suit partout. En Asie, on ne martyrise pas les animaux, on les nourrit, mais on ne les cajole que quand ils sont petits. Ensuite, plus une caresse, plus aucun soin. Alors, les chiens ou les chats recherchent parfois ces caresses autant que la nourriture.

Indolents de nature, les Laotiens ne cherchent qu’à vivre le plus agréablement possible. On n’a pas de besoins. Pourvu qu’on ait de quoi se nourrir, se loger, se vêtir, donner un peu au temple pour les bonzes... Les Laotiens préfèrent se passer du superflu plutôt que de renoncer à leur douce existence. Mais attention, notre belle civilisation du besoin, notre occidentalisation les rattrape. Nous leur créons des besoins, nous leur vendons à crédit, les forçant ainsi à entrer dans le cercle vicieux de notre société de consommation.

 

Vendredi 13 décembre 2013.

Don Det.

Il n’y a vraiment rien à faire à Don Det quand on a déjà tout visité les années précédentes. La principale attraction, ce sont les chutes du Mékong : les petites chutes de Li Phi, ce qui signifie « piège à esprits » et qui donnent presque une impression d’intimité, et les effrayantes chutes de Khon Phapheng où la fureur des eaux devient assourdissante. J’ai vu ces cataractes à différentes périodes de l’année, et si je trouve celles de Khon Phapheng plus effrayantes et spectaculaires durant la mousson ou dans les deux mois qui suivent, elles ont par contre une beauté indéniable lorsque le débit est plus faible, que l’eau est plus propre et que les pêcheurs escaladent les rochers avec une agilité de félins. Cette année, je ne visite pas ces endroits, je reste dans les parages de mon bungalow. Je passe ma journée à me laisser aller à une totale inactivité, et c’est si bon que je dois me faire violence pour aller me promener le long du fleuve. Je vais voir les joueurs de pétanque qui jouent sans se quereller, sans éclats de voix... Les enfants barbotent, les buffles aussi, un peu plus loin, des joueurs de takro par équipe de deux se renvoient une balle en rotin par-dessus un filet, comme au volley. On peut toucher la balle avec toutes les parties du corps sauf les mains et les avant-bras. Cela donne lieu à de spectaculaires acrobaties de la part des joueurs qui renvoient une balle arrivant dans leur dos d’un coup de talon.

Lorsque le paysage prend des teintes fauves, que la chaleur se fait moins lourde, je vais m’asseoir au restaurant donnant directement sur le fleuve, et je regarde passer les pirogues pétaradantes ou les grosses barques transportant le matériel nécessaire à la construction d’un nouveau bâtiment. Puis, quand la nuit est enfin venue, je me délecte avec une bière glacée. C’est un peu comme une récompense, dans la mesure où les récompenses ne sont pas réservées qu’aux personnes qui ont fait quelque chose de bien.

 

Samedi 14 décembre 2013.

Don Det.

Il n’y a vraiment pas grande différence entre la journée d’hier et celle d’aujourd’hui. Alors, je laisse couler le temps et passer les heures...

 

     

Si le foot et la "natation" sont très en vogue,
le "TAKRO" qui se joue avec une balle en rotin reste le sport favori.

 

           

           

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